Accueil ACTUALITÉ DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE : L’Algérie appelée à renforcer l’enjeu économique avec les pays...

DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE : L’Algérie appelée à renforcer l’enjeu économique avec les pays émergents

0

L’expert international en questions géostratégiques et sécuritaires, le professeur M’hand Berkouk, a souligné l’impératif de renforcer et de réviser l’enjeu économique avec les pays émergeant notamment l’Indonésie, l’Inde, le Brésil et l’Argentine. Saluant dans ce cadre, le rôle de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement crée en février dernier. Tout comme il a saluéée la nomination par le président Tebboune des sept envoyés spéciaux à vocation géopolitique et thématique, précisant qu’avec Mme Leila Zerrougui, c’est le grand partenariat pour l’Algérie.
Invité hier au forum du Courrier d’Algérie, Berkouk a indiqué que la diplomatie économique doit être une priorité stratégique de l’Algérie. « Si on veut faire une diversification de notre économie, on doit se baser sur la diversification des partenaires », affirme-t-il, expliquant que cette dernière est essentiellement reposée sur trois grandes fonctions. La première «c’est la prospection du marché en essayant de trouver des niches commerciales, la deuxième est d’arriver à faire de la prospection pour de nouveaux investisseurs pour de grandes compagnies notamment en Afrique et le monde arabe, arrivant à placer nos compagnies dans ces régions ». Dans ce cadre, il cite l’exemple de Sonatrach, Naftal installées au sahel, Condor qui est au Kenya et Cosider qui pourrait selon lui aussi suivre ».
Sur ce, Pr Berkouk a précisé que ces nominations permettront la relance de l’économie et la « prospection pour l’investissement des étrangers en Algérie », précisant qu’avec la notion des partenariats multiples nationaux privés et publics et étrangers, l’Algérie « pourrait arriver à financer des projets de fondation de priorité nationale bien définis ».
L’invité du Forum a plaidé au passage pour la consolidation du partenariat stratégique, rappelant les différents partenaires de l’Algérie. À commencer par la Russie en 2001, la Chine en 2014 qui a engagé le premier plan d’action, la Turquie en ce qui concerne le secteur commercial et l’Italie, l’Espagne et le Portugal dans l’énergie. En revanche, Pr Berkouk a insisté sur le renforcement de l’enjeu économique avec les pays émergeants. «  Il faut travailler davantage avec les pays émergeants comme l’Indonésie qui est, selon lui, un partenaire historique ainsi qu’avec l’Inde, le Brésil et l’Argentine, affirmant que « ces quatre pays constituent les puissances mondiales ». Également notre hôte n’a pas manqué de préciser le besoin de revoir l’Algérie en Afrique. « Beaucoup de haut responsables voyaient se retour comme étant un point positif, il y a beaucoup de projets à relancer, et de chantiers à ouvrir. Malheureusement il y a des projets à l’arrêt à l’instar du projet gazoduc Nigeria-Algérie à cause des conflits avec le Maroc », déplore-t-il, tout en étant optimiste que ce même projet va dans la bonne direction.

Accord Algéro-européen : corriger l’injustice économique et financière
Abordant l’accord d’association de l’Algérie avec l’UE, le même expert a affirmé qu’il y a une grande volonté pour faire réussir nos engagements, dans nos principes et nos intérêts », relève-t-il, ainsi que pour ce qui est de créer plus d’équilibre dans ces relations. « L’accord d’association, signé en 2002 entre l’UE et l’Algérie, a été fait pour plusieurs raisons dont l’objectif étant le ‘’désenclavement’ de l’Algérie. On a vu déjà un consensus par rapport à l’injustice économique et financière qu’il faut corriger », suggère toutefois Pr Berkouk.
Ajoutant que l’Algérie et l’UE se sont engagés à lever toutes les barrières tarifaires en 2019, mais rien n’a été fait à ce jour. « Il y a toujours beaucoup de déficits dans ce cadre », fait-il savoir, avant d’affirmer qu’avec l’UE il n’y a pas que les hydrocarbures, mais il y a aussi d’autres secteurs d’accompagnement qui sont favorables pour notre pays, dont il faut revoir avec une logique de souveraineté économique et une logique de coopération qui fait profiter des deux parties », recommande l’expert.
Enfin, et après avoir affirmé de nouveau l’existence d’une volonté politique pour la relance et la diversification de l’économie nationale qui selon les statistiques se base sur 98% des hydrocarbures, Pr Berkouk recommande les nouvelles et petites entreprises et les compétences de notre communauté à l’étranger qui représente 16% de la population.
Sarah Oubraham

Article précédentMAROC : Une hostilité constante à l’égard de l’Algérie
Article suivantAFFAIRE DES INCENDIES CRIMINELS La Gendarmerie nationale interpelle 16 membres du MAK à Tizi-Ouzou et Béjaïa