Poursuivi pour usurpation de fonction réglementée, escroquerie et faux et usage faux, un dangereux individu, comparaîtra demain lundi, devant le tribunal d’Oran.
Ce dernier avait grâce au mensonge, à l’esbroufe et les menaces réussi à s’introduire dans l’administration du port d’Oran, à proposer voire imposer, des nominations à des postes clé et même à triturer la nomenclature des postes budgétaires pour en créer de nouveaux. Selon l’arrêt de renvoi dont nous détenons une copie, cet individu n’a pas trouvé mieux que de s’offrir le grade de colonel des services de la sécurité présidentielle en mission spéciale au port d’Oran, un statut qui lui avait permis de devenir le véritable décideur dans cette institution. Tout a commencé quand les services de sécurité avaient eu vent de l’existence d’un individu qui se faisait passer pour un officier des services de la sécurité présidentielle qui avait réussi à tisser une toile au niveau du port d’Oran en soumettant certains cadres au chantage et à la menace. Ces derniers, entendus dans le cadre de l’enquête ont confirmé les faits ce qui a conduit les services de sécurité à interpeller cet individu qui a des antécédents judiciaires pour des affaires similaires. Au cours des investigations, les policiers ont découvert que cet individu avait « ordonné » plusieurs nominations parmi les responsables du terminal conteneurs, a obtenu le changement des responsables du service zoning de ce terminal. Il était devenu un homme qui avait tous ses accès au port d’Oran, qui avait réussi à s’offrir l’amitié et la soumission de plusieurs responsables qu’il tenait par les promesses de promotion ou des menaces.
La perquisition effectuée dans son domicile a permis de saisir plusieurs pièces à conviction qui confirment les griefs retenues contre lui. Mais le plus étonnant dans cette affaire est comment les cadres d’une entreprise nationale ont pu se faire berner par un escroc qui les asservis et fait d’eux ses hommes de main. Il avait réussi à tisser une toile de complice, notamment dans les activités du terminal à conteneurs ce qui laisse supposer que des marchandises importées, douteuses, auraient pu quitter l’enceinte du port grâce justement à la toile mise en place par ce quidam qui devra répondre de ses actes devant la justice. La facilité avec laquelle il s’est introduit dans l’enceinte portuaire et comment il s’est incrusté dans les rouages de la direction générale de l’entreprise qui gère cette infrastructure laisse perplexe.
Elle laisse supposer qu’au niveau de cette entreprise, plusieurs choses devraient être révisées car en plus de cette rocambolesque affaire, un lanceur d’alerte a affirmé que des cadres poursuivis et condamnés dans l’affaire Haddad à de la prison ferme et qui ont vu leur pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême rejeté en juin 2022, continuent d’occuper leurs postes alors qu’ils seraient sous le coup de mandat d’arrêt.
Slimane B.
