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Avec un taux de croissance de 2 % en 2015 : Les assurances enregistrent leur plus bas chiffre d’affaires en dix ans

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Dans un contexte économique marqué par la chute des prix du pétrole, le marché des assurances en Algérie a réalisé un taux de progression en 2015 «timide», considéré comme étant le plus bas, durant ces dix dernières années.

Selon le rapport du ministère des Finances sur les activités d’assurances en 2015 réalisées sur la base des documents comptables transmis par les différentes compagnies activant sur le marché, le chiffre d’affaires du secteur a réalisé une progression d’à peine 2%. «Le marché algérien des assurances a réalisé, en 2015, un volume de primes de 127,9 milliards DA contre 125,5 milliards DA en 2014, soit une progression de 2,4 milliards DA (+2%). Même positif, ce taux est le plus bas réalisé par le marché des assurances, durant les dix dernières années. Il reflète le contexte actuel de l’économie nationale, caractérisé par la baisse des cours internationaux du pétrole et, par conséquent, des revenus extérieurs du pays», écrit-on, d’emblée, sur ledit rapport. Affirmant que 52% de la production est réalisée dans la branche automobile, le rapport a souligné qu’«une diversification du portefeuille du marché s’impose». En effet, pour les experts ayant réalisé ce rapport, «les assurances de personnes, les assurances des particuliers, les assurances agricoles et les assurances CAT NAT sont autant de segments de marché qui restent à développer». En chiffres, les sociétés d’assurances de dommages ont enregistré une augmentation inférieure à 1%. Elle se situe à 0,7%. Par contre, les sociétés d’assurances de personnes ont évolué de 18%.

Forte croissance de la CNMA
Mise à part la Caisse nationale de mutualité agricole, qui réalise une croissance à deux chiffres, l’ensemble des compagnies d’assurances stagnent. À cet effet, il est à souligner que si la quasi-totalité des compagnies a vu sa croissance évoluer dans une fourchette allant de 0 à 3%, le chiffre d’affaires de certaines compagnies s’est même contracté, à l’image de la filiale de Sonatrach Cash (-17%), la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) continue sa progression, réalisant une croissance de 11%. Le chiffre d’affaires de la CNMA, dont les assurances agricoles demeurent son activité principale, est passé de 11,3 milliards DA en 2014 à 12,4 milliards DA en 2015, ce qui l’a portée à la quatrième place sur le marché, avec des parts de l’ordre de 10%. Il est vrai que l’activité agricole connaît un accroissement appréciable avec l’émergence de fermes-usines dans les Hautes-Plaines et au Sud du pays, manifestant plus d’intérêt pour l’assurance des investissements engagés.
D’ailleurs, la branche «risques agricoles» a enregistré une progression appréciable de 26% par rapport à 2014. Le niveau des primes émises de cette branche passe de 2 milliards DA en 2014 à 2,6 milliards DA en 2015.

Les indemnisations ont eu leur part de croissance
Les indemnisations globales versées aux assurés concernant le règlement des sinistres ont effleuré le seuil des 10 mrds DA, en hausse de 15% par rapport à 2014. Cette prestation demeure, effectivement, largement dominée par les assurances-dommages avec des indemnisations allant jusqu’à 47,2 milliards DA en 2015, contre 44,7 milliards DA en 2014, représentant, ainsi, 66% des indemnisations au cours de l’année écoulée. Il est à noter que cette hausse s’explique par la mise en place de la convention visant l’assainissement des dossiers de recours au coût moyen «ARCM» que l’Union algérienne des Sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) a engagé avec les sociétés d’assurance-dommages, pour l’assainissement des dossiers relevant des exercices 2010, 2011 et 2012. Au deuxième rang, on retrouve la branche «dommages aux biens», avec un montant de 16,6 milliards DA, représente une part de 23% du montant des sinistres réglés par le marché. Quant aux assurances de personnes, le niveau des indemnisations occupe une part de 5% dans la structure des règlements du marché. Ce montant est passé de 2,7 milliards DA en 2014 à 3,2 milliards DA en 2015.

