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Erdogan chez IBK au Mali après sa pérégrination algérienne : Ankara appuie à Bamako les «Accords d’Alger»

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Après la visite d’État en l’Algérie, Recep Tayyip Erdogan, président de la République de Turquie, était hier à Bamako, où il a été reçu par Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali.

Les deux Présidents ont eu des entretiens en tête-à-tête, élargis par la suite aux délégations des deux parties ; et on assure à Bamako que la situation qui prévaut au Nord-Mali a été longtemps discutée et le président turc a averti des risques d’une déflagration militaire, et que les accords-cadres politiques en cours constituent une option plus sûre s’ils étaient renforcés par d’autres mesures. Même si Ankara donne un cachet politique et économique à cette escale malienne d’Erdogan, et estime que cette visite « s’inscrit dans le cadre du renforcement des excellentes relations d’amitié et de fructueuse coopération qui existent entre les deux pays», il n’y a pas l’ombre d’un doute que les visées stratégiques et tactiques turques dans la triple région maghrébo-saharo-sahélienne sont évidentes. De toute évidence, le Mali a besoin d’aide, économique, d’abord, sécuritaire ensuite, et la Turquie s’en félicite ; récemment, il y a eu la participation du Mali au Forum économique et des Affaires Turquie-Cedeao, tenu à Istanbul, les 22 et 23 février dernier, et qui a permis le renforcement de la coopération intergouvernementale, la promotion des échanges et du partenariat dans les domaines du commerce et des investissements. Le communiqué final, qui a sanctionné la rencontre Erdogan-IBK, renseigne sur cet état d’esprit de la Turquie. Le communiqué dit que «au plan international, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes considéré comme la plus grande menace à la paix et à la stabilité dans le monde.
Elles ont convenu de coopérer étroitement et prioritairement au triple plan bilatéral, régional et international pour faire face à cette menace». Comprendre que les solutions proposées par Ankara concernant la lutte antiterroriste au Nord-Mali s’imbriquent dans un plan plus régional, liant l’Algérie aux soucis sécuritaires de la région. Cette proposition n’est pas sans une arrière-pensée contre l’opération militaire française Barkhane, qui fait la guerre totale contre les groupes armés de la région du Sahara-Sahel. Le duel à distance entre Ankara et Paris continue par d’autres États interposés, croisant le fer par-ci, manœuvrant discrètement par-là. Alors que la France s’oppose à la politique de la Turquie en Syrie et en Irak, Ankara s’oppose aussi à la politique maghrébine et sahélienne de la France.
F. O.

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