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SMAÏL LALMAS : «Je m’attendais à une approche différente de la part de l’ANP»

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L’ex-membre du panel de dialogue et médiation, l’économiste Smaïl Lalmas, a tenu des propos qui s’assimilent à des révélations, lorsqu’il évoque, notamment un «désaccord» et de «sérieux problèmes» entre les tenants du pouvoir dans le pays. Pour ce qui concerne l’instance dirigée par Karim Younès, celui qui a claqué la porte le lendemain du dernier discours du chef d’état-major de l’ANP estime que celle-ci «n’a aucun avenir» et qu’elle est «vouée à l’échec». En effet, dans un entretien accordé au quotidien El Watan, Lalmas a affirmé qu’après l’intervention du chef d’état-major, mardi passé, «le panel était mort-né et qu’il y avait de sérieux problèmes au sommet de l’État.» Selon lui, cette situation était bien visible après que « le chef de l’État par intérim s’était engagé à répondre favorablement aux conditions du panel». D’après le constat de Lalmas, il y a «une divergence au sommet de l’État» entre «l’Institut militaire et la Présidence». «À mon avis, le dialogue s’impose d’abord entre les tenants du pouvoir. Entre la Présidence et l’Institution militaire il y a un désaccord, il y a même un fossé», relève-t-il. Et de poursuivre que « nous avons cru (les membres du panel : ndlr) qu’avec l’installation du panel, Gaïd Salah n’allait plus s’immiscer dans les affaires politiques, qu’on allait donner la possibilité à l’armée de reculer et de laisser la Présidence prendre le relais avec les prérogatives du panel», dit-t-il. Pour «éviter le pire» au pays, Lalmas appelle «les stratèges de l’Armée» d’«épargner l’Institution militaire de s’impliquer dans la politique». En affirmant qu’«aux problèmes politiques, il faut des solutions politiques», suggère-t-il. Par ailleurs, le premier démissionnaire du panel mis sous la coordination de Karim Younès a évoqué la question des personnalités qui ont refusé de rejoindre cette commission de dialogue et de médiation. «Les personnalités connues ont refusé d’intégrer le panel et d’autres ont dit oui.
Certaines personnes ont préféré se cacher, elles ont peur pour leur popularité», a analysé Lalmas. En poursuivant, il estime qu’«il y a d’autres (personnalités, ndlr) qui ont eu le courage et le mérite d’intégrer le panel», renvoyant notamment de ses propos les nouveaux arrivants au panel. D’autre part, même s’il ne précise pas dans quel cadre ou comment faire, Lalmas appelle tous les acteurs de la vie nationale à s’impliquer dans la recherche des solutions à la crise. «Toutes les personnalités connues doivent s’impliquer et s’inquiéter de l’avenir du pays, elles doivent agir et mettre le pouvoir devant ses responsabilités. Se taire n’est pas la meilleure démarche», conseille l’économiste. Interrogé sur les raisons de sa démission, il a expliqué que les pressions de la rue et de l’opposition n’étaient pas le motif. «J’ai subi beaucoup de pressions. Mais ce qui m’a découragé le plus, c’est le discours du chef d’état-major de l’armée», explique Lalmas, ajoutant : «Franchement, je m’attendais à une approche différente de la part de l’Institution militaire. On s’attendait à ce que l’armée appuie le discours de la Présidence et non le contraire. J’étais vraiment surpris par le ton et le contenu du discours de Gaïd Salah. Un discours qui était contre mes principes», déclare-t-il dans le même entretien. Enfin, abordant l’avenir de Panel, Lalmas estime que celui-ci «n’a aucun avenir. Il est voué à l’échec », affirme-t-il. Pour sa réussite ? L’économiste conditionne cette issue à «l’adhésion populaire.» Or, «ce n’est pas le cas. Le dialogue doit se faire d’abord entre nous », conclut l’ex-membre de ce panel.
Sarah Oubraham

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