Accueil ACTUALITÉ SITUATION EN LIBYE ET AU SAHEL : Depuis Ankara, Boukadoum avertit sur...

SITUATION EN LIBYE ET AU SAHEL : Depuis Ankara, Boukadoum avertit sur les dangers des flux de l’immigration clandestine

0

En visite officielle en Turquie, après sa virée au Mali,  le chef de la diplomatie algérienne a abordé un volet qui n’a pas suffisamment été mis en relief par les comptes-rendus sur sa visite.

Il s’agit d’un sujet, l’immigration clandestine, qui préoccupe au plus haut point l’Algérie et qui découle des situations au Mali mais aussi en Libye, où Ankara veut jouer les premiers rôles au côté du GNA libyen. Ainsi, au terme de sa visite , Sabri Boukadoum a mis en garde lors de la conférence de presse animée avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu contre les conséquence de la situation humanitaire au Sahel qui pourrait engendrer une importante migration des populations locales vers les pays d’Afrique du Nord et l’aggraver en volume .
M. Boukadoum a également  abordé ce sujet avec Recep Tayyip Erdogan lors de l’audience que le président turc lui a accordée. «Ce qui se passe en Libye a négativement impacté la situation au Mali et la région du Sahel», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne, mettant l’accent sur l’urgente nécessité de «régler la situation en Libye». Et d’avertir qu’il « y a 40 000 habitants dans les régions frontalières avec les pays du Sahel, ndlr] et les pays d’Afrique du Nord qui sont sérieusement menacés par une grande vague d’immigration».
Ainsi, Sabri Boukadoum a expliqué que «la stabilité du Mali est très importante et le retour à une vie politique normale est fortement souhaité, ainsi qu’un retour des investissements étrangers dans le pays». «Les gens souffrent du recul de la démocratie et des séparations politiques, du coup d’État au Burkina Faso ensuite au Mali», a-t-il déploré. «Le Mali mérite mieux que ce qu’il vit actuellement», a estimé le ministre des Affaires étrangères qui s’est rendu au Mali à la demande du président Tebboune pour s’entretenir avec les autorités maliennes de la transition qu’ils ont engagée.
Lors de ses entretiens avec son homologue turc, M.Boukadoum a aussi abordé les questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Lors de ses entretiens avec son homologue malien, Sabri Boukadoum a  longuement abordé la situation au Mali en soulignant la nécessité d’accompagner ce pays frère et voisin en cette période difficile qu’il traverse». Une assistance pour juguler les vagues migratoires qui pourraient subjuguer l’espace méditerranéen. Un phénomène que connaît bien la Turquie qui  accueille plus de trois millions de réfugiés syriens mais aussi des milliers d’immigrés clandestins  qui transitent par le pays pour se rendre  clandestinement dans différents pays européens .Et précisément, Ankara est récepteur d’importants fonds de l’UE  pour faire rempart à cette immigration avec tous les dangers qu’elle comporte, nonobstant les aspects humanitaires qu’elle véhicule et le devoir d’y faire face.
C’est pourquoi le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum,  a insisté  sur  l’inquiétude de l’Algérie face à la situation prévalant à nos frontières, au Mali et en Libye particulièrement. “Il y a une grande vague d’immigration qui nous menace”, a-t-il déclaré, estimant qu’“il est indispensable que la paix revienne dans la région”. Il a, par ailleurs, estimé que “l’augmentation de l’investissement” est en deçà des besoins pour le développement socioéconomique de cette région. “Il y a des problèmes importants à la frontière du Burkina Faso, du Niger et du Mali, et cela constitue une menace frontalière pour l’Algérie”, a-t-il précisé selon  l’agence de presse officielle turque Anadolu.
Abordant les derniers développements de la situation politique  au Mali, le chef de la diplomatie algérienne s’est interdit tout commentaire, estimant toutefois que “la situation est tendue” dans ce pays  et que sa population “souffre du manque de sécurité et des divisions politiques” qui se sont aggravées au lendemain du coup d’État militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier.
M. Boukadoum a rappelé que “les habitants des régions frontalières vivent une situation difficile”, se  référant à la population du nord du Mali qui souffre déjà d’une situation politico-sécuritaire difficile depuis 2012, et qui doit aujourd’hui subir de plein fouet les conséquences du changement politique brutal à Bamako. “Nous nous attendons à ce que cette période de transition soit la plus courte possible et que le Mali  revienne à l’ordre constitutionnel”, a-t-il affirmé. Sans oublier qu’“il y a un nouveau défi auquel est confronté l’État malien en raison du coronavirus”, a encore dit  M. Boukadoum.
M. Bendib

Article précédentMémoires du moudjahid Mohamed Oubelaïd Hocine : Chronique d’une épopée héroïque
Article suivantCHENINE ET GOUDJIL À L’UNISSON : «La nouvelle Constitution consacrera l’État de droit et de justice»