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Sétif : Le port du masque «zappé» par certains citoyens

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En ces temps de pandémie, le masque de prévention, devenu pourtant obligatoire, ne constitue visiblement pas l’accessoire le plus prisé des Sétifiens ou, du moins, d’un certain nombre d’entre eux.

Il suffit d’un petit tour en ville pour remarquer, en effet, que si une grande partie des citoyens se montre disciplinée, une autre, malheureusement encore nombreuse, fait fi des recommandations liées aux mesures préventives. Dans la rue, dans certains espaces publics, dans les commerces ou en voiture, il est loisible de constater que ce moyen de protection est souvent négligé, puisque porté sous le menton, voire carrément zappé.
C’est d’autant plus préoccupant, fait observer Mourad B., infirmier au CHU de Sétif, que dans les magasins de type supérette, ainsi que dans les marchés ou les souks, les règles de distanciation peinent à être respectées».
De nombreux citoyens ne semblent pas convaincus de la nécessité de se protéger et, surtout, de protéger les autres du Covid-19, au grand désarroi d’un corps médical constamment au «front» dans la lutte contre l’épidemie et qui a fort à faire devant l’afflux de patients dans la wilaya de Sétif. Des citoyens au visage totalement découvert, parmi ceux que l’APS a approchés et qui n’ont pas beaucoup rechigné à se confier, font part de leur «scepticisme» quant à l’efficacité du masque.
Ainsi, Amar B. (40 ans), ne «voit pas l’utilité de porter une bavette si tout le monde n’en fait pas de même». Il soutient, sûr de lui, en croisant dans la rue quelqu’un qui postillonne, «qu’est-ce qui me dit qu’un morceau de tissu est suffisamment filtrant pour me protéger du virus». Abderrezak B. (52 ans) trouve, lui, que lorsqu’il fait chaud, le masque est «étouffant et (l’)empêche de respirer convenablement». Il assure avoir «essayé d’en porter avant de renoncer au bout de quelques heures car la compression sur le nez et la bouche devient insupportable par 30 degrés à l’ombre». A la question de savoir s’il n’est pas préférable, malgré la chaleur et les possibles inconvénients, de porter un masque pour aider à combattre une maladie qui a causé la mort de quelque 700 personnes en Algérie et près de 400.000 autres dans le monde, ce père de famille s’en remet à Dieu et au «mektoub». «Si je devais être contaminé par le Coronavirus, c’est que Dieu l’aura voulu», professe-t-il sans sourciller.
Cette fatalité est partagée par d’autres citoyens de Sétif qui préfèrent hausser les épaules en guise de réponse, le port du masque de protection paraissant être le cadet de leurs soucis, même si la question à laquelle ils sont invités de répondre a trait à la protection de leurs familles, notamment de leurs parents âgés et atteints d’une maladie chronique, ces derniers étant plus exposés au Covid-19.
D’autres encore, refusant d’être taxés d’inconscients, affirment que la «distanciation entre les personnes» est «l’unique moyen de se protéger». C’est le cas de Bouzid D. (44 ans) pour qui le masque, s’il n’est «pas professionnel, de type FFP2, ne protège pas le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne».
Pour protéger les autres, soutient-il, il suffit de «se tenir à un mètre ou plus des personnes que l’on rencontre, même dans un lieu confiné». Une opinion que ne partage pas le Dr. Zinedine Djarboua qui explique qu’à l’heure de la sortie progressive du confinement, et devant le nombre important de citoyens dans les rues, les marchés ou les administrations, le porte d’un masque, même s’il est «grand public», en tissu par exemple, est «fondamental». Cela permet en effet, ajoute ce praticien, «d’éviter qu’un porteur du virus, même s’il est asymptomatique, donc se croyant sain, de transmettre la maladie à une personne non contaminée».
Le Dr. Djarboua, estimant que les inconvénients liés au port du masque sont «mineurs par rapport à un enjeu de santé publique aussi important», souligne que la prévention «constitue, pour l’heure, la meilleure des armes pour lutter contre la pandémie du Covid-19». Le même médecin rappelle, dans la foulée, les autres mesures barrières «indispensables» qui consistent à «se laver fréquemment les mains en utilisant du savon et ýde l’eau, ou une solution hydroalcoolique, à se maintenir à distance de toute personne qui tousse ýou éternue, à ne pas toucher ses yeux, son nez ou sa bouche, et à tousser ou éternuer dans son coude».
Au moment où le Gouvernement vient d’arrêter la feuille de route de sortie du confinement, les mesures préventives sont devenues «primordiales pour endiguer la propagation du virus», conclut le Dr. Djarboua.
Rappelons, dans ce contexte, que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait précisé, dans un communiqué daté du 4 juin dernier, que la reprise des activités économiques, commerciales et de service sera «conditionnée par le strict respect sur les lieux de travail et/ou de regroupement, des mesures strictes de prévention sanitaire.
Aussi, les protocoles sanitaires de prévention dédiés à chaque activité, devront être scrupuleusement respectés et appliqués par l’ensemble des opérateurs, commerçants, clients et usagers».

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