Les disparités sociales et économiques existantes entre les grandes villes du pays et la vie rurale de l’Algérie profonde pousse la population à l’exode pour finir concentrée, dans sa quasi-majorité, dans le milieu urbain. Aujourd’hui, 70 % des Algériens occupent les grandes villes où les conditions de vie, telles que l’accès à l’emploi, le logement, le revenu salarial et les commodités vitales y sont plus ou moins meilleures. Et s’il y a un effet derrière le phénomène de l’exode rural, il serait bien l’urbanisation massive constatée au cours de ces dernières années en Algérie. Ce qui a permis aux citoyens, du reste, l’accès à un besoin vital que celui d’avoir un toit pour soi et pour sa famille. D’ailleurs, et vue la grande pression de la demande du logement, toutes formules confondues, l’État s’est donné la priorité de réaliser les différents programmes de l’Habitat dans l’urgence, pour répondre aux milliers de demandeurs. Du coup, peu d’importance a été accordé à l’aspect inhérent à un aménagement du territoire qui tient compte de la démographie, de la population et de la répartition de celle-ci à travers le pays. Lors de son intervention devant les walis et cadres de l’État, jeudi dernier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia s’est targué de la réalisation de 20 millions de logements au cours de 20 ans et annonce un programme en cours de un million. Mais, il a dû constater une démographie galopante pour ne pas perdre de vu l’aspect lié à l’exode rural où la population est de plus en plus encline à occuper les villes à cause des déséquilibres économiques et sociaux existant entre surtout les wilayas du littoral et celles des Hauts-Plateaux et du sud du pays. Devant les walis et hauts commis de l’État, le Premier ministre a instruit ses vis-à-vis à revoir la politique d’aménagement et à faire des régions rurales du pays des territoires attractifs où les conditions de vie en matière de développement humain permettront de maintenir les populations sur place. C’est-à-dire, autant éviter la saturation des villes autant résoudre les préoccupations de la population de l’Algérie profonde. «Le citoyen partira vers les Hauts-Plataux et le Sud le jour où il y trouvera du pain à manger. Pour ce faire, nous devons promouvoir ces régions, les rendre actives sur le plan emploi et attractives en termes de conditions de vie», a fait remarquer le Premier ministre. Pour lui, l’Algérie «ne peut plus continuer comme ça.» Et comme l’État semble maintenir la politique du «logement pour tous», la formule de l’habitat rural suscite un intérêt particulier parmi la population rurale, qu’il conviendrait de promouvoir davantage.
Farid Guellil
