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SILENCE ASSOURDISSANT DE L’UE SUR LE CONFLIT AU SAHARA OCCIDENTAL : La France et l’Espagne dans le box des accusés

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Le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, a affirmé que le peuple sahraoui s’était inscrit, depuis le 13 novembre dernier, dans une seconde guerre de libération, suite à l’agression marocaine contre des civils sahraouis. M Sidati a précisé que « les Sahraouis retrouvent le chemin de la lutte armée et demeurent très déterminés à se sacrifier pour le recouvrement de leurs droits. Le diplomate sahraoui a aussi déploré la dégradation accrue de la situation dans les territoires occupés à l’ombre du désengagement de la Minurso et des tentatives du Maroc à museler la responsabilité de la mission onusienne et vider les résolutions onusiennes de leur contenu. Il a également fait part de « la patience et l’expectative dont a fait montre le peuple sahraoui qui a attendu, trente ans durant, une résolution éminente de la part de la communauté internationale, seule défenseure et garante de son droit à l’autodétermination ». « La réaction du peuple sahraoui a été solennelle, inespérée voire carrément inattendue », a-t-il confié, dénonçant énergiquement « le soutien constant apporté par la France au Maroc qui dépasse les bornes, échappe aux sanctions, se fait protéger contre toute position onusienne audacieuse et œuvre à imposer le vécu colonial en renforçant le mur et en faisant taire les protestataires en France et ailleurs » . Sur la décision du Président américain sortant, Donald Trump, reconnaissant la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, le représentant du Front Polisario en France a indiqué que « le fait de monnayer le droit d’un peuple en échange de cette souveraineté est une injustice et une tyrannie. Cela ne va pas aboutir et entachera la décision du Maroc de vendre la cause palestinienne, afin de confisquer un territoire qui n’est pas le sien ». Pour M. Sidati, cette reconnaissance est « une sorte de brigandage international » des droits des peuples, une opération, a-t-il dit, qui porte surtout préjudice aux États-Unis. Le diplomate sahraoui a rappelé la position de la communauté internationale, exprimée par le Conseil de sécurité qui a affirmé que le Sahara occidental demeurait une question de décolonisation, et appelé à la reprise du dialogue et à une solution juste et pacifique, conformément aux résolutions internationales. Il s’agit d’un message adressé par le Conseil de sécurité aux États-Unis et au Maroc à l’effet de leur rappeler la nécessité d’éviter à contourner le processus de décolonisation.

Représentant sahraoui à Bruxelles: «Le Conseil de sécurité doit afficher une volonté de résoudre ce conflit»
De son côté, le représentant du Front Polisario à Bruxelles, Oubi Bouchraya, a souligné que la France et l’Espagne, deux États membres de l’Union européenne (UE), sont complaisants avec l’occupant marocain. Il a indiqué que, «tous les États membres de l’UE sont dans la même position générale du respect de la légalité internationale, mais la France et l’Espagne sont très complaisants avec le Maroc». «L’extension des accords commerciaux au Sahara occidental en est la preuve», a-t-il expliqué, précisant que «ces deux pays sont allés jusqu’à piétiner leur propre droit pour plaire à Rabat». «Cette complaisance vis-à-vis du Maroc et l’inaction de l’UE pour accélérer le processus de règlement du conflit au Sahara occidental sur la base des résolutions des Nations unies a conduit l’organisation européenne à devenir une partie du problème et non une partie de la solution», a-t-il regretté. Néanmoins, il a salué la position des autres pays européens, à l’instar des pays scandinaves et de l’Allemagne qui a récemment convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter du conflit au Sahara occidental. Par ailleurs, M. Oubi a rappelé que, le Front Polisario «a introduit deux appels au niveau de la Cour de justice européenne (CJUE) contre l’extension des accords commerciaux de l’UE avec le Maroc, au Sahara occidental» et que «les résultats devraient être connus au plus tard au mois de juin 2021. S’agissant du règlement du conflit sahraoui, au niveau de l’ONU, le diplomate sahraoui pense que l’organisation onusienne «doit faire un exercice d’évaluation profond des raisons de son échec pendant 30 ans ayant mené à l’effondrement de ses plans de paix et du cessez-le-feu, et s’appuyer sur un nouveau format en terme de plan, de médiateur et de dispositions légales». Par ailleurs, M. Oubi estime que, «le Conseil de sécurité doit afficher une volonté de résoudre ce conflit sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU». Concernant le développement de la situation au Sahara occidental et la reprise de la lutte armée par le Front Polisario, le responsable sahraoui assure qu’il s’agit d’une réalité qui a été imposée par le Maroc à travers la violation du cessez-le-feu le 13 novembre dernier. «C’est une décision qui a été prise par le peuple sahraoui, c’est le Maroc qui devrait être tenu pour responsable sur cette issue malheureuse mais aussi sur les conséquences sur la paix et la stabilité régionale», a-t-il dit.
M. Bendib

LE JURISTE F. DUBUISSON ET LE MAGISTRAT G. POISSONNIER :
« L’UE devrait condamner la déclaration de Trump sur le Sahara occidental »
L’Union européenne (UE), dont le traité précise que le respect du droit international doit être au cœur de sa politique étrangère, devrait « condamner très clairement » la déclaration du président américain sortant Donald Trump concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé, estiment le juriste François Dubuisson et le magistrat Ghislain Poissonnier.
« Il est grand temps que l’UE se ressaisisse en condamnant très clairement la déclaration du président Trump concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et en mettant enfin ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’UE (CJUE) », écrivent les deux hommes dans une tribune publiée par le journal « Le Monde ».
Le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, reconnu par l’ONU et les juridictions internationales, « est bafoué par Donald Trump, mais l’Union européenne laisse faire et pratique ses propres arrangements », déplorent-ils.
À travers son annonce faite le 10 décembre dans un tweet, concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, Trump « prétend, encore une fois, régler un différend au Moyen-Orient au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario », regrettent encore MM. Dubuisson et Poissonnier, rappelant l' »Accord du siècle », le soi-disant plan de paix du président américain sortant concernant le conflit israélo-palestinien.
Dans un tel contexte, « on s’attendrait à une prise de position forte de la part de l’UE ou de la France, rappelant les États-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et Israël contre toute velléité de « normaliser » leurs annexions et occupations respectives. Mais jusqu’à présent, c’est le silence qui domine », déplorent également les juristes français.
En effet, depuis de très nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental, écrivent-ils encore alors que les arrêts de la CJUE de 2016 et 2018 stipulent que « tout accord entre l’UE et le Maroc, qui comprend le Sahara occidental, est nul et illégal » et que « le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays distincts et séparés ». Dans ce contexte, le juriste françois Dubuisson et le magistrat Ghislain Poissonnier rappellent que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations unies, et que son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies (notamment la résolution 2229 du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de justice rendu en 1975. Pour conclure, ajoutent les juristes, « entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits du Moyen-Orient à coups de Tweet, de passages en force, de plans élaborés sans les parties prenantes et de mise au rebut des règles du droit international, et celle, plus policée, de l’Union européenne, qui affirme de beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, la différence n’est pas aussi grande qu’il n’y paraît ».
« L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, en faisant passer au second plan les droits humains, comme ceux des peuples palestinien et sahraoui », concluent-ils.
M. B.

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