Depuis la mise en route de l’exploitation des terres agricoles par la concession, un nouveau mode, qui a libéré les initiatives des fellahs, à pouvoir établir des contrats de travail en partenariat avec des investisseurs et promoteurs désirant développer des spéculations diverses, la wilaya d’Aïn Témouchent assiste, présentement, à une grande mue, dans ce domaine précis. Les fellahs des anciennes exploitations agricoles collectives (EAC) qui avaient les mains liées, avant l’obtention des nouveaux actes portant concession des terres agricoles, sont les premiers à vouloir profiter des crédits mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), des fonds qui permettent de créer des petits projets à concurrence d’un million de dinars par hectare. Les créneaux des cultures maraîchères, de l’élevage, de la viticulture et des petites unités para agricoles de transformation, ainsi que celles des laiteries figuraient au premier rang de choix des agriculteurs et leurs partenaires. Pour certains qui avaient contracté des baux d’une manière illégale, la concession des terres agricoles est venue à point nommé pour entériner les contrats. Les investisseurs, qui se sont engagés avec les concessionnaires agricoles de la wilaya d’Aïn Témouchent, ont profité de la nouvelle loi agraire qui leur permet, au vu des contrats notifiés et notariés, de bénéficier des avantages de la loi de finance encourageant les promoteurs à investir dans le secteur de l’agriculture. Ils sont nombreux, ceux qui ont fait leurs choix dans le développement de spéculations diverses. Le maraîchage, qui a un ancrage au niveau des régions de Terga, Sidi Ben Adda, Ouled El Kihel, Ouled Taoui, El Amria, Aghlal, Oulhaça, Emir Abdelkader, Aïn El Arbaa et Hammam Bou Hadjar (depuis peu), s’est développé assez vite ces deux dernières années. Et la plasticulture a connu un regain d’intérêt extraordinaire à tel point que les superficies, ont presque triplé si l’on se réfère aux récentes statistiques de la wilaya. Les cultures pratiquées sont à l’irriguée. L’eau provient des petits barrages, des retenues colinéaires, des puits et des forages. Depuis peu, la Direction des services agricoles (DSA), de la wilaya d’Aïn Témouchent avait invité les fellahs, désirant développer la céréaliculture à l’irriguée, à s’inscrire dans la nouvelle dynamique mise en route par le gouvernement, décidé à mener une politique d’autosuffisance alimentaire. La céréaliculture passe au premier plan. Cependant, la DSA accorde une importance aux agriculteurs désirant intensifier la céréaliculture. Viennent en premier les multiplicateurs de semences des régions d’Aïn Témouchent, Aïn El Kihel, Aghlal, Chaabet El Lehem, Aoubellil. Par ailleurs les fellahs voulant développer la céréaliculture à l’irriguée seront inclus, et peuvent bénéficier des avantages dans le domaine de l’acquisition des équipements d’irrigation et des facilités d’octroi des crédits pour le forage de puits et la construction de bassin d’accumulation des eaux. Plusieurs séminaires régionaux ont été organisés, ces dernières années à l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) d’Aïn Témouchent. Pour l’heure, on assiste à un début prometteur. Il s’est traduit par l’intégration d’une dizaine de céréaliers, au club des 50. On comprend par cette appellation les céréaliers ayant obtenu des rendements de 50 quintaux à l’hectare et plus. Ces taux ont été obtenus à sec. Et ces derniers en utilisant l’irrigation d’appoint, tablent sur des rendements de plus de 70 hectares. Sur un autre registre, le froid est l’autre créneau qui fait défaut dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Aujourd’hui ce sont les maraîchers d’Ouled El Kihel et d’Oulhaça qui sont demandeurs de ces structures. Les deux communautés de fellahs sont versées dans le développement des cultures maraîchères. Ils sont favorables, pour la réalisation de marchés de gros et des chambres froides. Déjà à Ouled El Kihel, un terrain de 02 hectares a été choisi pour la construction d’une chambre froide, dans le cadre d’un partenariat. Les nouveaux promoteurs qui ont des moyens et des techniques de développement de l’agriculture et de l’élevage sont les biens venus. Ils doivent élargir les rangs des chambres professionnelles de l’agriculture et du commerce et industrie. Leur adhésion apportera un appoint appréciable et une contribution avérée dans le domaine de la concrétisation de pas mal de projets, porteurs d’emploi et de richesse. Il s’agit là, d’une valeur ajoutée à mettre en exergue indubitablement. Ces derniers sont venus avec l’idée de construire leur propre ferme. Déjà les observateurs qui sillonnent les régions sus évoquées, découvrent un net changement et de nouvelles approches dans le domaine de l’exploitation des terres agricoles.
Boualem Belhadri