Accueil ACTUALITÉ Développement de l’agricultre : Ferroukhi prône le pragmatisme

Développement de l’agricultre : Ferroukhi prône le pragmatisme

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C’est par cette sentence qui résume toute la problématique du développement du secteur, hautement stratégique, dont il a la charge, que Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a répondu, à l’animatrice de l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, dont il était l’hôte, hier, qui l’interrogeait sur les enjeux politiques que représentent le secteur et son développement.
Une réponse qui s’est voulue, à l’évidence, comme une reconnaissance de l’existence, somme toute naturelle, d’intérêts contradictoires dans le secteur. Mais, également, comme une affirmation que cette diversité et les contradictions d’intérêts qui y existent ne doivent aucunement être perçus comme des freins à son développement souhaité. Surtout que, a déclaré le ministre, «l’agriculture, en plus d’être la source première d’alimentation de la population, est au carrefour de plusieurs secteurs», tels ceux de «l’industrie, des services et, même, du tourisme». Ce qui en fait, a-t-il ajouté en utilisant une expression propre au secteur, «un porte-greffe potentiel de l’économie du pays». De là, son insistance «à adopter, dans toute évaluation de ce qui s’y fait, une approche d’ensemble». Qui prendrait en considération, a-t-il précisé, «tous les aspects de l’activité qui s’y déroule». Une manière de dire que toute opération d’évaluation de la stratégie de développement du secteur, élaborée par les pouvoirs publics, et en cours d’application, doit impérativement s’intéresser à tous les axes qui concourent à cette activité. Et de citer, «l’investissement, la production, la commercialisation et l’exportation». Sauf que Sid-Ahmed Ferroukhi ne s’est pas arrêté à cette exigence. Mais, cette fois-ci, en ce qui concerne le développement proprement du secteur agricole : «Tout le monde doit s’y impliquer», a-t-il, en effet, déclaré, dans le clair souci de dire qu’au vu de son importance stratégique, sur tous les plans et, en particulier, du fait qu’il peut garantir la sécurité alimentaire du pays, son développement ne peut être assuré par le seul ministère qu’il dirige. Une implication qui toutefois, pour le ministre, ne peut se limiter aux seuls opérateurs économiques et potentiels investisseurs.
Il a, en effet, clairement appelé «à une implication plus grande des différents paliers locaux de la hiérarchie administrative» et également, comme pour souligner davantage le caractère hautement stratégique du développement de l’Agriculture, «à la mobilisation de la population autour du développement économique».
Dont l’agriculture, faut-il le rappeler, est un vecteur essentiel. Cette insistance sur le caractère de la priorité du développement de l’agriculture, et sur la nécessaire implication de tous pour le concrétiser, est accompagnée par une autre : celle d’une vision pratique dans tout ce qui sera entrepris dans cet objectif. Tout en rappelant la rencontre que son département ministériel a eu dernièrement avec celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans l’objectif d’associer la recherche scientifique au développement de l’agriculture, et la réunion entre chercheurs qui en a découlé, Sid- Ahmed Ferroukhi a, en effet, plaidé «pour que la recherche-développement (consacrée à l’agriculture) ne soit pas «cloitrée» dans les laboratoires des universités et des centres de recherche» mais qu’elle «se fasse in-situ» ; en clair, qu’elle se fasse «sur le terrain, en associant les agriculteurs». De là, sa proposition, adressée aux chercheurs, «de mettre en place de réseaux de recherche par filières».
Et de citer, à titre d’exemples, celles du lait, de la tomate industrielle et du blé dur. À l’appui de sa proposition, le ministre a annoncé la mise en place prochaine par son département «de plateformes d’appui et de recherche-développement dans les différentes filières composant l’activité agricole». Revenant à son idée d’une implication plus grande des différents secteurs d’activité dans le développement de l’agriculture, il a tenu que la concrétisation de celui-ci ne peut plus s’appuyer sur «les seules capacités financières de l’État», mais doit également se faire «par le recours à l’épargne privée et par des apports privés».
Dans cette optique, il a annoncé «l’organisation prochaine, dans toutes les wilayas du pays, de journées d’études sur les meilleurs moyens d’arriver à un développement plus grand de l’investissement dans le secteur agricole». Un investissement qui viendrait compléter «les grands efforts déployés par l’État dans le secteur, durant les 15 dernières années». Et qui nous ont permis, a-t-il déclaré, «de réduire, grandement, notre dépendance alimentaire à l’égard de l’étranger» et de nous engager «résolument dans l’exportation».
Mourad Bendris

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