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Après la saisie d’un avion d’Air Algérie à Bruxelles : branle-bas de combat diplomatique

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La saisie d’un avion de ligne de la compagnie nationale, Air Algérie, sur le tarmac de l’aéroport de Bruxelles va-t-elle tourner à une crise diplomatique entre notre pays, la Belgique et les Pays-Bas? On peut se poser, légitimement, la question au moment où l’on apprend que le ministère des Affaires étrangères vient de rappeler, à Alger, les ambassadeurs d’Algérie en Belgique et aux Pays-Bas pour «consultations». Le lien est bien sûr à faire avec la saisie de l’avion de la compagnie nationale, Air Algérie, à l’aéroport de Bruxelles, mais la réaction inhabituellement prompte de la part des autorités diplomatiques algériennes s’explique par la volonté de l’Algerie de ne laisser passer aucun dépassement ou atteinte à sa souveraineté. Et le pavillon national , Air Algerie, en est précisément un. Le laxisme des autorités belges qui laissent agir en toute irresponsabilité un huissier de justice dans un cas de litige commercial justifie la décision du MAE algérien. D’autant plus que Bruxelles qui abrite les institutions européennes est en train de se transformer en quartier général de la nuisance et de la volonté délibérée de menées de déstabilisation de notre pays. Au profit de qui? Il ne faut pas chercher trop loin pour savoir que le lobby israélo-marocain est très actif dans la capitale belge, plaque tournante des services de renseignement des deux pays qui agissent, la main dans la main, comme le révèlent les documents mis en ligne par un hacker hostile au Makhzen. Pour revenir à la saisie de l’avion d’Air Algérie en Belgique, qui a fait réagir vivement les autorités algériennes, il s’agit d’une infraction aux règles internationales. Ainsi, quelques heures après l’immobilisation de l’appareil d’Air Algérie à l’aéroport de Bruxelles, pour défaut de paiements de dettes détenues par une société hollandaise, le ministère des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs d’Algérie auprès du royaume de Belgique et du royaume de Hollande «pour consultations». Air Algérie avait indiqué dans un communiqué que la saisie de l’avion a été opérée, alors que «les voies de recours auprès des instances judiciaires compétentes n’ont pas été épuisées». L’avion de la Compagnie algérienne a été retenu vendredi à l’aéroport de Bruxelles, suite à un litige avec la société néerlandaise K’AIR BV, malgré la procédure légale engagée par Air Algérie. L’avion, assurant la liaison Alger-Bruxelles du 12 décembre, a été retenu à l’aéroport de Bruxelles sur décision de la justice belge. Le litige opposant la Compagnie nationale à la société néerlandaise K’AIR BV.
Selon Air Algérie «le litige opposant la Compagnie nationale à la société néerlandaise K’AIR BV concerne un contrat de vente d’appareils réformés, signé le 6 juillet 2008 par les deux parties» et que «K’AIR BV n’est pas parvenue à mettre en place le financement tel que prévu en dépit des facilités qui lui ont été accordées». Après mise en demeure pour faute d’exécution, Air Algérie a procédé le 29 décembre 2009 à la résiliation de ce contrat de vente. Par la suite, la société néerlandaise a engagé, le 17 mars 2011, une procédure d’arbitrage auprès de la Cour internationale d’arbitrage qui a rendu, le 31 mars 2014, une sentence condamnant Air Algérie. En conséquence, la Compagnie aérienne nationale a engagé, le 7 mai 2014, un recours en annulation contre cette sentence. En dépit de la procédure légale engagée par Air Algérie, la société K’AIR BV a fait procéder par la justice belge à la retenue de l’appareil assurant le vol AH 2063. À cet effet, la Compagnie nationale affirme qu’elle a entrepris les démarches légales nécessaires auprès des juridictions belges et qu’elle veille à prendre toutes les actions en vue de dénouer cette situation dans les plus brefs délais. Pour sa part, Wahid Bouabdallah ex-P-DG d’Air Algérie qui connaît bien le dossier à l’origine de la saisie puisque c’est lui qui l’a engagé avec l’attribution, le 6 juillet 2008, du contrat à la société néerlandaise K’AIR BV, dirigée par Hamid Kerboua, un binational vivant aux Pays-Bas.
Le marché, d’un montant de 10 millions de dollars, concerne la vente d’appareils réformés, destinés à être découpés et vendus en pièces détachées, explique Bouabdallah à un site en ligne. «Mais la société néerlandaise n’a pas respecté ses engagements», affirme-t-il. K’AIR BV devait découper une dizaine d’avions. Mais après avoir commencé le travail, «elle n’a pas réussi à mettre en place les financements nécessaires pour l’exécution du contrat». «Les dirigeants de K’AIR BV ont alors proposé de vendre une partie des pièces récupérées sur les appareils découpés pour pouvoir se financer. Nous avons refusé», ajoute Bouabdallah. Selon lui, la procédure de résiliation du contrat a débuté avant la nomination de Salah Boultif à la tête d’Air Algérie en 2011. En réponse, K’AIR BV a exigé la restitution d’une caution de 2 millions de dollars qu’elle avait déposés au moment de l’obtention du contrat, mais Air Algérie avait refusé. K’AIR BV a alors saisi un tribunal d’arbitrage qui lui a donné gain de cause. Wahid Bouabdallah affirme ignorer comment le dossier a été géré après son départ. Il sait seulement que la commission qui était chargée du suivi du dossier a été dissoute par son successeur. Pour autant, ce dernier a hérité de dossiers complexes dans lesquels il a essayé de voir clair avant d’agir. Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a promis une restructuration du pavillon national pour le début de l’année prochaine. Cette restructuration, suite à plusieurs audits internes et externes, dont on ne connaît toujours pas les conclusions, a été présentée comme la solution «miracle» pour sortir Air Algérie des difficultés dans lesquelles elle est plongée, et que certains grossissent et exagèrent volontairement pour privatiser en partie la Compagnie et surtout ouvrir le ciel algérien aux affairistes en tous genres qui se prennent pour des capitaines d’entreprises .
Mokhtar Bendib

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