Accueil ACTUALITÉ CRISE UKRAINIENNE : L’effet « énergie » sur la cohésion occidentale

CRISE UKRAINIENNE : L’effet « énergie » sur la cohésion occidentale

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Les prix de l’énergie continuent leur envol qui avait commencé en raison de la décrue de la pandémie de COVID-19 et la reprise des activités économiques, puis a été fortement accentué à la suite du conflit russo-ukrainien.

D’autres matières premières enregistrent également une flambée de leur prix, comme le nickel, l’aluminium et même l’or, valeur refuge. Des responsables européens s’en inquiètent, en constatant que la hausse des prix du pétrole et des matières premières va amener les économies de leurs pays à rationner la consommation et va peser sur la reprise économique. Aux Etats-Unis, selon l’agence chinoise Xinhua French, le prix moyen d’un gallon d’essence (3,78 litres) en Californie a atteint un record lundi à 5,343 dollars, le prix le plus élevé aux Etats-Unis, a annoncé l’American Automobile Association (AAA) qui estime que les consommateurs doivent s’attendre à ce que la tendance actuelle à la pompe se poursuive tant que les prix du brut grimperont.
On a vu comment, subitement, les pays occidentaux sont pressés de conclure un accord sur le nucléaire avec l’Iran pour que son pétrole stabilise les prix et que son gaz vienne au secours de l’UE. Seulement, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a demandé des garanties écrites pour s’assurer des  engagements de la Russie dans le cadre de cet accord, concernant le commerce entre la Russie et l’Iran qui ne doit pas être touché par les sanctions anti-russes. La Russie n’a rien à voir avec l’actuelle flambée des prix de l’énergie et la volatilité du marché, a estimé lundi le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par Xinhua French.
L’Europe consomme environ 500 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont 40% proviennent de la Russie, a-t-il noté dans un communiqué, qualifiant son pays de « partenaire toujours fiable ». La même source rapporte qu’Alexandre Novak a rappelé que le géant gazier russe Gazprom remplit en ce moment pleinement ses obligations contractuelles en matière de fourniture de gaz à l’Europe. Il a  rappelé que la Russie assure environ 30% de la consommation en pétrole de l’Europe et que le pays en est son principal fournisseur. La Russie a bien rempli toutes ses obligations, a-t-il souligné, tandis que le pétrole et les produits pétroliers sont expédiés vers les marchés européens comme prévu. Les fissures dans la cohésion des pays-OTAN commencent à devenir visibles sous l’effet des premières conséquences des sanctions prises par ces pays contre la Russie.
La Hongrie refuse que son territoire soit utilisé pour l’envoi d’armes au régime ukrainien, contrairement à la Pologne qui manifeste plutôt de l’enthousiasme à le faire. Le suivisme de l’Union européenne (UE) derrière les États-Unis est ébranlé sous la pression d’une partie considérable de l’opinion publique des pays européens. Les Etats-Unis risquent d’être isolés dans leur projet d’interdiction des importations de pétrole russe. Des pays européens sont réticents à les suivre dans cette aventure et l’Allemagne y est carrément opposée. Sur cette question, les intérêts des Etats-Unis et de l’UE divergent.
De leur côté, les pays non concernés directement par le conflit russo-ukrainien expriment leur volonté de ne pas être entraînés par les pays-OTAN dans l’hostilité à la Russie. L’OPEC affirme son refus de la politisation du marché pétrolier en allusion évidente aux menaces brandies par les pays-OTAN d’interdire les importations de pétrole russe. Fait remarquable et hautement significatif : s’adressant aux envoyés de l’UE, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré que son pays n’était «pas l’esclave» des Européens, faisant référence à la demande de l’UE qu’Islamabad condamne l’opération militaire russe en Ukraine. Le Pakistan s’est abstenu au cours du vote par l’Assemblée générale de l’ONU sur la crise ukrainienne. L’Algérie s’est également abstenue dans ce vote. Une position saluée et respectée par la Russie, selon les propos de l’ambassadeur de Russie à Alger.
M’hamed Rebah

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