Légère hausse des provisions techniques
Ledit rapport précise au sujet des provisions techniques que celles-ci ont augmenté de 3,6 milliard DA, soit 3% en 2015 par rapport à l’année écoulée. Cette légère augmentation est due essentiellement au recul enregistré par la provision pour participation aux bénéfices techniques et financiers de 50%. Elle passe de 216 millions DA en 2014, à 108 millions DA en 2015. «La provision pour primes non acquises a, également, diminué. Une baisse de 52 millions DA est constatée et peut s’expliquer, en partie, par la faiblesse de la croissance enregistrée par le chiffre d’affaires du marché. Quant à la provision pour sinistre à payer son montant est resté stable», a argué le document.

Le chiffre d’affaires des réassurances en accroissement
Pour ce qui est de l’activité des réassurances, elle a réalisé un CA de 25,3 mrds DA en 2015 contre 22,3 mrds DA en 2014 (+13,6%). La Compagnie centrale de réassurance (CCR), unique réassureur national, a réglé un montant de 11,1 mrds DA en 2015 contre 6,1 mrds DA en 2014 (+82,4%).
Par contre, les primes retenues par la CCR, en 2015, dont le montant est de 14,6 milliards DA contre 13,4 milliards DA en 2014, soit une augmentation de 9%. En matière d’acceptations internationales, le chiffre d’affaires réalisé en 2015 s’élève à 2,1 milliards de dinars en progression de 40% par rapport à 2014. Ce portefeuille reste dominé par les branches ‘’non marine‘’ avec une part de 89%. Le montant des primes cédées, en réassurance, par les compagnies d’assurance du marché, s’établit, en 2015, à 37,2 milliards DA. Il marque une évolution de 2% par rapport à 2014 et représente 29% du chiffre d’affaires du marché.

La marge de solvabilité est «respectée »
Au sujet du risque d’insolvabilité, le rapport a assuré qu’au titre de l’exercice 2015, la marge de solvabilité, toutes sociétés d’assurance directe confondues, a enregistré une évolution de 7% par rapport à 2014. «Elle passe de 109,2 milliards DA en 2014 à 116,7 milliards DA en 2015», note le rapport. Affirmant que «les taux minimaux de la marge de solvabilité sont respectés par toutes les sociétés d’assurance et de réassurance», il n’en demeure pas moins que ces dernières affichent des taux supérieurs aux taux réglementaires. Avec un montant de 141 milliards DA, le niveau de la marge de solvabilité (y compris la CCR) représente 95% de la production, soit 5 fois le minimum réglementaire et 93% des provisions techniques, soit 6 fois le minimum réglementaire. À l’instar de l’exercice précédent, la marge de solvabilité constituée par les sociétés spécialisées en assurance de personnes dépasse la marge de solvabilité exigée. Pour conclure, le rapport a indiqué que, en dépit de ces réalisations, il ne faut pas occulter les faiblesses qui continuent de caractériser le marché algérien des assurances. En effet, le faible taux de pénétration du secteur, les lenteurs dans le règlement des sinistres, la faiblesse de la communication envers les assurés, une concurrence pas toujours loyale entre les compagnies sont autant de situations qui doivent inciter les acteurs du marché à faire plus d’efforts pour redonner à cette activité le dynamisme et la place qui lui est sienne au sein de l’économie. Ainsi, le rapport plaide pour la révision du cadre législatif actuel, en adaptant le dispositif de supervision et de régulation du marché et en introduisant de nouveaux mécanismes de développement et de commercialisation des assurances, en vue de s’inscrire dans les meilleures pratiques, en la matière. Pour rappel, le marché algérien des assurances compte, actuellement, 24 compagnies: huit assureurs de personnes, quatre assureurs publics non spécialisés, deux assureurs publics spécialisés, un réassureur public, deux mutuelles et sept assureurs à capitaux privés.
Lamia Boufassa

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