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Alors que les contractuels sont à leur 5e jour de grève de la faim : Benghebrit menace de sévir

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Le mouvement de protestation des contractuels de l’Éducation, entamé depuis le 27 mars dernier, se poursuit toujours, avec un seul mot d’ordre l’intégration sans conditions et sans concours. Les enseignants contractuels et vacataires ayant entamé une grève de la faim depuis lundi dernier à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, ne décolèrent pas, et les propositions de la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, ne règlent en rien la situation. En effet, alors que la ministre a souligné sa disposition à prendre en charge les préoccupations posées par les contractuels, ces derniers se retrouvent confrontés à un réel dilemme cornélien. Cependant, ils ne montrent aucun signe de vouloir revenir en arrière, ou de geler leur mouvement de protestation. À cet effet, les contractuels ont jusqu’à demain pour décider de leur propre sort. Quant à la ministre, campant sur sa position sur le passage obligatoire par le concours, pour l’ensemble des candidats, la première responsable du secteur de l’Éducation recourt à la force. Une fermeté jointe, néanmoins, avec une considération pour le corps des contractuels, en raison de l’expérience professionnelle que ces derniers ont cumulé. Mme Benghebrit durcit donc le ton, mais veut laisser une porte de sortie honorable, à ceux qui ont voulu, de leur côté, forcer la réglementation. Ainsi, l’on apprend que «les enseignants contractuels peuvent, dès dimanche prochain (demain, ndlr), déposer leurs attestations de travail au niveau des centres de dépôt et de collecte des dossiers de candidature au concours de recrutement des enseignants», a affirmé la ministre de l’Éducation, en marge de la conférence nationale des directeurs de l’Éducation, consacrée à la préparation du concours de recrutement des enseignants et des examens nationaux. Mme Benghebrit a, ainsi révélé avoir «donné des instructions aux directeurs de l’Éducation pour faciliter l’opération de retrait des attestations de travail pour les enseignants contractuels candidats au concours de recrutement, afin qu’ils puissent les joindre aux dossiers comme document officiel attestant leur expérience».

Hier, encore, le ministère de l’Éducation a réitéré son appel aux enseignants contractuels, par la voix de son directeur de cabinet pour «la retenue et à la reprise des cours dans les plus brefs délais».
Ainsi, selon Abdelouhab Guellil, dont les propos ont été relayés par l’APS, «la ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit, avait souligné avant-hier, lors de sa rencontre avec les représentants des enseignants contractuels, en présence des Syndicats du secteur, et des Associations de parents d’élèves, la nécessité d’œuvrer pour que les enseignants protestataires «fassent preuve de sagesse et de sens de responsabilité, pour reprendre les cours».
Le même responsable a précisé que la ministre avait appelé les enseignants contractuels à «participer au concours national de recrutement, prévu le 30 avril, d’autant que l’ancienneté sera valorisée sur une échelle de un (1) point par année d’exercice à hauteur de six (6) points». En dépit de cela, les contractuels ne semblent pas baisser les bras.
Dans un autre sillage, joint, hier, par téléphone, le porte-parole de la Coordination nationale des enseignants contractuels, Youcef Hamiti, est revenu sur la rencontre que la ministre a tenu la veille avec les Syndicats.
Sur ce point, il nous a affirmé que la «rencontre n’est qu’une manœuvre de la part de la ministre, afin de dissuader les Syndicats de soutenir la cause des contractuels». Au sujet de la situation à Boudouaou, Hamiti a alerté quant à la «dégradation de l’état de santé des grévistes de la faim». Il soulignera que huit cas ont été, d’ores et déjà, hospitalisés. Par ailleurs, il a lancé un appel au Premier ministre, afin de «trouver une solution». En effet, même si le porte-parole de la Coordination nationale des enseignants contractuels reconnaît que la «ministre ne dispose pas des prorogatifs pour intégrer les contractuels», il a affirmé que le «mouvement de protestation se poursuivra».
De son côté, le secrétaire général du Conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour, nous a affirmé que «la rencontre de jeudi n’a rien apporté de nouveau, ni de concret». D’ailleurs, selon un communiqué émanant du Syndicat, «le CLA a dû quitter cette réunion, car la ministre refuse de parler d’intégration, seule revendication du CLA et des contractuels. Là aussi, la maladresse de la tutelle pour régler ce problème continue et devient indigne surtout en utilisant les Syndicats».
Cependant, Idir Achour nous a affirmé qu’«une seconde rencontre aura lieu aujourd’hui», tout en espérant que celle-ci aboutira à une solution radicale du dossier. S’agissant du dépôt des attestations de travail, le syndicaliste nous a affirmé que «cette solution est rejetée par l’ensemble des contractuels». Toutefois, notre interlocuteur a affirmé que durant la journée d’hier «deux cas d’évanouissement ont été enregistrés parmi les protestataires».
Lamia Boufassa

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