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Annaba : «ruée» sur la carde sauvage

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C’est de nouveau une vertigineuse hausse des prix des fruits et légumes qui s’abat, depuis le début de l’année, sur les marchés, sans crier gare. Cet état de fait oblige les ménages à trouver un palliatif en se rabattant sur les herbes sauvages comestibles ; d’où cette spectaculaire ruée sur les champs et espaces garnis de verdure et herbes précoces, dont la carde sauvage qui dépasse de loin le reste des herbes en matière de croissance. Ce sont des scènes désolantes qui nous renvoient à une certaine période durant laquelle avait sévi la grande famine, et dont se rappelle avec une profonde tristesse et effroi la génération du 3ème âge. En effet, ces Ruées de femmes et enfants, qui prennent d’assaut les champs autour des agglomérations depuis le début de ce mois, n’y vont pas pour cueillir des fleurs ou respirer un bol d’air frais, ils partent chaque matin à la recherche de la carde sauvage, pour garnir le fond de leurs marmites et remplacer ainsi, les légumes hors de portée des petites et moyennes bourses. Il faut dire que les prix des légumes affichés au niveau des marchés, défient toute logique que personne n’arrive à s’expliquer. En effet, la pomme de terre est cédée à 6 0 DA, les fèves vertes à 120 DA, l’oignon à 80 DA, le piment vert à 180 DA, la courgette à 120 DA et enfin la tomate à 100 DA, pour ne citer que les légumes à large consommation, dont ne peut s’en passer aucun ménage, sauf cas de force majeure. Ces prix « exagérés » sont à l’origine de ce recours de la plupart des ménages des zones rurales aux…herbes sauvages comestibles, notamment la carde « Khorchef ou Djemmar » sans compter le Salk, des blettes bien fournies en feuilles » . Cette dernière plante, étant fortement aromatisée avec un arrière goût semblable à celui de l’ail, est aussi très recherchée pour donner du goût à la pauvre marmite (dans tous les sens) et remonter la sauce. En zone rurale, on rencontre ces groupes de femmes, en majorité âgées et accompagnées quelquefois d’enfants, dans les champs tout autour des agglomérations. Équipées de couffins, sacs de jute, de binettes ou couteaux de cuisine, ces femmes s’attèlent à déterrer la carde sauvage riche en azote et en fer qui a vu une croissance rapide grâce aux dernières pluies. Très nutritive, cette plante sauvage, mélangée à une poignée de fèves vertes, donne une sauce d’une saveur exceptionnelle, notamment pour le plat du couscous que l’on arrose d’habitude d’huile d’olive. Une fois la quantité voulue cueillie, ces braves mères de famille se regroupent dans un coin discret et s’assoient en cercle pour la débarrasser de ses pétales et ne garder que les tiges tendres, cela pour réduire le volume à emporter. De plus, il suffirait d’une dernière opération qui consiste en l’essorage et elle est fin prête pour aller droit dans la marmite. Ces honorables et courageuses mères de familles s’attellent à l’opération tout en s’échangeant des nouvelles et gagnent ainsi du temps en traitant la carde sur place ce qui leur permet, une fois rentrées, de préparer rapidement le repas à leurs progénitures. Avec les moyens de conservation actuels (réfrigérateur), la majorité de ces femmes consacrent une demi-journée pour cueillir la provision d’une semaine. Les nostalgiques des plats d’antan, achètent un paquet de couscous d’orge pour s’offrir un repas des plus originaux, arrosé d’une sauce à la carde, de l’huile d’olive fraîchement triturée, qu’on fait accompagner d’une cruche de petit lait ou du lait caillé.
Il ne manquait au menu que la viande sèche qui a disparu de nos menus, il y a bien longtemps. Toujours est-il que le cas de ces ménages, qui puisent dans l’herbe sauvage pour garnir leurs marmites, doit donner à réfléchir aux services de l’État qui sont chargés de réguler les prix des fruits et légumes.
Khadidja B.

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1 COMMENTAIRE

  1. Ce n est forcement la hausse des prix qui les poussent a sortir . Puisque vous dites q on peut preparer un bon plat .et nos vieilles maman aprecient ce genrecde plats . Au nord on. La. Guernina.

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