La justice a fini par rattraper le député du parti FLN, Baha Eddine Tliba, après qu’il ait pu passer, pendant plusieurs jours, à travers les mailles de ses filets. En effet, l’homme politique controversé a été entendu par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed, avant-hier, après qu’il ait été arrêté dans une maison à El Oued. Le député, dont les rumeurs sur sa fuite à l’étranger ont défrayé la chronique, a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach. Selon l’Agence de presse officielle, celui-ci est accusé de « blanchiment d’argent et financement occulte de partis politiques ». La Justice n’a, jusqu’à l’heure, pas dévoilé de quels partis politiques il s’agit. Pour rappel, convoqué par la justice, le 3 octobre dernier, après avoir été déchu de son immunité parlementaire, l’ex-député de la wilaya d’Annaba n’a pas répondu à la convocation du tribunal de Sidi M’hamed. Il avait même refusé de renoncer à son immunité parlementaire, avant qu’il n’en soit déchu malgré lui, lors d’une séance, tenue la semaine dernière, à l’Assemblée populaire nationale. Depuis, des rumeurs, quant à son éventuelle disparition, circulaient.
Tliba a, rappelons-le, rendu public, le 22 septembre dernier, un communiqué dans lequel il refuse la requête du ministère de la Justice lui demandant de renoncer à son immunité parlementaire pour pouvoir être entendu. L’ex-député s’est défendu en se disant visé par « une campagne de diffamation, et d’harcèlement moral émanant des relais de la bande». Celui-ci a, de surcroît, accusé l’ex-patron du FLN, Djamel Ould Abbès, aujourd’hui en détention à la prison d’El Harrach, de l’avoir impliqué dans des affaires de justice. De même, il a indiqué qu’il a été convoqué par la justice pour être entendu en qualité de témoin au sujet de sa plainte déposée en 2017 contre les fils de l’ex-SG du FLN, Ould Abbès, Mehdi et Louafi. Le député et homme d’affaires avait affirmé que les enfants de Ould Abbès ont exigé de lui la somme de sept milliards de centimes pour être tête de liste à Annaba aux législatives de 2017. Sur ce point, il a soutenu qu’il avait déposé immédiatement plainte pour «tentative de chantage». «Jouissant d’une impunité incontestée, Djamel Ould Abbès a eu recours à des représailles contre ma personne en me renvoyant devant la commission de discipline pour me radier définitivement du parti. Celui-ci s’est opposé ouvertement à ma nomination au poste de vice-président de l’APN et m’a privé d’être membre du conseil national», avait-il témoigné. Mais l’on ne saura pas plus, puisque ce dernier a choisi de ne pas se présenter devant le procureur de la République.
Élu député lors des législatives de 2012, sous les couleurs du Front national démocratique (FND), Tliba avait rejoint le FLN durant la même législature. En 2015, il a été élu vice-président de l’Assemblée nationale et membre du comité central de ce parti.
L. B.
