Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye ont, dans un communiqué, au terme de leur 7e réunion d’Alger, tenue, mardi dernier, sous la présidence d’Abdelkader Messahel, exprimé leur «conviction» en la capacité des Libyens de «transcender leurs différends», et aussi «de faire valoir l’intérêt supérieur du peuple libyen, avant toute autre considération».
Après avoir procédé à l’examen de la situation en Libye, «particulièrement grave que vit le peuple libyen frère des suites de la crise politique et sécuritaire, et de ses répercussions multiples», notamment, «la dégradation des conditions des populations libyennes et la destruction des potentialités nationales de la Libye», les pays voisins à la Libye ont exprimé «leur profonde préoccupation face à la poursuite des affrontements». Les participants à la 7e réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye appellent les Libyens «à mettre fin» à ces affrontements, en exprimant également «leur grande inquiétude face à l’expansion du terrorisme en ce pays, en particulier Daech, Al-Qaïda et Ançar Charia». Appelant au terme de leur conclave, auquel a assisté le ministre des Affaires étrangères de Libye, Mohamed Dairy, «à l’intensification et la coordination des efforts pour faire face à ce phénomène.» Le Conclave d’Alger a vu, outre la présence des ministres des Affaires étrangères des pays voisins à la Libye, qui sont à leur 7e réunion, la participation du diplomate allemand Martin Kobler, le successeur de Bernardino Leon-Cross au poste d’Émissaire onusien pour la Libye. Saluant «les efforts accomplis» par Bernardino Leon, dont la «contribution a été déterminante dans l’élaboration d’un Accord politique en tant que solution constructive et positive», ont-ils indiqué. Réaffirmant au terme du conclave la «certitude» que la solution politique «proposée» par l’ONU «constitue une base crédible pour résoudre d’une façon durable la crise en Libye», souligne-t-on, et ajoute-t-on «pour garantir la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale et la cohésion nationale» de la Libye. Pour les pays voisins de la Libye -Algérie, égypte, Niger, Soudan, Tchad, Tunisie- «l’avènement d’un Gouvernement d’entente nationale» doit bénéficier, selon leurs représentants respectifs à la réunion d’Alger, «de l’aide et du soutien de la communauté internationale», pour faire face aux «multiples défis politiques, sécuritaires et économiques» qui se posent à ce pays, plongé, faut-il le rappeler, depuis plus de quatre ans dans le chaos. Réitérant leur appel aux parties libyennes, impliquées dans le dialogue inter-libyen sous l’égide de l’ONU, les participants au Conclave d’Alger «d’approuver l’Accord politique», marquant ainsi le «tournant décisif pour la réalisation des attentes et aspirations du peuple libyen, qui a expressément manifesté son ardente volonté à vivre en paix», lit-on. Réitérant par ailleurs leur engagement à «apporter» leur plein soutien aux autorités libyennes, «dès l’installation» du gouvernement d’union nationale, ses voisins l’assurent de l’«accompagner» dans ses efforts de reconstruction du pays. à l’adresse de l’ONU, en particulier son Conseil de sécurité, un appel «à soutenir l’ensemble des institutions nationales, en vue d’encourager la transition», lui a été lancé par les pays voisins à la Libye, en conclave, à Alger, mardi dernier. Considérant que «l’absence de solution à la crise» «profitera au terrorisme et à ses différentes connexions», liées, précise-t-on «au crime organisé et autres types de trafics transfrontaliers», citant la drogue, les armes, les combattants étrangers et l’immigration clandestine, ce qui «constitue une menace à la paix, à la stabilité de la Libye et des pays de la région.» Convaincus que la «dégradation» de la situation en Libye «permettra au terrorisme de se développer et de se consolider, amplifiant ainsi l’instabilité pour la Libye», constituant «une menace sérieuse pour les pays voisins», ont-ils averti.
Dans leur communiqué précité, les ministres des pays voisins à la Libye ont exprimé leur «ferme condamnation» des attentats terroristes perpétrés à Tunis (Tunisie), à Bamako (Mali), Bawabet-Mislata, (Libye) et Paris, (France), et exprimé «leur solidarité avec ces pays.» Et de souligner, dans ce cadre, que «le règlement des conflits et foyers de tension participent également du combat global que mène la communauté internationale contre ce fléau (terrorisme, ndlr), concluant par l’expression de «leur solidarité avec les pays du Sahel victimes des actions terroristes commises par Boko Haram, Al-Qaïda et Ançar Eddine.»
Karima Bennour