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Syrie : Escalade militaire à Idleb, la communauté internationale inquiète

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La situation demeure préoccupante en Syrie notamment à Idleb (nord-ouest), où les combats ont gagné en intensité suite au lancement d’opération militaire turque, suscitant la préoccupation de la communauté internationale, qui a appelé à redoubler d’efforts face à une «terrible crise humaine» migratoire.

Ankara a lancé dimanche une opération militaire d’envergure contre les forces gouvernementales syriennes, en riposte à la mort jeudi dernier de 33 militaires turcs dans des frappes aériennes attribuées à Damas. De plus, la Turquie, en quête de soutien occidental, a décidé de laisser passer des milliers de migrants par la Grèce pour gagner l’Europe, compliquant davantage la situation dans la région. Sur le terrain, deux appareils du gouvernement syrien ont été abattus dimanche dans le ciel d’Idleb, ont rapporté Ankara et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), alors que l’agence de presse syrienne Sana a indiqué que trois drones turcs ont été détruits. En outre, 19 soldats syriens ont été tués par des tirs de drones turcs sur un convoi militaire dans la province d’Idleb, ont rapporté des médias. Pourtant, l’armée syrienne avait averti plutôt qu’elle abattrait tout avion «ennemi» au-dessus de la région d’Idleb. Avec l’appui de l’aviation russe, Damas mène depuis décembre une opération militaire pour reprendre cette région, dernier bastion rebelle et terroriste. Par ailleurs, cette situation «explosive» qui prévaut dans le nord-ouest de la Syrie a ainsi poussé des populations à fuir vers les frontières de l’UE avec la Turquie: plusieurs milliers de migrants se sont rués ces deux derniers jours depuis la Turquie vers la frontière grecque, où la plupart ont été stoppés par les forces de l’ordre dépêchées par Athènes. Vivement préoccupés par les derniers développements en Syrie, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne ont prévu de tenir une «réunion extraordinaire» cette semaine pour discuter de l’aggravation de la situation dans le pays. Cette réunion a été annoncée par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a qualifié les combats en cours dans la province d’Idleb, de «grave menace pour la paix et la sécurité internationales» et mis en garde contre une «terrible crise humaine» face à laquelle l’UE, qui redoute une nouvelle crise migratoire similaire à celle de 2015, «doit redoubler d’efforts».

Tensions entre Ankara et Moscou sur la Syrie
La situation en Syrie a provoqué une vive tension dans les relations entre la Russie et la Turquie alors que les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années. Dans ce contexte, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, se rendra jeudi en Russie pour discuter avec son homologue russe, Vladimir Poutine, de l’escalade des tensions dans le nord-ouest de la Syrie. «Notre président se rendra en Russie le 5 mars pour une visite d’une journée», a déclaré la présidence turque dans un communiqué. S’exprimant au sujet de la rencontre entre MM. Erdogan et Poutine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait déclaré: «Ce sera sans aucun doute une rencontre difficile, mais les chefs d’état confirment leur volonté de régler la situation à Idleb». Dans ce contexte, le président Erdogan a déclaré lundi qu’il espérait obtenir un nouveau cessez-le-feu en Syrie. «Je vais aller à Moscou jeudi et discuter des développements (en Syrie) avec M. Poutine. J’espère que là-bas, il prendra les mesures nécessaires comme un cessez-le-feu et que nous trouverons une solution à cette affaire», a-t-il affirmé lors d’un discours à Ankara. M. Erdogan a en outre affirmé que les frontières resteraient ouvertes. «Les portes sont désormais ouvertes. Maintenant, vous allez prendre votre part du fardeau (migrants)», a-t-il dit s’adressant aux responsables européens. Ces derniers avaient proposé de se réunir avec Erdogan pour un sommet «à quatre ou cinq» pays. Ainsi, le chef de l’état turc doit recevoir lundi soir le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, dont le pays est frontalier de la Turquie. Il a aussi déclaré qu’il aurait un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel. La Turquie accueille sur son sol plus de quatre millions de réfugiés et migrants, en majorité des Syriens, et affirme qu’elle ne pourra pas faire face seule à un nouvel afflux, alors que près d’un million de personnes fuyant les combats à Idleb sont massées à sa frontière. Confirmant la rencontre jeudi Erdogan-Poutine, le Kremlin a, de son côté, affirmé lundi que la coopération avec la Turquie en Syrie est d’une «grande importance». «Nous conservons notre engagement à l’égard des accords de Sotchi, sommes pour l’intégrité territoriale de la Syrie, soutenons la lutte contre les terroristes (…) et naturellement donnons une grande importance à la coopération avec nos partenaires turcs», a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une conférence de presse téléphonique. Le porte-parole a assuré aussi que les militaires russes «sont en contact permanent», et souligné l’importance de la tenue de négociations entre Poutine et Erdogan, prévues ce jeudi à Moscou.

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