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FLN : Saâdani prend ses distances avec Ouyahia

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Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, sort de sa réserve et remet les pendules à l’heure. Intervenu, hier, à l’ouverture d’une rencontre organisée par la structure estudiantine de son parti à la Mutuelle de Zéralda (Alger), Saâdani a parlé des élections de 2017, de la guerre l’ayant opposé au chef du RND, d’un probable remaniement du gouvernement, avant de tirer sur l’opposition politique.

Il est des acteurs politiques qui sont à l’affût de tout ce qui bouge en haut de la sphère décisionnelle du pays. Saâdani en fait partie, si ce n’est le champion en la matière. C’est le cas de le dire, puisqu’encore une fois l’homme fort du FLN qui s’est exprimé devant un parterre de ses partisans issus du milieu universitaire, a évoqué la question polémique de l’heure. Pris d’assaut par les journalistes présents en la circonstance, à l’issue de son allocution, Saâdani a laissé supposer qu’un prochain remaniement ministériel est probable pour le début de mars prochain. De quoi surprendre l’opinion publique, dès lors que la polémique suscitée au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, notamment autour de la démission du gouvernement et la nomination d’un néo Premier ministre, a été évacuée par un démenti émanant d’une source autorisée de la présidence de la République. En effet, la source anonyme qui s’est confiée à l’APS, le 18 février dernier, a appris que cette question ne figure pas sur l’agenda de la présidence. Ceci, dans la mesure où la Constitution amendée ne prévoit aucune disposition amenant à procéder à un remaniement ministériel, a justifié la même source. Il est vrai que la fonction de chef de l’Exécutif suscite à un haut point la convoitise du FLN, dont Saâdani n’a cessé de réclamer ce poste, arguant qu’il lui revient de droit à partir du moment où il détient la majorité. Du point de vue juridique, la Constitution stipule que la nomination du Premier ministre se fait par consultation de la majorité parlementaire. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que Saâdani s’empresse et anticipe sur les échéances importantes, que cela concerne les questions d’ordre politique, d’intérêt public, ou bien des joutes électorales. C’est ainsi que le chef du FLN avait plusieurs fois avancé des dates inhérentes à ces questions, mais dont le temps a fini souvent par démentir ses affirmations. Visiblement, Saâdani est tellement amadoué par la tête du gouvernement qu’il veut peser sur le cours des événements, à même d’arriver à cette fin. D’autre part, le SG du FLN qui s’est opposé farouchement au retour d’Ahmed Ouyahia à ce poste, après la rumeur faisant augurer du come-back du patron du RND, semble être la raison qui le laisse perplexe et le pousse à vouloir marquer son territoire. D’ailleurs, au cours du point de presse improvisé, Saâdani a indiqué qu’il demeure attaché à cette revendication, et qu’il n’entend point céder sur cette question. D’ailleurs, son obsession le pousse à prendre davantage ses distances envers l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République. Ceci, au moment où ce dernier tente de calmer le jeu entre lui et son adversaire de l’heure. En effet, dans son dernier meeting animé à Skikda, Ouyahia avait adressé des «salutations singulières» à son alter égo qu’il qualifie de frère et dont le parti, le FLN, est «son allié stratégique». Une sorte d’attitude d’apaisement par laquelle, Ouyahia, en fin stratège, a voulu dissiper ce qu’il aurait été des «malentendus fabriqués de toutes pièces». Saâdani n’en croit pas à la trêve et compte poursuivre sa bataille. à ce propos, il a affirmé quant à lui qu’il n’a aucun différent personnel avec son frère-ennemi, quoique sur le plan politique la relation qui lie les deux hommes en est une autre paire de manches. «Je me méfis des déclarations du responsable du RND. On ne fait pas de confiance en politique», a répliqué le chef du FLN. Par ailleurs, s’exprimant au sujet du prétendu parti «FLN-bis» créé en France, Saâdani considère la démarche des initiateurs de «non-événement», quand bien même il s’agit d’«un complot étranger» dirigé selon lui contre son parti.

L’opposition savonnée
C’est la première fois que le patron du FLN évoque la question des élections locales et législatives prévues en 2017. En se targuant de détenir la majorité électorale dans toutes les institutions élues, Saâdani a invité ses jeunes militants issus du monde universitaire à réfléchir à cette échéance et à bien préparer ce rendez-vous. Le SG de l’ex-parti unique ne pose aucun doute sur l’issue de ces élections qu’il entrevoit déjà acquises pour son parti. Pour lui, le FLN est en mesure de remporter la course aussi bien au niveau des assemblées locales, des wilayas qu’au niveau de la deuxième chambre du Parlement national. Même si, selon lui, l’opposition aura toujours quelque chose à dire et parlera de «fraude», a indiqué le même responsable, qui n’a pas manqué de commenter la rencontre de l’Instance de l’opposition, ISCO, ayant eu lieu le même jour (hier, ndlr). En effet, au moment où la structure de la CNLTD se préparait à réunir ses membres dans l’après-midi, Saâdani a chargé ses adversaires durant la matinée, lors de sa rencontre avec les étudiants partisans de son parti. Mais avant de passer à la réprimande, le chef du FLN a dressé le tableau noir de la situation sécuritaire prévalant sur les frontières algériennes. Pour lui, l’Algérie a plus que jamais besoin de «ressouder ses rangs et renforcer son front interne», pour faire face à la menace terroriste. Pour lui, il n’y a aucun doute que ce sont les puissances occidentales qui sont derrière ce «complot», ayant visé d’abord, le Moyen-Orient avant de «transférer la zone de turbulence dans les pays du Maghreb», a-t-il prévenu. Avant de revenir à l’opposition, l’accusant de «viser uniquement la chaise (pouvoir, ndlr)». «L’opposition s’est réunie aujourd’hui pour parler de la succession, alors qu’elle ne parle jamais de la menace sur les frontières. Même pas de la crise économique actuelle et des acquis de l’Algérie…», a-t-il formulé comme reproches aux partisans de la période de transition et du lancement d’un processus électoral. Encore une fois, Saâdani estime que l’opposition n’a de projet politique, que la «course au trône». Il regrette d’ailleurs un état de fait tel qu’il déplore l’inexistence de «l’acte politique et de la politique constructive».
Farid Guellil

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