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Réunion de la troïka en Tunisie : Le dialogue inter-libyen, «seule voie de règlement à la crise»

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Le président tunisien a reçu, hier, les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte et de l’Algérie en présence de leur homologue tunisien au terme de leur réunion tripartite de concertations sur la crise libyenne.

Convaincus que c’est par un dialogue inter-libyen, que les divergences entre les principaux acteurs internes, seront dépassées en faveur d’un consensus national libyen, Alger, le Caire et Tunis consentent des efforts visant à aider les frères libyens à parvenir à une solution politique à la crise dans leur pays.
Les trois pays voisins à la Libye, s’emploient depuis plusieurs semaines, à travers leurs rencontres respectives avec des acteurs libyens, à rapprocher les points de vue de ces derniers, pour venir à bout de la situation chaotique dans laquelle est plongée, depuis plus de six ans la Libye. L’initiative sur laquelle travaillent l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte s’appuie dans leurs démarches respectives, en direction de la scène libyenne, sur quatre principaux axes, selon le communiqué, sanctionnant, hier, la réunion tripartite, à Tunis, consacrée, aux résultats et les avancées enregistrés, des tractations menées par les responsables algériens, égyptiens et tunisiens, avec les différents acteurs de la scène libyenne. Il s’agit d’inciter les Libyens dans leurs différentes appartenances politiques au dialogue, de refuser tout recours à une solution militaire de nature à exacerber la tension, pousser les protagonistes libyens à aplanir leurs différends en vue de la mise en exécution de l’accord de Skhirat, et poursuivre l’appui au rôle des Nations unies, en tant que parrain de toute solution politique en Libye. Déclaration de principe adoptée par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui, son homologue égyptien, Sameh Chokri, et le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, laquelle sera soumise aux présidents de l’Algérie, d’Égypte et de Tunisie, lesquels ont convenu de tenir, prochainement un sommet sur la Libye. Dans un entretien qu’il a accordé, dimanche soir, à la chaîne tunisienne privée, Nessma, le président tunisien, Beji Caïd Essebsi est revenu sur l’initiative des trois pays voisins à la Libye, citant notamment que lui-même avait rencontré, toutes les parties libyennes, ayant un rôle dans le paysage libyen, annonçant son intention de « rencontrer prochainement le maréchal Khalifa Haftar à Tunis » a déclaré le président tunisien. Insistant sur le refus des pays voisins à la Libve de toute intervention étrangère en Libye, et que la solution doit émaner des Libyens eux même, le président tunisien a réaffirmé que les efforts d’Alger, du Caire et de son pays visent à aider les Libyens à « dégager une solution politique consensuelle et fédératrice de toutes les parties libyennes». Soulignant que les trois pays, sont les seuls à pouvoir aider les Libyens à sortir de la spirale du chaos et de la violence auxquels est confronté le pays, car étant les seuls à «connaître le mieux les libyens». À une question concernant les activités à caractère «diplomatique» de Rachid Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahdha, n’occupant pas un poste de responsabilité au ministère tunisien des Affaires étrangères, ni dans d’autres institutions du pays, le président tunisien, a affirmé qu’il n’a, à aucun moment chargé le dirigeant politique d’Ennahda d’une mission diplomatique. Le chef de l’État tunisien a indiqué, que Rached Ghannouchi «agit par sa propre initiative et non en tant que représentant du président de la République», soulignant, poursuit, Béji Caïd Essebsi «seul le ministre des Affaires étrangères est habilité à représenter le chef de l’État tunisien» a-t-il précisé. Et de rebondir pour indiquer que «si l’État tunisien se fait représenter par une autre personne (autre que son MAE : ndlr), ceci signifie, nécessairement que le président n’est pas satisfait du travail de son ministre des Affaires étrangères, or ce n’est pas le cas» a-t-il affirmé. Avant les déclarations du président tunisien, des responsables de la diplomatie algérienne avaient affirmé, à des médias locaux, qu’Alger n’a pas besoin des services de personne pour «discuter avec nos frères libyens», en réponse à ce que Rachid Gannouchi faisait croire à ses collègues, de l’organisation internationale des frères musulmans, notamment au niveau maghrébin et à l’opinion d’abord tunisienne qu’il était «l’ intermédiaire» entre l’Algérie et les frères musulmans libyens. Rappelant qu’Alger a entrepris, à la demande des parties libyennes, des efforts pour aider les acteurs libyens à rapprocher leurs points de vue pour trouver des solutions aux différends qui les opposent. Samedi dernier, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a affirmé, que «L’Algérie reste déterminée à œuvrer dans ce sens pour qu’une solution définitive soit trouvée» et permettre, selon la même source «le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans ce pays (Libye :ndlr) ». Et de rappeler que c’est dans ce sens « et à la demande des parties libyennes qui se sont rendues en Algérie ces dernières semaines, qu’une tournée dans plusieurs régions libyennes de Messahel est programmée dans les prochains jours» a-t-on indiqué.
Karima Bennour

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