Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, est attendu en Algérie, pour une visite de travail en tant qu’envoyé spécial du président Kaïs Saïed. Le chef de la diplomatie tunisienne est chargé par son président de remettre une lettre à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, indique un communiqué des services de la présidence tunisienne. La date, le motif exact de la visite ainsi que le contenu du message du chef de l’Etat tunisien au président Tebboune n’ont pas été communiqués par la présidence de la République.
Dans une déclaration à la Radio « Diwen », reprise par des médias, le diplomate tunisien, Abdellah Elaabaidi, a indiqué que la Tunisie subit des provocations et de fortes pressions par certains pays exploitant la crise économique qui la secoue pour la pousser à céder sur la question de la normalisation avec l’État sioniste. Selon cette source, le message du président tunisien à son homologue algérien portera essentiellement sur cette question notamment après les déclarations du président du Mouvement El Binaa, Abdelkader Bengrina, évoquant des pressions exercées par un pays du Golfe sur la Tunisie pour la ramener à normaliser ses relations avec Israël. Pour rappel, dans sa récente déclaration, le chef de file de ce parti islamiste, a en effet, averti sur les tentatives visant à drainer la Tunisie dans la campagne de normalisation avec Israël en citant notamment les visites effectuées dans ce sens dans ce pays. Le leader islamiste a mis en garde contre les visées de ce pays qui, selon lui, cherche à nuire à l’Algérie à travers ses pressions sur Tunis pour normaliser avec Israël.
Ces tentatives d’infiltration de l’État sioniste en Tunisie, ont été, d’ailleurs confirmées, dans une déclaration à l’agence Sputnik par le porte-parole de l’organisation des travailleurs tunisiens, Sami Tahri, affirmant qu’elles existent depuis longtemps déjà.
L’Algérie et la Tunisie s’entendent sur pas mal de dossiers à l’international notamment sur la question de la normalisation avec Israël. Les deux pays refusent tout rapprochement avec l’Etat sioniste- ; et bien d’autres questions encore d’ordre bilatéral. Ces dernières années, la Tunisie subit d’énormes pressions de la part des puissances étrangères en tentant de profiter de sa situation économique très fragile depuis plus de trois ans maintenant pour la pousser à abandonner sa position vis-vis d’Israël. Elle s’est retrouvée d’ailleurs pressée tel un citron dans ses négociations avec le FMI.
Lors de sa nomination en tant que nouvel ambassadeur des États-Unis d’Amérique à Tunis, le diplomate américain, Joey Hood, avait clairement exprimé sa volonté à soutenir la campagne de normalisation avec Israël dans la région. Une position qui a soulevé un tollé parmi les Tunisiens qui réclament alors son renvoi.
Brahim O.