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EN RAISON DES « IRRÉGULARITÉS » CONSTATÉES DANS SON APPLICATION : Fin de contrat prévisible avec la SEAAL

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Il semble que l’Algérie ne veut plus compter sur le partenariat français dans la gérance de ses entreprises, car après la RATP, qui gérait le métro d’Alger depuis 2011 et dont le contrat a été résilié le 31 octobre 2020 pour le confier à une filiale de la nouvelle société Algérie Metro (EMA), c’est le tour de la SEAAL assurant la gestion déléguée de l’eau dans les villes d’Alger et Tipasa qui arrive à terme en août prochain, et qui pourrait ne pas être reconduit. E n effet, c’est le ministre des ressources en eaux, Mustapha Kamel Mihoubi qui l’a réitéré sur les ondes de la radio chaîne 3, affirmant que le «dernier contrat avec SEAAL (signé en 2018 pour une durée de trois ans, et il porte sur la performance des services de l’eau et de l’assainissement d’Alger et de Tipasa et l’accompagnement des deux opérateurs nationaux (ADE et ONA) dans l’acquisition de savoir-faire métier) arrive à terme en août prochain, pourrait ne pas être reconduit en raison des « irrégularités » constatées dans son application », ajoutant «le partenaire français a failli à ses engagements, notamment dans le cadre de son troisième contrat, puisque il n’y a pas eu d’efforts en matière de lutte contre les fuites », a déploré Mihoubi. Dans ce sens, le ministre a souligné que la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger n’a pas mis les moyens nécessaires pour évaluer et résorber le phénomène des fuites d’eau qui représente le « maillon faible » de cette société, créée en 2006. « Il n’y a pas eu d’actions que récemment. C’est l’un des points qui n’ont pas été pris en charge », affirme Mihoubi. Pour appuyer ce constat, le ministère des Ressources en eau a engagé deux audits, sur la base desquels il va trancher sur la reconduction ou pas du contrat avec le partenaire français. « Le contrat est en vigueur et les engagements doivent être respectés, nous verrons à la fin du contrat s’il sera reconduit ou pas. (…). Mais je pense que pour le contrat III, il y a eu des irrégularités en matière de gestion. La SEAAL a géré quand la ressource a été abondante mais dans le contexte actuel de déficit, il y a un effort supplémentaire à faire », a-t-il déclaré. En sus, le mode de montage actuel du contrat « ne répond pas aux exigences actuelles » et doit être revu, ajoute le ministre. Il est a relever qu’en 2018, l’Algérie a compté un milliard de m3 d’eau perdu du fait de gaspillage et de fuites qu’enregistrent le réseau de distribution, selon les enquêtes de terrain réalisées par les services du département des ressources en eau. Les responsables du secteur affirment que ce chiffre représente 30% des ressources hydriques nationales, auquel s’ajoutent 15% des eaux consommées mais non facturées, autrement dit «vol d’eau potable». En cette année L’ADE a rappelé, dans le même cadre, le lancement de la campagne de lutte contre les fuites d’eau sous la bannière « Pari Gagnant », à travers les centres des 44 unités de l’ADE, visant à récupérer les volumes d’eau perdus dans les réseaux de distribution, en réparant un nombre élevé de fuites visibles et invisibles.

UNE CHARTE SUR L’ÉCONOMIE DE L’EAU
Par ailleurs, concernant le volet du gaspillage de l’eau, Mihoubi a souligné l’intérêt d’un travail de communication et de sensibilisation des citoyens, notamment via l’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE) et l’implication d’autres ministères. Dans ce cadre, il a fait savoir qu’une charte sur l’économie de l’eau sera présentée mardi (hier) puis transmise à l’ensemble des secteurs pour faire l’objet d’actions concrètes. Au terme de ce travail de sensibilisation, il pourrait être instauré un système répressif contre le gaspillage de l’eau, notamment au niveau des piquages illicites. S’agissant du prix de la ressource hydrique, le ministre a évoqué une possible augmentation, « pas dans l’immédiat », pour la part consacrée à la tranche économique (industrie). « Nous avons consenti des sommes d’investissement colossales dans les projets, je pense qu’il est temps de revoir cette tarification », a-t-il estimé, assurant que pour les citoyens, l’augmentation des prix n’est pas envisagée. Il a souligné, dans ce sens, que la subvention de l’État ne sera supprimée qu’après avoir atteint un niveau élevé de performance dans la qualité de service en matière d’alimentation d’eau.
S. Oubraham

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