Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, jeudi, le ministre des Forces armées du Sénégal, Birame Diop, envoyé spécial du président sénégalais, qui était porteur d’une lettre à Monsieur le président de la République. Le communiqué de la Présidence de la République qui donne l’information, précise que l’audience s’est déroulée en présence du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Boualem Boualem.
Le ministre des Forces armées du Sénégal, qui s’exprimait à l’issue de cette audience, a indiqué qu’il était porteur d’un « message d’amitié et de fraternité au président de la République, mais également de félicitations suite à sa réélection à la tête de la magistrature suprême du pays ». Il a fait savoir que l’entretien a permis de passer en revue « les grandes lignes de la relation entre l’Algérie et le Sénégal ». « Nous avons convenu que cette relation était de très bonne qualité en mettant l’accent sur la nécessité de travailler ensemble, main dans la main, pour l’améliorer, la diversifier et l’élargir, notamment dans les domaines de l’éducation et de la formation de nos cadres et des hydrocarbures », a souligné le ministre sénégalais qui a salué l’expérience algérienne dans ce domaine.
Pour Birame Diop « renforcer ensemble la relation avec l’Algérie pour qu’elle soit au plus haut niveau possible, ceci n’est pas très difficile du fait que nous partageons avec l’Algérie beaucoup d’idéaux. D’abord sur le besoin de souveraineté que nous partageons ensemble. Pouvoir décider pour soi-même, décider par soi-même », Il estime que « la souveraineté est le capital pour les nouvelles autorités africaines sénégalaises, mais également pour les autorités algériennes ». Le ministre des Forces armées du Sénégal a fait observer que « l’Algérie et le Sénégal sont aussi deux pays qui tiennent beaucoup à la solidarité internationale, parce que nous avons des biens collectifs à préserver et cela n’est possible que si nous nous donnons la main au plan international, mais également, le Sénégal et l’Algérie tiennent beaucoup à l’intégration africaine et qui dit intégration dit besoin de disposer d’institutions fortes, d’institutions suffisamment bien dotées de capacités avec le personnel dont elles ont besoin, un personnel bien formé, un personnel dont la connaissance et la vision sont fondamentales ».
Birame Diop note que l’Algérie et le Sénégal sont aussi deux pays qui tiennent beaucoup à la solidarité internationale et à l’intégration africaine et ont décidé de se donner la main pour faire en sorte que toutes les institutions africaines soient capables d’accompagner leurs Etats dans l’atteinte des objectifs qu’ils se sont assignés ».
De son côté, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a reçu, jeudi au siège du ministère, le Général Birame Diop, qui effectuait une visite officielle en Algérie, en qualité d’envoyé spécial du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, auprès du président Tebboune. Selon un communiqué du ministère, l’audience a été « l’occasion de passer en revue les relations de coopération unissant l’Algérie et le Sénégal et d’examiner les perspectives de leur renforcement, conformément aux orientations des dirigeants des deux pays ». La même source a ajouté que « les deux ministres ont également discuté des questions liées aux prochaines échéances au niveau continental ».
On sait que, dernièrement, le Sénégal a demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toutes les présences militaires étrangères, selon un calendrier à définir.
A ce propos, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a contesté que le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar, et s’est inscrit en faux avec virulence contre des propos du président Emmanuel Macron sur l’engagement militaire français en Afrique. Ousmane Sonko a qualifié, sur les réseaux sociaux, de « totalement erronée » l’affirmation selon laquelle le départ annoncé de centaines de soldats français ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés la primeur d’annoncer de tels retraits.
M. R.