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Sommet «anti corruption» de Londres : les pays en développement revendiquent la restitution de leurs avoirs

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Organisé en plein scandale d’évasion fiscale dit «Panama papers», où des responsables politiques en poste de plusieurs pays et des personnalités de divers horizons ont été cités, le Sommet «anti corruption», initié par le Premier ministre britannique, David Cameron, a mis le doigt là où ça fait mal.

Le président nigérian, Muhammadou Buhari, a insisté sur le «devoir» de la communauté internationale de lutter contre les paradis fiscaux, mais aussi de faire en sorte que «les fonds volés, dissimulés dans des banques à l’étranger» soient restitués à leur pays d’origine. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé de nouvelles mesures prises par le Royaume-Uni pour faire face au blanchiment d’argent “sale”, notamment dans l’immobilier. Les intervenants au Sommet «anti corruption», de Londres de jeudi, ont insisté sur l’impératif de mettre en place des mesures pour lutter contre le phénomène, mais aussi pour restituer des avoirs «volés», stockés dans les banques des pays développés. Des représentants d’États développés, d’organisations et institutions mondiales ont insisté sur l’aspect de la lutte contre la corruption, alors que des représentants de pays en développement, notamment, ont revendiqué la restitution des avoirs appartenant à leur pays, se trouvant dans les banques à Londres, ou ailleurs dans les pays développés. Le Premier ministre britannique, David Cameron, qui a ouvert le Sommet et plaidé pour la «transparence», a annoncé de nouvelles mesures prises par le Royaume-Uni pour faire face au blanchiment d’argent “sale”, notamment dans l’immobilier, des mesures que d’autres pays vont adopter, selon lui. En vertu des nouvelles mesures, les entreprises étrangères qui possèdent ou veulent acquérir un bien au Royaume-Uni devront désormais révéler le nom du véritable propriétaire. Il s’agit également de mettre en place d’un registre pour les entreprises étrangères, afin de stopper le transit et le blanchiment de l’argent “sale” des corrompus. Un centre international d’enquête anticorruption, basé à Londres, sera également créé. Pour sa part, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a estimé que la corruption est «tout aussi dangereuse que le terrorisme et l’extrémisme, car elle détruit les économies et les États nations». Plaidant contre l’impunité, Kerry a estimé que la corruption est «un défi qui se pose à tous les pays». Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a pour, sa part, insisté sur l’amélioration des législations à même de lutter contre la corruption, mais aussi sur l’importance de la coopération internationale «pour plus d’efficacité». Le président nigérian, Muhammadou Buhari a, par contre, insisté sur le «devoir» de la communauté internationale de lutter contre les paradis fiscaux, mais aussi de faire en sorte que «les fonds volés, dissimulés dans des banques à l’étranger» soient restitués à leur pays d’origine. Le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong-Kim, a évoqué l’aide aux pays à mettre en place des systèmes pour éradiquer la corruption, ajoutant que les contrats ouverts sont importants pour l’intégrité économique de tout pays. La directrice générale du Fonds monétaire international, (FMI), Christine Lagarde, a fait remarquer que l’acte de corruption implique le corrupteur et le corrompu, que la corruption a de multiples formes, et plusieurs acteurs de la société devraient être impliqués pour une lutte plus efficace. Le président de l’association Transparency International, José Ugaz, considère que des mesures anti corruption doivent être introduites pour renforcer la transparence financière. «Lutter contre la corruption est un premier pas vers la réduction des inégalités, la protection des droits de l’Homme, la lutte contre la pauvreté et la fin de l’impunité», a-t-il dit. Des hommes d’affaires, des représentants de la société civile de divers pays ont été unanimes à dire que les sociétés offshore sont à bannir, et qu’il était nécessaire de comprendre comment fonctionnait les transactions illicites, et qui les encouragent, afin de les éradiquer. À la fin du Sommet, 17 pays ont signé une déclaration mondiale contre la corruption les engageant à dénoncer la corruption partout où elle se trouve, de poursuivre et de punir ceux qui la commettent, facilitent ou sont complices.
H. N. A.

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