Après une série de propositions et de refus, Moscou et Kiev ont accepté de s’entretenir, hier, en Biélorussie après des tentatives échouées de prendre languesdepuis samedi dernier. Hier, les États-unis ont annoncé la suspension du travail de leur ambassade en Biélorussie.
Sur le terrain ukrainien, les populations continuent de subir, les conséquences de l’échec des discussions entre Les Etats Unis, à la tête de l’Otan et la Fédération de Russie, avec le début des opérations militaires russes, jeudi dernier, marquant leur cinquième jour, hier. À moins de deux jours d’une semaine du lancement de l’opération militaire russe, la Biélorussie a abrité, une première rencontre de pourparlers entre Kiev et Moscou, représentée respectivement. Étaient présents, côté ukrainien, le ministre de la Défense, Oleksi Reznikov, le conseiller à la présidence, Mykhailo Podolyak, le chef du groupe parlementaire du parti « Serviteur du peuple », David Arakhamia, le premier chef adjoint de la délégation ukrainienne dans le groupe de contact du règlement du conflit au Donbass, Andreï Kostine et le chef adjoint de la diplomatie, Mykola Totchitsky. Quant à la partie russe, elle a été représentée par le conseiller du Président, Vladimir Medinsky, les chefs adjoints des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, respectivement Andreï Roudenko et Alexandre Fomine et le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères à la Douma, Leonid Sloutski. Interrogé, hier sur l’annonce du président russe Vladimir Poutine, de la mise en alerte des forces russes de dissuasion (armes nucléaires : Ndlr), le porte-parole de Poutine, a expliqué que cette décision « faisait suite à diverses déclarations sur un éventuel conflit entre l’Otan et la Russie, dont une faite par la ministre britannique des Affaires étrangères ». En effet, la veille du début, hier, des négociations entre Ukrainiens et russes, la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss a suggéré que le conflit en Ukraine va s’inscrire dans la durée et « pourrait déboucher sur un conflit avec l’Otan ». L’assistance militaire promise par l’Union européenne à Kiev « comprendra des livraisons d’avions de combat », a déclaré dimanche, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, à l’issue d’une réunion en visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Les négociations au rythme des évènements sur le terrain ukrainien, des sanctions DE membres de l’Otan et des contres-sanctions de Moscou
À la nouvelle donne et non des moindres, hier, par la tenue de la première rencontre des négociations, une autre s’est manifestée sur le plan international en Suisse, précisément. La Suisse a annoncé , hier, qu’elle rejoignait le train des sanctions de l’Union européenne «intégralement» contre la Russie, annonce le président de la Confédération, rompant ainsi avec la neutralité traditionnelle de ce pays, dans les relations internationales. En raison de l’interdiction de survol imposée par l’Union européenne à l’aviation russe, hier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annulé sa visite prévue aujourd’hui, 1er mars à l’ONU à Genève. Dans un tweet, la Représentation permanente russe à Genève a indiqué que «La visite du ministre des Affaires étrangères Lavrov à Genève pour participer au Conseil des droits de l’Homme et à la Conférence sur le désarmement ( prévue ce jeudi :NDlr) a été annulée », en raison de l’interdiction de ce vol, dans le sillage des sanctions de l’UE contre les vols russes, auxquelles s’est jointe, hier, la Suisse. La journée d’hier, qui devait marquer un tournant décisif avec l’avancée des troupes militaires russes sur Kiev, après avoir pris le contrôle sur de nombreuses autres villes ukrainiennes et la tenue des pourparlers à Gomel, a été marquée, par une vidéo diffusée juste avant les négociations entre russes et ukrainiens, par le président ukrainien Volodymir Zelensky. Celui-ci a envoyé un message aux soldats russes, mobilisés à 40 ou 50 kilomètres de la capitale ukrainienne, Kiev, «Déposez vos armes, partez d’ici, ne croyez pas vos commandants. Sauvez vos vies, tout simplement» a déclaré, en russe, le président ukrainien. Côté Moscou, le ministère russe de la Défense a annoncé, hier, avoir ouvert « un couloir pour permettre aux civils de quitter Kiev en toute sécurité », affirmant que la population pouvait «librement quitter la ville», en prévision de l’entrée des soldats russes dans la capitale Kiev, qui connaît la mobilisation, depuis, notamment, vendredi dernier, de groupes armées, relevant pour la plus part du bataillon néonazi, Azov. Aussi l’annonce des sanctions et contre-sanctions entre Moscou et les capitales de pays membres de l’Otan, se sont poursuivies. Après l’annonce de la fermeture de l’espace aérien par des pays de l’Otan, de l’Union européenne, Moscou annonce, hier, la limitation des vols de compagnies aériennes de 36 pays, ce qui ne sera pas sans impacts sur le trafic international, déjà secoué par l’impact de la pandémie sanitaire et sous la pression de la hausse des prix de l’énergie. Hier, alors que les perspectives de voir se tenir la réunion des pourparlers entre russes et ukrainiens à Gomel nourrissaient l’espoir des milliers d’ukrainiens fuyant leur pays, de voir la fin des opérations militaires, le président ukrainien a annoncé la « libération des prisonniers maitrisant les techniques de combat pour défendre l’Ukraine de l’invasion russe », a-t-il déclaré. et de l’autre côté, l’armée russe a accusé les autorités ukrainiennes « d’utiliser la population comme bouclier humain » annonçant que l’espace ukrainien « est sous contrôle de l’aviation russe ».
Karima B.
