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SABOTAGE, NÉGLIGENCE OU LES DEUX À LA FOIS  DERRIÈRE LES COUPURES DE L’EAU POTABLE ? Le ministre Berraki fait le point sur les enquêtes en cours

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Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a fait le point sur plusieurs questions liées à son secteur, dont notamment les enquêtes lancées dernièrement suite aux coupures et perturbations de l’eau potable enregistrées durant les deux jours de l’Aïd. Et comme il fallait s’y attendre, le ministre a réagi au problème récurrent de coupures en approvisionnement en eau potable dans différentes régions du pays, notamment durant la saison estivale, tout en évoquant les mesures que devra prendre son département pour lutter contre le gaspillage et le piquage illicite. À propos de l’arrêt le 30 juillet dernier de la station de dessalement de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, le ministre a affirmé qu’une plainte avait été en effet déposée auprès des services de sécurité. Celle-ci toujours en cours, déterminera, a-t-il déclaré, « s’il y a eu sabotage ou négligence, ou peut-être les deux en même temps, et précisera les responsabilités ». Quant aux autres incidents à travers le territoire national, Berraki a déclaré que certains d’entre eux sont devenus récurrents, alors que le réseau subit « continuellement » des agressions à travers des actes malveillants et des piquages illicites. « Certains citoyens ne sont pas conscients qu’en cassant une conduite ou en effectuant un piquage, ils privent d’eau des quartiers entiers et qu’ils enfreignent la loi », a-t-il déploré, et pour veiller à la sécurité du réseau et la protection des usagers, le ministre a jugé indispensable de réactiver la police de l’eau. « Ce corps spécialisé, prévu dans la réglementation, bénéficiera, dans le cadre de la nouvelle «stratégie Eau 2030» que nous venons de finaliser, d’un nouveau statut juridique lui permettant d’agir plus efficacement contre les contrevenants », a fait savoir le ministre dans ce sens. S’agissant de la stratégie de son secteur pour faire face au phénomène du gaspillage de l’eau, Berraki qui rappelle que la révision des tarifs n’est pas à l’ordre du jour, a indiqué que le premier levier sur lequel l’on s’appuie c’est la communication, pour sensibiliser le plus grand nombre et favoriser une nouvelle culture de l’eau en Algérie. Cela dit, a-t-il cependant souligné, les pertes ne sont pas dues uniquement au gaspillage lors de la consommation. Selon lui, de grandes quantités sont perdues à cause des fuites dans les canalisations, ou à cause des piquages illicites. Ces pertes sont estimées à 50% entre fuites et piquages. Concernant les fuites, l’objectif selon le ministre est de les réduire de 7% d’ici 2024. En ce qui concerne les piquages illicites, là encore le ministre a évoqué une seconde fois la Police de l’eau qui permettra de réaliser des avancées significatives face à ce problème. « Aujourd’hui, elle existe, mais son statut ne lui permet pas d’être systématiquement relayée par l’appareil judiciaire. Autrement dit, elle ne jouit pas du statut de police judiciaire » a expliqué le ministre des ressources en eau.

«Des réserves hydriques suffisantes pour couvrir les besoins »
Arezki Berraki a fait savoir, à ce propos, qu’à l’issue de la dernière saison des pluies, fin avril, les barrages étaient remplis à plus de 60%, et les nappes phréatiques disposaient d’une confortable réserve. Le ministre a assuré que les quantités emmagasinées suffisent largement aux besoins de consommation et autorisent même à dégager un appoint pour l’irrigation céréalière, rappelant à ce propos que les ressources conventionnelles (barrages et nappes) ne sont pas les seules sources de puisement et que le dessalement assure 17% de la consommation globale. « Je rassure donc nos compatriotes sur le fait que nos réserves nous permettront d’arriver confortablement jusqu’à décembre, avec la nouvelle saison de pluies. Nous avons actuellement 4 milliards de m3 de réserves et notre consommation annuelle est de 1,8 milliard de m3, le calcul est donc simple à faire. Toutefois, la disponibilité de la ressource ne doit pas être une incitation au gaspillage », a-t-il conclu.
Ania Nait Chalal

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