L’UGCAA propose, carrément, la légalisation de la commercialisation des pétards et des feux d’artifice. C’est ce qu’ a déclaré, hier à Alger, El-Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de cette organisation professionnelle. Les produits pyrotechniques sont interdits à la commercialisation sur le marché national, depuis exactement le mois d’août 1963. Cela n’a pas empêché un groupe de barons, dont le nombre ne dépasse pas une dizaine, d’injecter pour près de 15 milliards de DA/an de ces produits, selon une estimation non officielle, explique Boulenouar à l’occasion d’une conférence de presse. «Les produits pyrotechniques sont interdits à la vente, mais malheureusement nous les retrouvons sur le marché», relève le conférencier. Auparavant, ces produits faisaient l’objet de saisie de la part des services de sécurité, regrette-t-il. Certes, les pétards et les feux d’artifices sont commercialisés à travers les cinq continents et sont utilisés à l’occasion de fêtes ou de compétitions sportives, a-t-il indiqué. Il n’en reste pas moins que certains de ces produits constituent un danger pour le consommateur et l’intégrité autant physique que psychologique du citoyen, a-t-il souligné citant à l’appui les nombreuses et multiples interventions des éléments de la Protection civile. En plus des conséquences corporelles et psychologiques, les pétards et les feux d’artifice constituent un danger pour l’économie nationale dans le sens où leur acquisition cause la dilapidation de milliards en devises fortes, a ajouté Boulenouar, insistant sur le fait que les barons exploitent quelque 20 000 jeunes, dans le circuit commercial. Interpellé sur le chiffre sus-indiqué, El-Hadj-Tahar Boulenouar explique que si l’on dénombrait dix (10) étals de produits pyrotechniques par commune et l’on multipliait ce chiffre par les 1 541 communes du pays, cela équivaut à quelque 15 000 jeunes qui commercialisent les pétards et les feux d’artifice, d’où l’estimation de 20 000 jeunes revendeurs de ces produits à qui l’on fait miroiter entre 20 000 et
40 000 DA de bénéfices tandis que les «importateurs» en sont quitte avec 6 milliards de DA de bénéfices. Le prix pratiqué dans cette transaction commerciale dépasse le taux de 300% du prix d’achat, a-t-il dit encore, révélant avoir commandé cette estimation auprès d’importateurs. À la lumière de cet état de fait, l’UGCAA s’adresse au ministère du Commerce et considère que les autorités publiques doivent assurer un contrôle strict, non seulement en aval, mais en amont, et ce, en renforçant le contrôle au niveau même des ports. «Puisque le ministère du Commerce est faible devant les agissements des importateurs, nous proposons la légalisation de cette activité, quitte à interdire à la vente les produits dangereux et assurer une formation de premiers secours, adaptée aux dangers, qui peuvent survenir de l’utilisation des pétards et des feux d’artifices», a insisté Boulenouar. De leur côté, les associations de protection des consommateurs et le citoyen doivent jouer leur rôle, a conclu le porte-parole de l’UGCAA.
Mohamed Djamel