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24e Salon international du livre d’Alger : Le public toujours présent en force

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Le 24e Salon international du livre d’Alger (Sila), qui a pris fin hier, aura connu comme chaque année une grande affluence, devant une actualité éditoriale relativement faible, une absence d’invités et une programmation approximative, quasiment ignorée par les visiteurs.

Les stands accueillant les exposants, mille éditeurs entre algériens et étrangers, ont été littéralement pris d’assaut -surtout pendant les week-ends et la période du repos pédagogique-par des visiteurs à la recherche d’ouvrages spécialisés, romans et autres essais et témoignages. A l’inverse, le public s’est détourné des espaces consacrées aux rencontres programmées en marge du salon et qui ont attiré au mieux une vingtaine de personnes pour les plus suivies d’entre-elles.
Stimulée ces dernières années par une dynamique notable, l’édition a montré, à la faveur de ce 24è Sila, des signes d’essoufflement évidents, malgré la présence de nombreuses maisons d’édition nouvellement créés et de nombreux auteurs lancés dans de premières expériences d’écriture dont il faudra confirmer la qualité. Par ailleurs, la militante anticoloniale Elaine Mokhtefi, auteur de «Alger, capitale de la révolution: de Fanon aux Blacks Panthers», aura été la seule invitée étrangère à ce Sila, après l’annulation de la rencontre avec le Palestinien Ibrahim Nasrallah.
Le romancier Waciny Laredj était, pour sa part, la seule figure littéraire à avoir rencontré un public nombreux, contrairement aux précédentes années où les éditeurs de Yasmina Khadra, Ahlem Mostéghanemi, et autre Kamel Daoud -parmi les auteurs les plus populaires absents à ce salon- étaient littéralement assaillis. Amoureux de la littérature et observateurs n’ont pas manqué également de signaler l’absence de l’évocation de Kateb Yacine au Sila 2019. Pour le célébration du trentenaire sa de disparition (28 octobre 1989) qui concidait cette année avec la 24è édition du salon, l’organisateur n’a programmé qu’une petite séance de lecture de textes de l’auteur de «Nedjma», donnée à l’espace «Esprit Panaf». Cette édition aura été marquée aussi par un grand nombre d’annulations et de modifications dans la programmation des rencontres et des conférences, des intervenants programmés ayant fait défection, à l’exemple de la rencontre sur les découvertes archéologiques de Aïn-Boucherit, ou encore celle intéressant les sources documentaires en Afrique, sans compter le peu d’intérêt accordé par le public pour les thématiques retenues. Les visiteurs, habitués au Sila, relèvent également l’absence totale de signalisation dans les allées et aux abords des pavillons d’exposition, contrairement aux précédentes éditions, même si, nuancent-ils, l’application mobile du Sila a été reconduite cette année encore.

Absence de statistiques fiables
En dehors du nombre de visiteurs donné régulièrement à la clôture du salon et qui était estimé à plus de deux millions en 2018 par le commissariat du Sila , ce dernier semble toujours dans l’incapacité de fournir des statistiques sur les ventes et les tendances du lectorat. Depuis la reprise du Sila en 2000, aucune donnée n’est disponible en l’absence de statistiques, une des missions assignées au Centre national du livre (Cnl), un organisme public crée il y a dix ans. Les résultats d’un sondage, effectué en 2018 par un institut privé, ont été cependant dévoilés au cours de ce 24è Sila. Lire aussi SILA-2019 : lecteur cherche livre sportif désespérément
Basé sur un échantillon de 800 visiteurs, le sondange relève un recul du lectorat en français, supplanté par le lectorat en langue arabe, en comparaison avec les résultats d’un sondage similaire en 2005, selon les premières conclusions livrées par cet organisme.
Concernant la fréquentation du Sila, de nombreux éditeurs s’accordent à dire que le nombre impressionnant de visiteurs «est loin de correspondre aux lecteurs potentiels et au volume des ventes en une baisse significative», alors que les visiteurs se plaignent de la cherté du livre, tous genres confondus. De fait, les ventes d’ouvrages enregistrent une baisse significative depuis quelques années.
Cette mévente est encore plus importante en 2019, à en juger par les stocks d’invendus et le constat d’éditeurs, comme Chihab, dont directeur se plaignait récemment d’un «recul de 80% des ventes par rapport à 2018», selon ses déclarations à la presse. La dimension professionnelle du salon, une opportunité pour les éditeurs dans la tradition des marchés du livre à travers le monde, était comme chaque année complètement occultée lors de cette édition, en dehors de la programmation d’une rencontre entre éditeurs algériens et sénégalais sur les problèmes de l’édition et les initiatives de partenariat entre éditeurs africains. Un millier d’éditeurs, entre Algériens et étrangers, ont pris part au 24è Sila, selon l’organisateur.

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