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Irak : Kerry met en garde al-Maliki

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Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a réaffirmé lundi le soutien de Washington au président irakien Fouad Massoum et mis en demeure son Premier ministre, Nouri al-Maliki, de ne pas ajouter la crise politique aux urgences militaire et humanitaire. «Nous soutenons fermement le président Massoum (qui) a la responsabilité de garantir la Constitution de l’Irak», a déclaré John Kerry lors d’un déplacement à Sydney. «Nous espérons que M. Maliki ne causera pas de problèmes», a-t-il ajouté. Dans une allocation à la télévision dimanche soir, Nouri al-Maliki a accusé le président d’avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement, et annoncé son intention de porter plainte contre lui. La Cour fédérale irakienne a confirmé lundi que «L’État de droit», la coalition de Nouri al-Maliki, était la plus importante du Parlement. La coalition de Maliki, un chiite, a de fait remporté les législatives du 30 avril et ce dernier vise un 3e mandat, mais il est vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite qui, selon certains, a conduit à l’insurrection islamiste à l’œuvre dans le nord du pays.

L’élection la semaine dernière de Fouad Massoum à la présidence irakienne ouvre la voie à la formation d’un nouveau gouvernement et la possible éviction de Maliki. Washington, Téhéran, les dirigeants chiites et la majorité du propre parti de Maliki lui ont retiré leur soutien, mais il n’a pas encore renoncé. Malgré l’enjeu, le Parlement a reporté dimanche au 19 août une session faute de consensus entre les députés sur le choix du Premier ministre. Lors d’un déplacement en Irak dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait appelé à la mise en place d’un gouvernement d’union: «Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme». L’allocution télévisée de Maliki a suivi de peu un déploiement inhabituel de forces dans des zones stratégiques à Bagdad ressemblant aux mesures prises en cas d’état d’urgence, selon un haut responsable de la police.
John Kerry a appelé les Irakiens à «rester calmes». «Il ne doit pas y avoir de recours à la force, ni d’immixtion de militaires ou de milices dans cette étape démocratique de l’Irak», a-t-il dit. «L’Irak a besoin de conclure le processus de formation de son nouveau gouvernement et les États-Unis feront tout leur possible pour aider à veiller au respect de la Constitution», a ajouté Kerry. Selon une règle non écrite, le poste de président de la République, principalement protocolaire, est occupé par un Kurde, tandis que le président du Parlement est un sunnite et le Premier ministre un chiite. Le chef du Pentagone, lui aussi en déplacement à Sydney, a estimé que les bombardements américains lancés depuis vendredi sur les positions des insurgés islamistes s’étaient révélés «très efficaces». «Nous évaluons en permanence la façon d’aider les forces de sécurité irakiennes et (…) de travailler avec le gouvernement irakien», a-t-il dit. Un responsable américain a par ailleurs indiqué que les Kurdes recevaient actuellement des armes «de sources diverses». Interrogé sur d’éventuelles livraisons d’armes par Washington, ce responsable a répondu: «Je ne peux rien dire à ce sujet». À Erbil, capitale du Kurdistan irakien, Laurent Fabius avait indiqué que la France, en liaison avec les autres pays européens, allait examiner la possibilité de livrer «de manière sûre» des armes aux Kurdes et aux Irakiens.

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