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CNES : Babès appelle à rationnaliser les dépenses

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Il aura été des lieux communs ressassés de la part de Mohamed-Seghir Babès, hier, en tant qu’invité de la Radio algérienne. En effet, le président du Cnes (Conseil national économique et social), a développé tout un discours magistral afin d’expliquer la notion d’équité sociale. En ce sens, il a dit qu’il fallait remonter aux années 1990 où trônait en terme de théorie sur le développement le Produit intérieur brut (PIB). Quelle est la finalité du PIB et de la croissance économique ? Des questions auxquelles le représentant du Cnes répond en affirmant que la finalité du PIB et de la croissance économique consiste à servir naturellement le citoyen, et servir la population pour les besoins en scolarité, santé, éducation, formation, mais aussi eau potable, logement etc. Actuellement, la notion la plus en vogue ayant complété le PIB, c’est celle du développement humain, un concept extrêmement large de nature et de portée holistique, a-t-il déclaré ajoutant que le développement humain associe à la fois partie du PIB et partie substantielle en matière de perspectives paradigmatiques du développement humain. Une notion qui va devenir dix ans plus tard la déclaration du millénium, a dit Mohamed-Seghir Babès. L’Algérie a atteint les OMD Cette déclaration qui engage l’ensemble de la communauté internationale, en fait, l’ensemble des États de la communauté internationale, consiste à se fixer d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. «Nous sommes en pleine pratique politique de ce qu’est la nouvelle théorie du développement humain, engagée depuis maintenant une quinzaine d’années et ces objectifs sont loin d’être atteints en tout cas par tous les pays», a dit le président du Cnes, affirmant que les pays qui l’ont atteint le moins sont les pays africains et les pays les moins avancés. Pour l’essentiel, l’Algérie a atteint les objectifs du millénaire pour le développement, a assuré Mohamed-Seghir Babès sans plus de détails. Rapport de l’OCDE Interpellé sur l’efficience de la politique de l’État en matière de transferts sociaux, eu égard à un contexte marqué par la baisse des revenus pétroliers en raison de la chute continue des prix du pétrole, Babès ne répond pas du tac au tac, préférant appeler à sa décharge le dernier rapport de l’OCDE : )Organisation de Coopération et de développement économiques). Ce rapport datant du 9 décembre dernier intéresse en premier lieu les pays les plus avancés et remet en cause la théorie libérale, a-t-il argué. Les conclusions de ce rapport indiquent bien qu’un pays qui manque à ses obligations d’assurer des politiques sociales équitables est un pays qui est ou n’est pas en mesure d’assurer son propre développement et sa propre croissance économique, a-t-il rapporté. «On a même fait le calcul des 25 dernières années de la perte de substance, c’est-à-dire la perte en valeur de 0,8 du PIB qui a été perdu chaque année du fait de ce que les inégalités se sont creusées en particulier dans les pays les plus avancés», a encore dit Babès, soulignant qu’à partir de là, résident la nécessité impérieuse et l’exigence première de désormais placer dans l’épicentre l’obligation de veiller à une répartition de plus en plus équitable des fruits de la croissance économique quel que soit le niveau de cette croissance et de veiller plus singulièrement à en assurer l’équité de telle sorte que l’on ait la rationalité dans les ressources et une pertinence, une efficacité économique et une efficience sociale. Ce qui est visé à travers le développement humain c’est d’assurer effectivement une équité de plus en plus marquée en matière de politiques sociales, en ce qui a trait à la scolarité, l’éducation, la formation, la santé, l’accès à la consommation, celle qui permet en tout cas à survivre et donc qui passe par l’exigence d’une sécurité alimentaire assurée par le pays, a-t-il également dit. La politique des subventions remise en cause ? Le système de subvention qui est alloué au soutien des prix des produits de première nécessité requiert d’être regardé de plus près, a relevé Mohamed-Seghir Babès, expliquant que cette politique mérite d’être évaluée quant à la pertinence de ses effets et que plus singulièrement c’est de savoir si ce sont les catégories les plus vulnérables qui bénéficient le plus de ce soutien des prix. Effectivement, il faut que l’on s’assure que les catégories les plus vulnérables de la société puissent avoir accès équitable à ces biens qui sont subventionnés par le budget de l’État, défend-il, avançant qu’il faut se donner les moyens, les outils, et les méthodologies en matière de politiques sociales de sorte à atteindre l’équité sociale. «À propos de l’Algérie, il y a une évolution», affirme-t-il, indiquant que l’Algérie aujourd’hui est considérée comme un pays à développement humain élevé, comparativement au Maroc, à la Tunisie et aux pays de la région sahélo-sahélienne. «Il va falloir veiller à voir et quêter tout ce qui doit être fait pour réduire les disparités interterritoriales», a aussi dit Babès, faisant le constat que les conditions de vie dans l’extrême nord du pays ne sont pas du tout celles qui prévalent dans l’extrême sud. Il a même rappelé que l’Algérie, en situation de faillite, a dû recourir à un ajustement structurel. Il y a un certain nombre d’actions et de pratiques qu’il faut reprendre pour en effet veiller à ce qu’il y est davantage d’équité dans la répartition des dépenses sociales, dans l’accès à tout ce que permet la dépense sociale en direction des couches les plus larges de la population, a-t-il fait observer, tout en tranchant que la question devenue nodale désormais c’est celle de veiller à un juste équilibre et à une juste proportionnalité. «L’État doit veiller à libérer les potentiels de talents qui sont inhérents à tout individu à travers l’ensemble du territoire national, d’où effectivement veiller à ce qu’il y est davantage d’équité entre les territoires du pays, entre catégories sociales (équité inter-générationnelle), entre les titulaires de revenus et ceux qui ne le sont pas. Sur un thème d’actualité et interrogé sur les conséquences de la chute continue des prix du pétrole sur les politiques sociales de l’État, Mohamed-Seghir Babès est catégorique. C’est tout le développement et pas seulement les politiques sociales qui risquent d’être compromis. Dans tous les cas de figure, il faut rationnaliser les dépenses, objecte-t-il. Être un État social ne veut pas dire dépenser sans compter, note-t-il, soulignant qu’il s’agit de la nécessité impérieuse de rationnaliser l’allocation des ressources, de dépenser selon un calendrier, un échéancier, mais aussi il s’agit d’articuler une action de développement avec une autre action de développement de sorte que le tout enclenche la croissance. Babès conclut qu’il ne faut pas avoir la prétention de tout faire à la fois sur les mêmes chaînons de la croissance économique. Il y a à programmer, il y a à apprendre à programmer, à planifier, à réinstaller l’État comme stratège et comme puissance publique. C’est ce qui doit être déterminant de plus en plus, conclue Mohamed-Seghir Babès.

Mohamed Djamel

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