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Lutte contre la criminalité : le citoyen amplement impliqué

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“Le Dispositif 10-55 de la Gendarmerie nationale et concours du citoyen dans la lutte contre le crime”, a été le thème du Forum d’El-Moudjahid, qui s’est tenu hier, animé par le colonel Abdelhamid Kerroud, responsable de la communication de la Gendarmerie nationale. Depuis sa mise en œuvre, il y a de cela quatre années, le numéro vert 10-55 a dénoué bien des affaires et permis d’en prévenir bien de faits liés à la criminalité. Il a aussi hâté l’intervention des gendarmes dans la perspective de déjouer des actes de nature à porter atteinte aux personnes et aux biens, dont la mission nodale des “hommes verts” est de les protéger. La conférence du colonel chargé de la communication s’inscrit dans l’objectif d’en tirer une évaluation préliminaire et d’en cerner les améliorations, fruit de la collaboration citoyenne. Le conférencier fait référence à 7 millions d’appels par an. Durant la période s’étalant du 5 novembre au 5 décembre de l’année en cours, il est avancé le nombre de 104 000 appels ayant permis l’arrestation en flagrant délit de 79 personnes. Le chiffre a impacté positivement le volet sécuritaire dans les villes, qu’elles soient métropoles ou une simple bourgade perchée en haut des collines. C’en est le bilan qui s’est dégagé après le déploiement des gendarmes, particulièrement ceux de la Section de sécurité et d’intervention ou SSI, à l’actif de la résolution de 80% des affaires traitées, dans le cadre de la mise en œuvre des volets, préventif et curatif, de sécurisation des citoyens. L’importance de l’appel varie d’une région à une autre. En tête, bien sûr, la Capitale, suivie d’Oran, Annaba, Constantine. Mais aussi d’une saison à une autre, l’hiver et son corollaire, la paralysie de la circulation du fait des neiges et des intempéries qui dégradent les routes nationales, les chemins de wilaya et chemins communaux, ainsi que les petites pistes reliant les hameaux enclavés produisent plus d’appels que la sérénité du printemps et de l’insouciance estivale. Ne se limitant pas à un discours démagogique, Abdelhamid Kerroud énonce des faits. Pour l’exemple, les appels ont permis, à Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen, de saisir 100 kilogrammes de cannabis. Un gros coup de filet. Et ce ne sont pas seulement les hommes qui dénoncent, les femmes aussi s’y sont mises de la partie. «Une femme au foyer», précise le colonel chargé de la communication. Celle-ci, en ouvrant sa fenêtre, rapporte l’hôte d’El- Moudjahid, a déjoué une tentative de vol d’un logement destiné à accueillir les familles inscrites dans une opération de recasement, qui devait être enclenchée le lendemain. L’arrivée des gendarmes a permis d’appréhender les auteurs et de récupérer les objets volés, entre volets persiennes, portes et autres accessoires, à bord des camions encore stationnés pas loin de l’immeuble.

«Le kidnapping d’enfants, 21 cas constatés dont 13 avérés : la sécurité parentale en est la cause»
Un appel sur le 10-55 a également permis de déjouer une éventuelle tentative de kidnapping d’enfants, dans la gare routière de Birtouta, âgés de 11 et 12 ans, restitués à leurs parents à 23 heures, le jour même, par les gendarmes qui ont intervenu sur le champ. Concernant le kidnapping d’enfants, l’orateur, laissant le soin aux sociologues de la cataloguer comme phénomène social ou non, rappelle que sa prolifération atteste qu’il soit devenu un fait criminel constaté, tout en niant l’existence de réseau organisé qui active dans un rayon régional ou national, procédant au rapt d’enfants moyennant une rançon pour les relâcher. Le kidnapping, précise le colonel Abdelhamid Kerroud, est souvent lié à une inquiétude parentale ou à une propagation bien relayée de rumeurs, qu’à des faits vraiment avérés. Comme en atteste, selon lui toujours, le cas d’un enfant de 12 ans, originaire de la wilaya de Médéa, qui a simulé une tentative de kidnapping, en appelant le numéro vert, et ce, pour qu’il soit remis à ses parents, lui qui a été placé par ces derniers chez son oncle, lequel oncle se trouvant tout prés de l’établissement scolaire où il est admis que la maison paternelle. «À une question des gendarmes, pourquoi avoir fait cette simulation ? L’enfant répond : je ne voulais plus que je sois hébergé chez mon oncle, je veux retourner chez mes parents», rapporte le chargé de la communication de la Gendarmerie nationale. Sur les causes des kidnappings, le colonel en identifie la plus importante étant celle liée à l’absence de sécurité parentale. Pour l’exemple, il relate l’histoire d’un enfant de 10 ans retrouvé à Bouchaoui, sur la route nationale, vers les coups de minuit, en train de humer l’air ! Interrogé par les gendarmes, l’enfant, éloquent et insouciant, dit résider à Bab-el-Oued. Eberlués, ceux-ci l’emmènent chez lui, précisément à l’adresse qui leur a indiqué. Grand est leur étonnement d’entendre dire son papa qu’il ne sait même pas où son fils se trouvait actuellement, en ayant beaucoup, il ne peut tous les surveiller. De toute façon, la Gendarmerie nationale, souligne l’hôte du Forum, sécurité parentale ou laxisme des pouvoirs publics, ne reste pas les bras croisés. À la moindre alerte, elle déclenche le PAR, ou Plan d’alerte et de recherche, comme lors de l’affaire de l’enfant d’Oran, Bensaâda Imadeddine, âgé de 2 ans, retrouvé mort dans une fosse septique, à Douar Djefafla, dans la commune de Mers-el-Hadjadj, 50 jours après l’annonce de sa disparition, où elle a procédé à l’impression de 50 000 photos de l’enfant dans le but qu’il soit rapidement identifié.

PPGN : 2000 affaires traitées par mois suite aux pré-plaintes
La technologie a été également au menu avec le sujet du PPGN, un site internet dédié aux pré-plaintes et les renseignements en ligne. Le colonel inventorie 2 000 affaires traitées par mois, le plus gros concentré dans une wilaya, dont il a tait le nom, avec 154 affaires, suite aux pré-plaintes déposées en ligne. La technologie a également donné lieu, selon les dires du colonel, à de mauvais plaisantins, remis à leur place, sinon ils pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires. L’un d’eux a même proposé de mettre des gendarmes de sexe féminin, proposition concrétisée prestement par la Gendarmerie nationale. 3 millions d’unités de pétards saisis en 2014 à quelques jours de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif, les explosions de pétards sont légion à travers le pays. La Gendarmerie nationale multiplie les sorties de terrain pour appréhender les atteintes à la santé publique que peut générer l’usage des produits pyrotechniques. L’année passée, 3 millions d’unités de pétards ont été saisis par les gendarmes, indique le colonel Abdelhamid Kerroud.
Zaid Zoheir

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