Filmée au cœur du mouvement estudiantin américain de soutien à la Palestine, à l’université Emory d’Atlanta, une scène a particulièrement frappé les esprits. Beaucoup auraient deviné qu’il s’agisse de Caroline Fohlen. Le nom ne vous dit rien ? Oui, et pourtant cette professeure d’économie est devenue célèbre du jour au lendemain. Cette pauvre manifestante a été traitée comme une vulgaire délinquante. Le fait de deux policiers américains qui l’ont brutalisée. Mise à terre, le visage contre le sol, elle s’est vue les mains ligotées derrière le dos. Son tort ? Avoir participé, aux côtés de milliers d’étudiants manifestants qui n’ont pas, eux aussi, échappé à la bastonnade. Et pire, dénoncer l’agression israélienne à Ghaza. « Je suis professeure », a-t-elle lancé en détresse. Les policiers avaient les oreilles bouchées, tout comme l’étaient les bourreaux d’un certain George Floyd, l’afro-américain tué par la police lors de son arrestation brutale en mai 2020. Ainsi, réprimander l’allié sioniste relève d’un crime de lèse-majesté. Hors des États-Unis où les manifs anti-sionisme font tache d’huile, en France des étudiants ont été violentés lors d’un rassemblement à la Sorbonne pour dénoncer le soutien de Macron à Netanyahou. Du coup, la police US nous fait penser à l’armée (sioniste) la plus (im)morale du monde ! Cette Tsahal qui continue ses exécutions sommaires dans les territoires occupés. Le cas de la professeure n’est pas un acte isolé.
Le mouvement estudiantin a été réprimé partout où il est en action. Mais l’image à elle seule dit la vraie nature de l’occident. Le message miroité est clair : lorsqu’il s’agit d’intérêts- à fortiori vitaux et stratégiques partagés avec un allié en furie guerrière- l’Oncle Sam ne s’encombre pas de scrupules. Droits de l’homme et autre valeurs universelles chantés à tort et à travers pour faire la leçon aux « régimes autoritaires » ? Circulez y’a rien à voir ! Face à la montée du mouvement contre l’entité sioniste, il y a comme un ordre que se sont fait passés les dirigeants occidentaux. Étouffer la manif par tous les moyens ! Devant une telle situation d’urgence, l’occident n’a pas le temps pour soigner son image hideuse. Cette image des pratiques inhumaines sur les prisonniers de Guantanamo jusqu’aux actes de tortures des Marines en Irak. Bref, toutes ces guerres sales déclenchées, selon le bon vouloir des américains, sous le prétexte fallacieux de « démocratisation des régimes non-occidentaux ». Cette politique va-t-en-guerre dont les stigmates sont toujours visibles en Syrie, en Libye et en Irak… et partout où les forces de l’Otan ont déployé leur soldatesque et leurs chars. Ces images hideuses d’un occident qui s’est affublé le rôle de gardien du temple des valeurs universelles. Ce chantre de la démocratie et des droits de l’homme qui, aujourd’hui, tombe du haut.
Il a donné la preuve par mille qu’il fait peu cas des valeurs qu’il tente d’imposer aux autres. Ce même Occident démontre, à ses dépens, que la démocratie imposée sur les chars n’est qu’un casus belli pour la sauvegarde de ses intérêts. L’aveu de l’ancien chef d’état-major des armées françaises, le général François Lecointre, est éloquent à ce sujet. « La France ne fait pas la guerre pour la démocratie mais pour ses intérêts ». D’ailleurs, l’on s’interroge légitimement sur le silence des ONG droit-de-l’hommistes promptes à débiter une charge de condamnations à l’égard des pays hors-occident ?
Farid Guellil