Par Mâalem Abdelyakine
Corser un aussi important dossier que celui de l’exploitation du gaz de schiste, qui engage l’avenir du pays, et, par ricochet celui des générations futures, ne peut en aucun cas être une mince affaire qui se fait en un tour de main, voire entre un Conseil des ministres et deux Chambres (APN et Sénat) qui avalisent le projet de loi, qu’en en juge, à main… levée. Les représentants du peuple l’ont déjà fait avec le projet de loi sur la privatisation de Sonatach du temps de l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib khelil, dont on se rappelle qu’il a été voté à main levée par l’auguste Assemblée, le Senat, lui, ayant emboîté le pas. Dieu merci, c’est grâce au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que cette loi fut abrogée, et que Sonatrach est restée le bien du peuple algérien. Si, aujourd’hui les habitants du Sud contestent pacifiquement l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, c’est tout simplement que le dossier n’a pas été débattu, convenablement, et que les populations concernées ont été mal informées ou pas du tout. Les hautes autorités du pays ont décidé que l’exploitation de ces gisements d’énergie, qui dorment dans les profondeurs du désert algérien, sera un jour valorisée, et en attendant, des forages expérimentaux sont effectués au niveau de certaines régions du Sud, définies comme zones potentielles renfermant ce type d’énergie. Cela dit, la démarche aurait eu une adhésion des populations, si elle avait été vulgarisée et discutée à une grande échelle, et si l’on avait expliqué aux Algériens, et pas uniquement aux habitants du Sud, les tenants et aboutissants de l’exploitation du gaz de schiste, son véritable impact sur l’environnement, sur l’eau, et que va apporter l’exploitation de cette énergie. C’est, en fait, un débat contradictoire qui va s’instaurer, avec la mise en exergue des expériences des autres pays, et, de là, tout le monde approuvera, avec conviction, l’exploitation ou non du gaz de schiste. Malheureusement, cela n’a pas été réalisé, plus crûment on a mis la charrue avant les bœufs, et la réalité nous renseigne chaque jour que la contestation des habitants du Sud n’est pas près de se dissiper, elle perdure dans le temps et prend de l’ampleur, aussi. Les émissaires envoyés pour calmer les esprits, dont le ministre de l’Énergie, n’ont pas réussi à convaincre, et le dernier arrivé sur les lieux à In Salah n’est autre que le directeur général de la DGSN. Sauf que les protestations pacifiques continuent et la fracture entre gouvernants et gouvernés semble évidente, alors que le manque de crédibilité et une crise de confiance ont fait que le citoyen lambda ne croit plus aux discours mirifiques. Il veut du concret et un bonheur immédiat… Alors, comment convaincre les plus sceptiques concernant cette approche de l’exploitation du gaz de schiste qui fait des vagues parmi les citoyens , et cela malgré les assurances des uns et des autres ?
M. A.