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Importations de Chine : le Yuan remplace le Dollar

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Désormais, les opérateurs nationaux du commerce extérieur, qui convoitent le marché chinois, peuvent régler la facture des transactions acquises par la monnaie chinoise, le Yuan, en lieu et place du Dollar, le plus utilisé auparavant. Cette procédure a été rendue possible par une décision émanant de la Banque d’Algérie. En novembre dernier, cette institution s’est adressé aux établissements financiers pour les instruire d’appliquer de manière exclusive cette mesure. Selon ces initiateurs, cette disposition devra amenuiser les risques de change monétaire auxquels sont confrontés les importateurs algériens. En effet, jusqu’alors, les opérateurs nationaux, qui effectuent des opérations commerciales en Chine, étaient obligés de payer leur dû en dollars américains, alors que le prix des marchandises est fixé par les fournisseurs en Yuan. C’est ce qui contraint les opérateurs à procéder d’abord à échanger le Dinar contre le Dollar à l’effet de régler les factures en question. Mais, il s’avère que ces opérations d’échange monétaire comportent un double risque pour les importateurs nationaux, et lequel pouvant provenir d’abord, lors de la conversion entre le Dollar et le Yuan, et puis entre le Dollar et le Dinar. Ainsi, cette mesure consistant à s’affranchir de la monnaie américaine, qui devient de fait dispensable dans les règlements commerciaux entre la partie algérienne et chinoise, se soldera pas la baisse du taux du risque dubitatif de 50%. Ceci étant dit, il suffira à un importateur disposant d’un montant en dinars de l’échanger contre le Yuan chinois pour qu’il puisse s’acquitter de sa dette. D’où l’avantage, justement, d’un tel choix qui n’en dispose désormais que d’un seul risque financier auquel est exposée la partie nationale. À travers pratiquement tous les échanges commerciaux effectués par l’Algérie avec ses partenaires étrangers, et hormis l’Union européenne (UE), le règlement de la facture à l’importation se fait via le Dollar. Faut-il signaler aussi que le Dollar et l’Euro sont les seules monnaies utilisées pour les réserves mondiales de change, de par leur valeur financière prééminente par rapport aux autres monnaies. Quant aux motivations ayant poussé la Banque d’Algérie (BA) à incorporer le Yuan, dans les opérations inhérentes aux réglements financiers entre les deux pays, peuvent s’expliquer par la présence importante de la Chine sur le marché algérien.
En effet, depuis 2013, le pays le plus prolifique du monde est devenu le premier fournisseur de l’Algérie, avec une valeur marchande de 8 milliards de dollars par an. Ce qui représente 14% du volume global des importations qui est estimé à 58 milliards de dollars en 2014, ont indiqué les services de la BA. Cependant, selon un responsable issu du secteur bancaire, cette décision n’aurait pas été prise, si la Chine n’était pas un grand pays en matière d’échanges commerciaux, et lequel disposant de la deuxième puissance économique, alors que sa monnaie occupe la troisième place de la marche. C’est la raison pour laquelle, ce pays vise à valoriser sa monnaie sur le marché international. Pour la BA, la décision prise est le fruit d’un processus de négociations engagées entre les deux pays. Et, d’ajouter, que celle-ci ne s’inscrit pas dans le cadre de la décision du FMI, ayant intégré, en novembre dernier, la monnaie chinoise dans le panier de devises composant son unité de compte financier. D’autre part, les spécialistes mettent en garde contre les déconvenues d’une telle décision sur l’économie du pays. En effet, tout en indiquant que si cette décision compte des avantages à cours termes, il n’en sera pas de même sur les moyen et long termes, où des risques ne sont pas à exclure, a prévenu l’économiste Mohamed-Chérif Belmihoub. Pour l’avantage commercial, le règlement par yuans des factures de marchandises peut générer à l’opérateur algérien une marge de gagne allant jusqu’à 15% sur le prix d’importation. Ce qui ne pourrait être le cas, à moyen et à long termes, du fait que l’économie chinoise enregistre des fluctuations et une instabilité quand bien même elle enregistre une croissance importante, a expliqué le même économiste. Toutefois, le fait que la Chine dispose d’une manne financière qui s’établit à 3 650 milliards de dollars, l’une des plus importantes au monde, rassure Belmihoub, quant aux capacités des Chinois à consolider la valeur de leur monnaie.
Farid Guellil

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