Accueil ACTUALITÉ Taxe d’entrée en Tunisie : Lamamra opte pour le principe de réciprocité

Taxe d’entrée en Tunisie : Lamamra opte pour le principe de réciprocité

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Même si rien n’est encore concret sur le terrain, l’Algérie serait sur le point d’imposer le principe de réciprocité quant à la taxe de sortie par voiture du territoire tunisien imposée aux touristes étrangers, y compris les Algériens. Alors que ladite taxe a fait couler beaucoup d’encre, l’Algérie a imposé aux Tunisiens non-résidents de s’acquitter d’une taxe d’entrée sur le territoire algérien au niveau des postes frontières, c’est du moins ce qu’a affirmé le site électronique d’information “Tout sur l’Algérie”, qui cite une source parlementaire. Selon ce site d’information, l’Algérie a décidé d’appliquer le système de réciprocité en réponse à la taxe instaurée de 30 DT (2 000 dinars algériens) instaurée par la Tunisie pour les touristes, y compris les Algériens. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé cette décision dans sa réponse écrite, à une question posée par le député Lakhdar Benkhelaf, du parti El-Adala. Dans sa réponse Lamamra rappelle le caractère «non discriminatoire» de cette taxe instaurée par Tunis dans le cadre de la Loi de finances complémentaire de 2014. «Cette taxe est imposée aux touristes qui voyagent en Tunisie par voie terrestre ou maritime, elle n’est pas donc discriminatoire», a expliqué Lamamra, qui défend la Tunisie. En effet, la taxe est imposée à tous les étrangers et a été instaurée dans le cadre de la Loi de finances complémentaire de 2014. De surcroit, le ministre a certifié que «s’agissant d’un pays voisin avec qui nous entretenons des relations exceptionnelles, nous avons décidé d’appliquer le système de réciprocité tout en laissant la porte du dialogue ouverte avec les autorités tunisiennes dans l’objectif d’annuler cette taxe ». Pour rappel, la Tunisie a décidé d’imposer cette taxe afin de faire face aux difficultés économiques et à des tensions politiques ayant frappé de plein fouet l’économie tunisienne suite à la Révolution des Jasmins. Il convient de rappeler entre autres, que l’instauration de ladite taxe a provoqué, au mois d’août dernier, des tensions entre les deux pays. Des manifestations ont eu lieu au niveau des postes frontières entre les deux pays. Les Algériens exacerbés par ladite taxe avaient même procédé à la fermeture momentanée de plusieurs postes frontaliers et réclamé la suppression de cette taxe. Un climat de tension a régné pendant plusieurs jours au niveau des postes frontalieres entre les deux pays. D’ailleurs, l’ambassadeur algérien à Tunis, Abdelkader Hadjar avait affirmé que «ce sont les contrebandiers qui sont derrière le mouvement de protestation contre la taxe de 30 DT imposée aux ressortissants algériens désirant se rendre en Tunisie» .
En dépit de ce climat de tension, l’affluence des Algériens en Tunisie est en hausse comparativement à l’année précédente. Durant seulement ces premiers jours du mois d’août 2016, 5 800 Algériens ont franchi la frontière tunisienne, soit une hausse de 1 500 par rapport à la même période de 2015; sachant que les statistiques tunisiennes tablent sur 1,5 million d’Algériens qui se rendent en Tunisie durant toute l’année 2016. Un nombre qui va contribuer à sauver le tourisme tunisien, après le repli dû aux attaques terroristes du Bardo et de Sousse. À noter que malgré l’indignation des Algériens vis-à-vis de la taxe le marché algérien a connu cette année, selon la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), une hausse de 5 à 7% par rapport à l’année 2015. Une année qui a été marquée par l’entrée de 1,480 million d’Algériens, dont 30% ont résidé dans les hôtels bien que le reste ait opté pour la location de maisons. Par ailleurs notons que le choix de la diplomatie algérienne qui privilège la «porte du dialogue», et refuse d’entrer en confrontation avec les Tunisiens, est un point positif pour les négociations.
Les autorités des deux pays vont-ils renégocier cette taxe pour qu’elle soit définitivement supprimée ? C’est toute la question qui revient sur les lèvres des Algériens qui souhaitent un accord à l’amiable avant de recourir au principe de réciprocité. C’est pour ce, que le ministre des Affaires étrangères plaide encore une fois pour le « dialogue».
Lamia Boufassa

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