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Alger : les habitants du haouch Mehdi Boualem à Baraki s’insurgent

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Les habitants du haouch « chahid Mehdi Boualem », dans la commune de Baraki, sise à la banlieue d’Alger, se sont invités dans la rue pour exprimer face aux autorités publiques, leurs doléances multiples et surtout leurs droits à un habitat décent, à l’effet de sortir de l’indigence, qui les ronge depuis les années 60 à l’intérieur de leur «ghetto».
Pour ces contestataires sereins, la priorité première, est de doter les résidents de logements convenables, pas de réaliser des trottoirs au dépend même de ce qui reste encore de leur habitat précaire.
Ainsi, la goutte qui a fait déborder le vase est tombée, hier, lorsque les citoyens ont été surpris, tôt la matinée de cette journée, par le vrombissement des moteurs d’engins de travaux publics, qui se sont dirigés droit vers leur village, et dont la mission était la démolition de l’habitat dit «illicite», jouxtant notamment la bordure de la route de ce haouch. Le prétexte avancé était celui d’aménager des trottoirs. D’ailleurs, les engins en questions sont restés figés sur place, où les signes de travaux sont perceptibles sur ce chemin principal traversant cette bourgade.
Ce sont les premiers témoignages recueillis de la bouche des citoyens. Ces derniers ont livré leurs sentiments immédiats au Courrier d’Algérie. L’amertume des villageois a atteint son comble, mais sans pour autant laisser libre cours à leurs émotions pour les exprimer d’une manière musclée. Au contraire, aussitôt apprise l’arrivée des engins «démolisseurs», ils se sont rassemblés tel un seul homme, et ont invité pacifiquement les conducteurs à immobiliser leurs machines, sur le champ.
D’ailleurs, ils ne se sont pas empressés dans leur détermination à faire valoir leur droit, à user de moyens violents à même de se faire entendre. D’emblée, ils ont eu le reflexe de contacter quelques journalistes travaillant dans des quotidiens de la presse écrite, dont celui que vous tenez entre vos mains. Sur place, les villageois n’ont pas pu contenir leur impatience, après des années de dénuement à l’intérieur de ce haouch de pas moins de 500 habitants et qui se trouve parmi les plus déshérités de la capitale, semble-t-il à nos yeux. «Nous habitons à l’intérieur des écuries. Ce sont des constructions qui remontent à l’époque de la colonisation française. Nos grands parents vivaient ici depuis les années 50. Leurs descendants ont donné naissances à plusieurs enfants, dont la plupart occupent aujourd’hui ces fermes à bestiaux.
Notre seul tort semble être celui de subsister dans ces conditions misérables. C’est de la hogra», a lâché un père de famille qui a dû lever le ton de sa voix nouée par la colère, pour faire parvenir son message, au milieu des d’habitants qui ont tenu à parler simultanément. En effet, dans cette contrée oubliée des pouvoirs publics, les citoyens réclament la régularisation de leur situation pour aspirer à toit digne. Et pour cause, à l’heure actuelle, ce qui subsiste d’ailleurs avant l’indépendance du pays, ces résidents vivent dans des taudis délabrés dépourvus d’un minimum de commodités, si l’on tient compte notamment de leurs déclarations à ce sujet.
En plus, les lieux sont d’une extrême exigüité, à tel point que certains membres de ces familles occupent la literie, «tenez-vous bien, à tour de rôle», tonne un jeune, la trentaine.
Face à cette situation, les habitantsne ne sont pas resté les bras croisés. Pour bénéficier d’un logement, ils procèdent, comme cela se fait partout, au dépôt d’un dossier afin de postuler à un habitat sous ses multiples formules. Cependant, aucune des demandes déposées depuis n’a reçu satisfaction, dont certaines remontent à 1992, ont-ils révélé. «Rien qu’en 2002, pas moins de 50 citoyens ont reçu de l’APC de Baraki des arrêtés sur l’attribution d’une assiette foncière à l’effet de construire un habitat.
Mais depuis, ces décisions restent lettre morte», s’indigne un père de famille en nous exhibant le document attestant de l’arrêté. Par ailleurs, les mêmes habitants se sentent marginalisés, car ils affirment qu’aucun d’entre eux n’a bénéficié d’un logement, que ce soit LSP, AADL …voire même l’habitat rural.
D’autres encore, ne disposent même pas d’un terrain où construire. En revenant à l’opération de démolition émanant, selon eux, des autorités de l’APC, à laquelle d’ailleurs, ils portent le chapeau, ils précisent que 99% des habitants ont construit sur des trottoirs, «comment dès lors raser toutes les bâtisses ? s’interrogent-ils.
S’agissant de l’opération, ils indiquent également qu’aucun «arrêté de démolition» ne leur a été présenté au préalable, ce qui est pour le moins étrange selon eux. En revenant sur d’autres préoccupations, les habitants de ce haouch déplorent que les services de la mairie ne procèdent pas à la collecte des déchets ménagers de leur quartier.
Par ailleurs, en évoquant le chômage qui sévit dans leur village, ces habitants déplorent qu’aucun d’entre eux n’ait bénéficié d’un local commercial parmi la centaine réalisée à l’effet d’absorber ce phénomène.
Farid Guellil

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