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Hôpital Hassiba Ben-Bouali de Blida : saturation du service d’accouchement

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Le service d’accouchement et de maternité de l’hôpital Hassiba Ben-Bouali (Blida) est, actuellement, arrivé à saturation, après avoir dépassé de loin ses capacités d’accueil.
La situation est telle qu’il arrive que deux parturientes, ou même trois, occupent le même lit. Des parturientes issues, dans leur grande majorité, de différentes localités de Blida, partant de l’Oued-Djer, à l’extrême ouest, jusqu’à Meftah à l’extrême est, voire de plus loin, certaines viennent des wilayas d’Aïn-Defla et de Médéa, selon les témoignages recueillis sur place. Ces femmes optent pour ce service en dépit de sa saturation extrême, pour la disponibilité des spécialistes, connus pour leur sérieux, outre le fait qu’il soit « opérationnel H/24, contrairement à d’autres hôpitaux et cliniques », ont-elles assuré. Une parturiente d’El-Affroune a confié à l’APS, avoir choisi « expressément » ce service pour « les compétences de son staff médical, qui lui permettra de mettre son bébé au monde dans de bonnes conditions ». Néanmoins, la surcharge de ce service est à l’origine d’un recul dans la qualité de ses prestations, ayant abouti, entre autres, à l’occupation du même lit par deux patientes, au même temps, comme c’est le cas d’une patiente d’Aïn-Defla, qui a dû partager son lit avec une autre femme. Le manque d’hygiène est, également, flagrant : des chats se promènent dans les couloirs du service, exacerbant l’angoisse des patientes pour la sécurité de leurs bébés. Le chef de service obstétrique, le Pr Oukid Mouhan-Saïd, a signalé que ce service est doté de seulement 60 lits, alors que son staff médical effectue une moyenne de plus de 12 000 accouchements/an. Un chiffre jugé « très important » par ce praticien, vu l’insuffisance des lits et médecins. « Nous comptons actuellement six médecins spécialistes, alors que nous avons besoin d’au moins 16 médecins pour pouvoir couvrir les besoins exprimés » a-t-il expliqué.
Cette situation a acculé le staff médical à adopter un régime de trois sorties/jour, au lieu de garder les patientes sous contrôle pour une durée de 24 h, après accouchement, comme il est de rigueur dans de tels cas, a ajouté le responsable. Il a, aussi, souligné que 25% des accouchements, sont faits par césarienne, au vu de la gravité des grossesses, qui s’y présentent. « Les grossesses à risques sont légion dans ce service qui accueille de nombreux cas graves relevant de cliniques privées, n’acceptant pas la prise en charge de ces cas, voire d’établissements hospitaliers de wilayas voisines », a encore observé le Pr Oukid, précisant que cet hôpital est considéré comme un établissement « référentiel et universitaire » pour la région du Centre , et qu’il est opérationnel H/24. Selon lui, la situation de surcharge enregistrée au niveau de ce service, à l’instar de la majorité des hôpitaux du pays, s’explique par « le nombre de lits affectés aux mères et aux bébés, qui n’a pas changé depuis l’année 1988, au moment où le taux de natalité en Algérie a été multiplié ». Que l’on juge : la moyenne des naissances en Algérie est actuellement de 1,140 million/an, contre 500 000 naissances/an en 1988.

Création de deux nouveaux services, une urgence
Pour venir à bout de cette situation, le Pr Oukid suggère la création de deux services similaires d’une capacité de 60 lits chacun, à travers la wilaya, en vue de mettre un terme à la surcharge, a-t-il dit, mais surtout « améliorer la prise en charge de l’enfant et de la mère, et partant renforcer les structures existantes, accusant un déficit en médecins spécialistes, afin de pouvoir être opérationnelles H/24 », et ce, dans l’attente de la concrétisation du projet du complexe mère-enfant, inscrit au profit de la wilaya depuis plus de trois années.

Le complexe mère-enfant, un projet entravé par une insuffisance de fonds
Le projet du complexe mère-enfant, affecté à la wilaya de Blida pour une enveloppe de 700 millions de da, accuse « un grand retard », en raison de l’insuffisance financière a indiqué, à l’APS, le directeur de la Santé de la wilaya. Selon Djemai, le montant de 700 millions de DA affecté au projet est « insuffisant » pour sa concrétisation sur le terrain, car l’avis d’appel d’offres relatif à sa réalisation a donné lieu à une proposition d’une enveloppe de réalisation de 1,320 milliard DA. Signalant l’introduction, auprès du ministère de tutelle, d’ »une demande de réévaluation du projet », il a souligné que sa direction est « en attente de l’affectation du montant nécessité, en 2016 ». « Nous nous attelons actuellement à la mise au point d’un nouveau cahier de charges, pour le lancement, prochainement, des grands travaux du projet », a t-il ajouté. Après de nombreux changements intervenus dans son assiette d’implantation, ce projet de complexe mère-enfant, destiné à la wilaya en 2013, sera finalement abrité par la ville de Boufarik, sur un site de 5 000 m2, a informé le responsable.

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