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Drogues et psychotropes meublent les soirées du Ramadhan

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La question de consommation de drogue au mois de Ramadhan a longuement été un sujet tabou dans la société algérienne. Et, pourtant, contrairement aux idées reçues, durant le mois de Ramadhan «certains interdits» ne sont pas bannis des habitudes chez une certaine catégorie de citoyens. Notamment les jeunes, par centaines et de plus en plus nombreux, qui sont habitués à consommer de l’alcool. Ainsi, une enquête réalisée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laadh) démontre une hausse de 18% de consommation de kif et de psychotropes durant cette période, notamment chez les jeunes âgés de 16 à 30 ans. À première vue, la drogue gagne davantage de terrain durant le mois de Ramadhan, période où elle est écoulée en grandes quantités, et ce, en dépit des fatwas interdisant catégoriquement la consommation de stupéfiants. L’enquête révèle, entre autres, que le marché connaît des perturbations en matière d’approvisionnement durant le mois de Ramadhan, ce qui conduit à la pénurie et donc systématiquement à la flambée de leurs prix. Malgré tous les efforts des services de l’ordre, et le durcissement de la législation, le phénomène se répète encore cette année. Hélas, la consommation du cannabis augmente durant les nuits ramadanesques où beaucoup de jeunes s’offrent des veillées interminables. Un phénomène inexplicable pour une société musulmane comme la nôtre ! Selon l’enquête en question, la consommation de la drogue durant le mois sacré est favorisée par plusieurs facteurs. Le premier vient du changement de l’emploi du temps des consommateurs, en majorité des jeunes et des chômeurs, qui voient leurs veillées prolongées jusqu’à l’aube sous l’effet d’une ambiance générale où les «mahchachates» de quartier et autres lieux de rencontres nocturnes se multiplient. Il y a aussi la recherche de dépendance, l’influence entre amis à prendre la drogue, le manque d’activités pour occuper les jeunes et enfin l’influence de la mode.
Certes, la consommation de stupéfiants est illégale, mais la Laddh observe que ce phénomène est socialement plus au moins toléré que l’alcool durant Ramadhan bien que la religion musulmane interdit ces deux formes d’autodestruction. D’autres facteurs entrent en jeu, tel l’arrêt durant le Ramadhan de la vente et de la consommation des boissons alcoolisées, les problèmes sociaux et familiaux et aussi la faiblesse morale. Les dommages collatéraux de cette situation sont nombreux et la hausse de consommation du cannabis expose la société à d’autres dangers. On citera l’augmentation des vols, l’utilisation de la violence sous toutes ses formes, l’augmentation des accidents de la circulation, l’agression et la criminalité et enfin l’agression sexuelle. Pour endiguer ce phénomène qui nécessite l’implication de tous les acteurs de la société, la Laddh propose de promouvoir les canaux de communication avec les partenaires (les associations, les médias,) et d’installer des lieux d’attraction et de divertissement sain pour les milieux des jeunes. Aussi, l’État doit apporter un soutien aux associations qui sont sur le terrain, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Les autorités algériennes ont du pain sur la planche pour combattre ce fléau qui s’est enraciné dans la société.
C’est du moins le constat de la Laddh qui appelle les autorités à s’appuyer sur les associations pour mener des actions de sensibilisation auprès des jeunes. Aussi, la Ligue appelle à sécuriser les frontières pour échouer les tentatives d’introduire des tonnes de drogues. Également, la Laddh remet en cause les chiffres officiels fournis par le Bureau national de contrôle des drogues et qui évoque plus de 350 mille toxicomanes. En effet, selon la Ligue l’amère réalité sur le terrain confirme que ce chiffre n’est pas adéquat.
Lamia Boufassa

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