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Le Royaume fait fi aux lois internationales : La fuite en avant du Maroc

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Le Maroc continue à fuir ses obligations et engagements internationaux pour mettre fin à son occupation du Sahara occidental, multiplie les blocages, utilise le lobbying et l’achat des consciences et s’appuie sur la complicité de puissances occidentaux et notamment la France.

C’est pourquoi les blocages qui retardent le règlement du conflit au Sahara occidental occupé ont été au centre des discussions entre les responsables du Front Polisario et le secrétaire général-adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, en visite dans les territoires sahraouis occupés, ainsi que dans les camps des réfugiés sahraouis. «Les lenteurs et blocages marquant le processus de règlement du conflit du Sahara occidental ont été abordés, lors de ces discussions, mettant en exergue les violations marocaines de l’accord de cessez-le-feu (accord militaire N°1) dans la zone tampon d’Alguergarat», a déclaré, dimanche, le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies pour l’Organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), M’hamed Khaddad. La mission de la MINURSO est d’organiser un référendum au Sahara occidental, occupé par le Maroc, et que l’accord de cessez-le-feu «n’est qu’une première étape» pour l’organisation de cette opération, a-t-il rappelé. M. Khaddad a aussi rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU avait tenu six réunions depuis le mois d’avril dernier, mais sans parvenir à adopter une position qui oblige les autorités d’occupation marocaines de se conformer à la légalité internationale. «Le Front Polisario a accepté de coopérer avec les Nations unies, et en cas d’échec de l’ONU dans l’organisation d’un référendum, le Front prendrait toute décision permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination», a ajouté M. Khaddad. D’autre part les forces d’occupation marocaines continuent de verser dans la répression et les atteintes aux droits de l’homme contre les Sahraouis, et même des militants et journalistes étrangers. Ces mêmes forces ont brutalement dispersé un sit-in pacifique initié par l’Alliance unie des chômeurs sahraouis. L’intervention musclée des forces marocaines a fait plusieurs blessés parmi les chômeurs sahraouis qui ont été transférés à l’hôpital de la ville de Smara occupée. L’Alliance unie des chômeurs diplômés sahraouis mène depuis des années une bataille contre l’occupant marocain réclamant les droits des Sahraouis afin qu’ils puissent bénéficier des richesses de leur pays, le Sahara occidental. En effet, les forces marocaines déversent leur haine non seulement sur le peuple sahraoui, mais aussi sur toute personne acquise à la cause sahraouie. Ainsi la militante française des droits de l’homme, Claude Mangin, épouse du militant sahraoui Naâma Asfari, détenu politique au Maroc, a été expulsée de l’aéroport de Casablanca. Claude Magin, membre de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), n’a pas été admise à quitter l’aéroport de Casablanca, d’où elle a été expulsée. En avril dernier, huit juristes internationaux ont été arrêtés, puis expulsés du Maroc, au motif de «menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc». Cette vague d’expulsions s’intensifie pour toucher, cette fois-ci, des médias.
Une journaliste de l’hebdomadaire magazine du Monde a été récemment expulsée manu militari de Dakhla occupée , par les autorités marocaines, au moment où elle réalisait un reportage sur cette ville sahraouie occupée par le Maroc depuis plus de 40 ans. Dans son reportage «Dakhla, le spot de glisse qui cache la poudrière», Camille Lavoix raconte qu’elle a pu se rendre à Dakhla, une ville classée depuis 2014 en tête des spots de sports nautiques à l’échelle mondiale qui se trouve à 650 km au sud de la capitale sahraouie El-Aâyoun, dans le cadre d’un voyage touristique. Mais dès que les renseignements généraux marocains ont su qu’elle était venue pour un reportage, elle a été conduite à l’aéroport sans aucune explication. Dans son reportage, la journaliste fait état de l’étonnement des touristes de croiser, sur leur chemin, de «nombreux camions militaires et les check points croisés sur la route», mais, a-t-elle noté, «la majorité d’entre eux est loin d’imaginer qu’ils s’apprêtent à rider non loin d’un mur plus grand que n’était celui de Berlin (2.700 km), gardé par 120.000 militaires marocains et truffé de mines antipersonnel».
Afin d’apporter plus d’éclairages à la situation du Sahara occidental, dont le Conseil de sécurité rappelle dans toutes ses résolutions la tenue d’un référendum d’autodétermination, l’auteure cite le député-maire de Tomblaine (France), Hervé Féron, auteur du documentaire «Un mur dans le désert» qui défend le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Pour ce député, Dakhla est un instrument de «soft power» pour le pouvoir marocain, estimant que la position de la France est «lâche». «Nos dirigeants ont forcément un devoir de diplomatie.
Le réseau d’influence marocain est très important, on ne peut pas dire les choses. À force d’être invité [e] s au Maroc, [les autorités françaises] se taisent. C’est un vrai problème», a-t-il expliqué à la journaliste du Monde, qui cite également le professeur à l’université de San Francisco et coauteur d’un livre sur le Sahara occidental (Western Sahara – War, Nationalism and Conflict Irresolution), Stephen Zunes, qui lui a indiqué que le Maroc «peut échapper à ses obligations légales, car la France et les États-Unis bloquent les résolutions de l’ONU qui réclament l’autodétermination du peuple sahraoui ou simplement l’observation des droits de l’homme», soulignant que «le seul espoir est une campagne de la société civile, la potentielle action des citoyens français et américains».
M.B.

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