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SORTIE DE GAÏD SALAH DE CE LUNDI : Réactions de Djilali, Belabbas et Assoul

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Au premier jour de sa visite dans la 3e R.M, à Béchar, le chef d’état-major de l’ANP a prononcé un discours, après deux semaines de silence, lors duquel il a maintenu son appel au dialogue pour aboutir à la tenue d’une élection présidentielle. Une sortie qui a fait réagir la classe politique dont le RCD, l’UCP, et Jil Jadid.

Jil Jadid : «Pour le moment, il n’y a rien de concret»
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, a lu en le discours du chef d’état-major de l’ANP, prononcé au premier jour de sa visite à Béchar, un «réquisitoire» contre le régime précédent, en spécifiant qu’il s’agissait d’un régime construit sur la corruption qui a été systématisée et constitutionalisée. «Je pense qu’il n’y a pas plus lourd aveu que celui-là», réagit Djilali au discours de Gaïd Salah. Pour la voie de sortie de crise à laquelle tient le chef d’état-major, à savoir un dialogue débouchant sur une élection présidentielle, notre interlocuteur estime que Gaïd Salah n’a fait que «réitérer sa position sur l’issue de cette crise en proposant une élection présidentielle qui viendra couronner un processus de dialogue.» Sauf que, conditionne Djilali, «pour le moment il n’y a rien de concret», précise-t-il en ajoutant que «ça reste une volonté affichée».

Le RCD s’interroge sur les élections dont a parlé Gaïd Salah
Dans un message posté sur sa page Facebook, Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, pose une interrogation : «Dans ces conditions vers quelles élections faudra-il retourner, monsieur Gaïd Salah ? » «Celles de 1999 qui ont vu le retrait de tous les candidats sérieux parce que les dirigeants officiels, notamment militaires, avaient décidé d’introniser celui qui avait, quelques années auparavant, été condamné par la Cour des comptes ? Ou bien celles de 2004 qui ont suivi l’assassinat de 128 jeunes à balles réelles sans que la justice ne soit encore rendue ? Ou plutôt celles de 2009 qui ont suivi le viol de la Constitution avec la caution intéressée de tout l’entourage du chef de l’État parce que l’argent coulait à flot et qui ont permis à des prédateurs d’accéder au rang de décideurs ? Ou enfin celles de 2014 qui ont permis à un grabataire inaudible d’accéder pour la quatrième fois consécutive à la magistrature suprême sur un fauteuil roulant ?» Sur un autre volet, le RCD pose également le doute sur «la crédibilité» des poursuites judiciaires lancées à l’encontre d’ex-hauts cadres de l’État, et qui ont abouti à des mises en détention provisoire et autres placements sous contrôle judiciaire.

L’UCP : «Un dialogue oui, mais il n’y a pas de signes d’ouverture»

«Avant le commencement du mouvement du 22 février, j’avais proposé une alternative politique qui consiste de se mettre autour d’une table», rappelle Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP).
Selon elle cette solution permettrait à l’Algérie de faire une «vraie rupture avec le système et d’aller vers la construction d’un État de droit». «Si on doit aller tous à des élections, on aura rien réglé de la crise, on va perpétuer encore ce système, en changeant les hommes à la tête de l’État», indique-t-elle.
Cette démarche, précise notre interlocutrice, n’est pas la voie du peuple qui sort depuis quatre mois.
«Les revendications populaires réclament de faire une réelle rupture avec le système». Assoul propose de tracer une feuille de route qui permettrait d’aller vers un débat. Évidemment, dit-t-elle, «le chef de l’état-major a appelé à un dialogue», mais «seulement on ne voit pas de signe de la part du pouvoir pour l’ouverture de cette démarche d’une manière sérieuse».
Par ailleurs, Zoubida Assoul a parlé de « menaces » en disant que «ce que je ne comprends pas c’est ce type de menaces déguisées ou même parfois directes de la part du pouvoir». Et à elle d’ajouter qu’«on doit respecter la volonté populaire».
Concernant les poursuites judiciaires, Assoul a commenté : «Il va falloir laisser la justice faire son travail en toute sérénité en réglant les vraies causes de ce système de gouvernance, qui nous ontproduit ce type de responsables dans l’État. Il faut s’attaquer aux causes du mal».
Sarah Oubraham

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