La réalisatrice Yamina Bachir Chouikh, décédée dimanche dans la discrétion à l’âge 68 ans, a marqué de son empreinte le cinéma algérien, elle qui a apporté sa touche personnelle trente années durant, dans la réalisation de nombreuses œuvres cinématographiques derrière la table de montage du Centre algérien pour l’art et l’industrie cinématographique (CAAIC), avant de réaliser, à la fin des années 90, son premier long métrage « Rachida » qui lui a ouvert les portes de la célébrité au niveau national et international.
La défunte a passé sa vie dans les coulisses du monde magique du cinéma, parmi les cassettes et le matériel de montage, avant de passer à l’écriture du scénario et de la réalisation du film « Rachida », après cinq années de préparation. Ce film réalisé durant la décennie noire qu’a connue l’Algérie, relate l’histoire d’une jeune enseignante qui se trouve ciblée par le terrorisme barbare, mais décide de relever le défi au lieu d’abandonner son métier.
« Rachida » a marqué un véritable tournant dans la vie de cette jeune algéroise qui a réussi, en dépit des mœurs et traditions de la Casbah, à accéder au monde du cinéma et à soutenir son époux, le célèbre réalisateur Mohamed Chouikh à concrétiser plusieurs de ses projets. Elle soutiendra plus tard sa fille Yasmine Chouikh devenue elle aussi une réalisatrice de talent.
Forte de son expérience, Yamina réalisera plus tard le court-métrage « Louiza Sid Ammi » en 2003 en présentant un portrait de la photographe de renom Louiza Sid Ammi qui a immortalisé avec son objectif de nombreux drames des années 90.
La défunte sortira également un film documentaire intitulé « Hier aujourd’hui et demain » qui aborde l’histoire de l’Algérie contemporaine à travers la thématique de la Guerre de libération avec un regard féminin par le biais de la lutte de la femme moudjahida et sa présence dans les différents domaines.
Yamina Bachir Chouikh tire ainsi sa révérence à l’âge de 68 ans, laissant des œuvres exceptionnelles, témoins du parcours d’une artiste qui a beaucoup donné au cinéma algérien et qui a marqué de son empreinte le monde du 7e art.