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Retour des terroristes dans leur pays d’origine : Les Tunisiens craignent pour leur sécurité

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L’annonce du général et porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur, Mansour at-Turki, indiquant que son pays compte 2 093 Saoudiens se trouvant dans les zones de conflits et, avant lui, celle du ministre tunisien de l’Intérieur, Hédi Majdoub, déclarant que son pays a enregistré le retour de 800 Tunisiens des zones de conflits, ce retour des Tunisiens des zones de Syrie ou d’Irak, autant il suscite des inquiétudes chez les Tunisiens, et au niveau régional et international, il pose de sérieux nouveaux défis à relever, à divers niveaux.

Si l’Arabie saoudite s’est exprimée, plus clairement, sur la question du nombre des Saoudiens se trouvant dans les zones de conflits, elle demeure peu bavarde sur la question de leur destin futur, suite à la défaite des groupes terroristes en Syrie, après avoir perdu le contrôle d’Alep, repris par les opérations de l’armée de la République syrienne. Si, sur la scène tunisienne, le débat bat son plein sur la question du retour de Tunisiens, partis combattre en Syrie, depuis le début de la crise dans ce pays, c’est au Parlement que le débat a pris une nouvelle dimension.
Lors de leur séance parlementaire, les députés ont, en effet, brandi des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire :«Non au retour des terroristes en Tunisie». Mot d’ordre brandi au sein de l’Institution parlementaire de Tunisie, après avoir été scandé, des jours durant, lors des nombreuses manifestations de partis politiques, d’associations de la société civile, de personnalités nationales et d’intellectuels tunisiens opposés «au retour de Syrie et d’Irak des terroristes d’origine tunisienne». Une action des députés, de l’opposition notamment, intervenue au lendemain de l’annonce par le ministre tunisien de l’Intérieur, affirmant, vendredi dernier, que son pays a enregistré «le retour de 800 Tunisiens, des zones de conflits», alors que, pour rappel, les autorités tunisiennes et organismes internationaux avancent plus de 6 000 partis en Syrie, depuis le début de la crise dans ce pays. Si l’opinion tunisienne est divisée, entre opposants au retour de Syrie et d’Irak, de ce nombre important de Tunisiens à leur pays d’origine, après avoir été, des années, sous l’emprise de l’idéologie meurtrière du salafisme et wahhabisme, en plus d’avoir été entraîné au maniement des armes. De son côté, le parti de Rachid Ghenouchi exclut toute voie «d’interdiction» du retour de ces milliers de Tunisiens, comme il est interdit «de les déchoir de leur nationalité, comme le stipule la Constitution», a-t-il précisé.
Alos que le pays peine à relancer son économie et sortir des conditions socio-économiques difficiles auxquelles sont confrontés la majorité des Tunisiens, la Tunisie a fait face, dès 2011, après la chute du régime de son ex-président Zine el-Abidine, au terrorisme, responsable de la mort de plus d’une centaine de soldats et de policiers, mais aussi de responsables politiques, à l’instar des défunts Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, d’une vingtaine de civils et de 59 touristes étrangers, selon des chiffres officiels. Voir «ceux qui ont quitté leur pays pour prêter allégeance aux groupes terroristes en Syrie ou en Irak revenir en Tunisie est une menace pour le pays et la région entière», a averti un des responsables, du parti le Projet de Tunisie. Déjà, selon lui et des experts en matière de lutte contre le terrorisme, ce retour est une préoccupation et une inquiétude pour les pays de la région, constitue aussi «une menace sérieuse» pour la sécurité et la stabilité. Ils craignent de voir, par ailleurs, ces terroristes de retour des zones de conflits, notamment de la Syrie, emprunter les chemins menant à la Libye, lequel pays est plongé, depuis plus de cinq ans, dans une situation chaotique. Si la coopération régionale et internationale en matière de lutte contre le terrorisme a franchi des étapes importantes, avec le phénomène du retour de ces terroristes, met en tête des préoccupations de cette coopération, celle en matière d’échange de renseignements entre les États.
Et dans ce cas de figure, la coopération entre Tunis et Damas, celle-ci est tributaire, à ce jour, de l’absence des relations diplomatiques entre la Tunisie et la République syrienne, interrompues par une décision de l’ex-président tunisien, Moncef El-Merzougui, et de son gouvernement de la Troïka, que dirigeait le parti de Rachid Guenouchi, et dont son pays a eu à abriter les conférences «Les Amis de la Syrie», dont la majorité était les responsables des pays membres de l’Otan.
Dimanche dernier, les forces de sécurité intérieures de Tunisie se sont alarmées d’un risque de «somalisation» de leur pays, en cas de retour massif des Tunisiens dans leur pays, exhortant le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles, entre autres «la déchéance de nationalité». Pour ce Syndicat national des forces de sécurité intérieure, «le retour en Tunisie des terroristes en provenance des foyers de tension», indiquent-ils, «est alarmant et peut conduire à la « somalisation » du pays (Tunisie, ndlr)», a affirmé, dans un communiqué sanctionnant la réunion de ses membres, dimanche dernier, le Syndicat national des forces de sécurité intérieure.
Karima Bennour

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