Accueil ACTUALITÉ ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES : Belhimer s’attend à «une grande adhésion des Algériens»

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES : Belhimer s’attend à «une grande adhésion des Algériens»

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Ammar Belhimer, membre du panel pour la médiation et le dialogue dont il est le président de sa commission politique, a affirmé hier, que «logiquement l’élection présidentielle doit se tenir à la mi-décembre», se disant s’attendre à une grande adhésion des citoyens pour voter.
«Je n’ai pas le moindre doute que le peuple algérien entend refuser les élections présidentielles. Laissons-le choisir et ensuite on verra s’il refusera ou pas », a-t-il indiqué au Forum du quotidien El-Moudjahid. «Il ne faut pas se précipiter. Il faut rendre le pouvoir au peuple en étant la source de tout pouvoir, conformément aux articles 7 et 8 de la Constitution», a-t-il plaidé.
Parallèlement à la conférence de Belhimer hier, une rencontre se tenait à l’hôtel El Djazaïr pour installer l’Autorité indépendante des élections, quelques jours seulement après l’adoption des lois la régissant par les deux chambres du Parlement national. Ainsi, le plébiscite de Mohamed Charfi à la tête de cette Instance est jugé par Belhimer de fait «attendu ». Quoique, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il dit ignorer la tenue de ce rendez-vous. « Le président de notre instance, Karim Younès, n’était pas chargé de présider cette nouvelle Autorité. Le chef de l’État lui a seulement demandé de proposer un président à cette nouvelle autorité. Ce qui signifie aussi la fin de mission du Panel», a expliqué Belhimer, soulignant que «notre participation et contribution n’obéit qu’à une seule ambition qui est de servir notre pays».
À l’adresse de Charfi, l’invité du journal El Moudjahid, ne l’a pas tari d’éloges, le qualifiant de « personnalité rassurante» et de «l’homme qu’il faut pour la nouvelle ère de processus démocratique en Algérie». Avec l’installation de l’autorité indépendante des élections, qui s’en chargera et aura le monopole de toutes les prérogatives de superviser le processus électoral, Belhimer a estimé qu’ainsi «il reste trois mois pour l’élection présidentielle». «Logiquement, à la mi-décembre, il y aura des élections présidentielles», a-t-il tenue comme prophétie.
Interrogé sur le silence incompréhensif du Panel sur les «mesures d’apaisement» qu’il a pourtant exigé avant l’entame de leur mission de médiation et de dialogue, dont la libération des détenus du Mouvement du 22 février, Belhimer a affirmé que ses compagnons «ont insisté sur les mesures d’apaisement, mais dans le cadre de l’indépendance de la Justice». «On ne peut pas plaider en faveur de l’indépendance et la neutralité de la Justice et en même temps demander au chef de l’État de lever le combiné de son téléphone et ordonner au procureur de libérer tous les détenus», a-t-il justifié la position du Panel sur la question. « Il faut d’abord attendre la tenue des procès de ces détenus et ensuite faire des commentaires», a-t-il poursuivi.

«Plus de cooptation, il faut se plier à la volonté populaire»
Belhimer a défendu le bilan du Panel en soulignant que « l’idée générale du Panel était de solliciter une révision de la Constitution une fois les élections présidentielles réussies». «Nous avons besoin d’un nouveau paradigme constitutionnel tout comme nous avons besoin de nouveaux paradigmes économiques et sociaux», a plaidé Belhimer, qui en voit une condition sine qua non pour « combler le déficit démocratique qui nous sépare de l’État de droit ».
Au plan politique, le conférencier s’en est pris aux partisans d’un processus de transition, auxquels il reproche des «ambitions politiques personnelles». «Il n’y a pas un problème politique réel, il y a un problème de leadership», a-t-il répondu, accusant les adeptes de la transition de chercher «la cooptation au lieu de se plier à la volonté populaire à travers les articles 7 et 8». Plus loin, il a soutenu que la mission du Panel était celle de «synthèse et réflexion», ajoutant que le document final a recensé «toutes les revendications» des acteurs politiques et sociaux, y compris la plate-forme d’Aïn Benian de l’opposition (6 juillet) et même celle de Mazafran 1 et 2. «À Aïn Benian, ils ont demandé au début la tenue d’élection dans les six mois prochains, c’est-à-dire qu’à mi-décembre on est dans les délais», a-t-il répondu.
Sur les slogans brandis par le Mouvement citoyen et exprimant le refus de la tenue des élections, Belhimer a affirmé que «le Hirak est un mouvement pluriel» et qu’«il est encore tôt pour faire des analyses». Il a ajouté que «des prévalences étrangères», dont il n’a cité que les ONG, tentent aujourd’hui de «récupérer» le Hirak. «J’ai été pendant longtemps un militant dans la gauche et je sais par expérience que c’est celui qui choisit le slogan qui payera la banderole. J’ai seulement envie de savoir celui qui a payé la banderole», s’est-il exclamé, avec tout le risque de se faire attirer les foudres de la rue, qu’une telle déclaration pourrait avoir en retour notamment.
Hamid Mecheri

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