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SAHARA OCCIDENTAL-MAROC : Rabat rappelé à la réalité par John Bolton

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En préambule, faut-il rappeler que les États-Unis n’ont jamais reconnu  l’occupation coloniale du Sahara occidental par le Maroc ! Qui  plus est pour rattraper   les errements de Henry Kissinger qui avait laissé faire Hassan II. Washington a, depuis, fourni de considérables efforts diplomatiques pour pousser à l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

Dernier en date de ces efforts, la prise de position, sans équivoque, de John Bolton, responsable du Conseil national de sécurité, bras droit de Donald Trump, qui a pris publiquement fait et cause pour le règlement du conflit du Sahara occidental et le libre exercice des sahraouis de leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Cette prise de position est d’autant plus significative qu’elle émane d’un excellent connaisseur de la question et l’un des architectes du Plan Baker qui aurait dû déboucher sur un règlement pacifique de la question du Sahara occidental n’eut été le sabotage de Rabat avec l’appui de Paris. C’est pourquoi, John Bolton s’est déclaré «impatient» de voir aboutir le règlement du conflit entre le Maroc et le Front Polisario. «On doit penser au peuple du Sahara occidental, penser aux Sahraouis, dont beaucoup sont encore dans des camps de réfugiés près de Tindouf, dans le désert du Sahara, et nous devons permettre à ces gens et à leurs enfants de rentrer et avoir des vies normales», a affirmé Bolton dans une déclaration au magazine américain New Yorker , en marge de la présentation de la nouvelle stratégie des États-Unis en Afrique. «Il y a deux Américains qui se concentrent vraiment beaucoup sur le Sahara occidental: l’un est James Baker et l’autre c’est moi», a déclaré John Bolton. Ancien secrétaire d’État sous George Bush senior, James Baker a servi comme envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Selon le New Yorker, la nomination de John Bolton à son poste de conseiller à la Maison-Blanche, a entraîné un regain d’activité concernant la question sahraouie à l’Onu et au département d’État américain. «Je pense qu’il devrait y avoir une pression intensive sur tous ceux concernés pour voir s’ils ne peuvent pas régler le problème», a affirmé le conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, cité par le magazine américain. Ce dernier rappelle que c’est dans ce cadre que le mandat de la Minurso a été renouvelé pour six mois, plutôt qu’une année, Bolton estimant que la mission de maintien de la paix a prolongé le conflit en nuisant aux efforts de l’ONU. Des propos qui interviennent après une série de victoires diplomatiques sahraouis, notamment au niveau de la plus haute juridiction européenne de justice et après la table ronde de Genève qui a relancé la négociation indirecte entre le Front Polisario et le Maroc avant un nouveau round en mars 2019. En finir avec ce conflit qui dure depuis 1975 et dont le cessez-le-feu de 1991 et l’institution de la Minurso devait être couronné par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Précisément John Bolton fait un bilan sans concession de cette mission onusienne en ironisant que c’est la seule au monde qui a duré longtemps sans aboutir à une solution du problème sahraoui. C’est pourquoi cet ancien adjoint de James Baker veut désormais secouer le cocotier et amener le Maroc à jouer le jeu pour permettre au peuple Sahraoui d’exercer son droit à disposer de lui-même. «Je pense qu’il devrait y avoir une pression intensive sur tous ceux concernés pour voir s’ils ne peuvent pas régler le problème» a –t-il mis en garde.
John Bolton confirme que c’est dans cette perspective que les États-Unis ont décidé en avril dernier que le mandat de la Minurso soit renouvelé pour six mois, plutôt qu’une année.  Pour lui, cette mission, dont le personnel a été expulsé par le Maroc depuis 2015, n’a fait que «prolonger» le conflit en «nuisant aux efforts visant à résoudre les problèmes sous-jacents». Des déclarations qui ont fait mouche à Rabat où l’on s’inquiète des tournures inattendues que pourraient prendre le conflit d’enterrer définitivement l’option ridicule de la soi-disant «autonomie» que Rabat ressort avec la bénédiction de Paris à chaque fois que le Maroc est poussé à la négociation directe avec le Front Polisario.
Rabat, sonné par les déclarations de Bolton, montre de nouveau sa seule stratégie : la fuite en avant et s’inquiète à travers ses porte-voix, que Bolton ait mentionné le référendum et va jusqu’à caricaturer les résolutions du Conseil de sécurité qui a dans toutes ses résolutions rappelé la nécessité d’aller vers le référendum, contrairement à ce que veut occulter Rabat. C’est dire que le conflit du Sahara occidental amorce peut-être un virage crucial; à savoir : le retour aux paramètres de son règlement conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, mais surtout à l’objet même de la mise sur pieds de la MINURSO.  Et cela fait forcément mal au royaume de M6 qui tente en vain de populariser un plan « d’autonomie » qui s’apparente à une légitimation d’une occupation coloniale illégale du territoire sahraoui. La panique est telle, à Rabat, que l’on ne peut compter sur l’ami Macron trop occupé à sauver son quinquennat. Alors et pour la cuisine interne du Makhzen, on se retourne contre l’Algérie et on finance, en veux-tu en voilà, de pseudo opposant  en Europe et des médias mercenaires pour  ternir l’image de notre pays oubliant la situation catastrophique que connaît le Maroc .
Mokhtar Bendib

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