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Mohamed Yaddadène : «les services des Douanes vont veiller au suivi du dispositif»

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Le Courrier d’Algérie : Plusieurs mesures sont prises par le gouvernement, ces derniers temps, pour mieux gérer l’activité des concessionnaires, afin de réduire la facture des importations. Le 9 avril dernier, l’Association des banques et établissement financiers (Abef) avait demandé dans une note aux banques de surseoir à toute domiciliation d’importation de véhicules. Récemment, c’est l’annonce de l’augmentation de la taxe des véhicules neufs qui fait débat. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?
Mohamed Yaddadène : Pour ce qui qui est de l’instruction de l’Abef, je pense que c’est une instruction qui est plutôt dévolue à la Banque d’Algérie ou au ministère des Finances et les pouvoirs publics. La réaction du Premier ministre est logique, afin de clarifier les choses et cela conforte la décision du ministre de l’Industrie qui a balisé et décidé du respect des dates d’application relatives aux engagements des importations par l’ouverture des LC à la date prévue lors de la promulgation du texte.
À cette allure, les banques ne sauront plus à quel saint se vouer et cela va davantage les pousser à se retrancher derrière ce type d’injonctions et freiner les initiatives sur d’autres actions.

La réaction des concessionnaires a été vite faite puisqu’ils ont procédé, entre le 23 mars (signature du décret) et le 9 avril (intervention de l’Abef), à l’importation massive de véhicules non-conformes aux «futures» normes de sécurité, ce qui a fait qu’actuellement plusieurs véhicules sont bloqués. Est-ce une réaction logique et légitime de la part des concessionnaires ?
Je dirai plutôt que ce n’est pas une réaction logique, mais cela explique davantage un désarroi face aux nouvelles mesures et une volonté de disposer de volumes qui ne seront pas au même niveau d’équipements par rapport aux conditions fixées par le nouveau cahier des charges. Il s’agit donc d’une reconduction des gammes existantes. Mais engager un tel montant est inconcevable d’autant plus que ces chiffres sont loin des montants de la même période de l’année dernière. Un manque de professionnalisme et une absence de planification qui dénotent qu’il n’y a pas de vision stratégique. Une précipitation qui pourrait coûter chère s’il y a des suites. À ma connaissance, chaque entreprise possède un plan d’approvisionnement annuel qui est une logique dans la planification face à un marché en baisse, alors pourquoi cette précipitation au moment de la publication des textes. Ce choix ne va pas permettre d’arriver au top, mais l’essentiel, c’est de se maintenir sur le marché dans les meilleures conditions possibles et dans le respect du cadre réglementaire.

Est-ce que vous pensez que les banques sont complices et pourquoi à, votre avis ?
Une chose est certaine, cela veut dire que la diffusion et l’explication des nouvelles dispositions contenues dans le cahier des charges sont insuffisantes. Il y a un réel problème de communication. A mon avis c’est la première mesure que l’Abef aurait dû prendre, c’est-à-dire assurer une large diffusion du texte vers les banques et les établissements financiers et la lecture est claire par rapport aux importations engagées et confirmées par des LC ouvertes à la date de promulgation du texte.Maintenant s’il s’avère de la complicité des banques, chacun doit assumer.

Une étude réalisée récemment par le ministère du Commerce sur l’activité des concessionnaires automobiles a mis au jour plusieurs irrégularités dans cette activité. Le ministre du Commerce promet même des sanctions en appliquant les lois. Qu’en pensez-vous ?
On est un pays où il existe des institutions et des lois, alors que chaque partie concernée veille sur l’application des dispositions dans le strict respect des lois de la République.Maintenant s’il y a un constat de tentatives de contourner les textes, à chacun d’assumer ses responsabilités. Une chose est certaine les services des douanes vont veiller également au suivi du dispositif et demander tous les documents nécessaires lors du traitement des arrivages.

Comment peuvent réagir dans ce cas-là les pouvoirs publics et les concessionnaires ?
Je pense que chaque partie doit veiller au respect du contenu du dispositif et seul le dialogue et les concertations pourront contribuer à trouver des solutions à toute forme de blocage pouvant survenir. Dans toutes les déclarations de l’AC2A, nous avons pu relever qu’il a eu consultation, participation et contribution à l’élaboration des textes mais les pouvoirs publics sont souverains et garants de la promulgation des dispositifs réglementaires, de l’application et de l’organisation du marché de la profession.Un rapprochement s’impose pour trouver un consensus autour des points de divergences pour l’application effective des nouveaux textes dans les délais impartis. Depuis le temps qu’on en parle, les entreprises savent bien que les nouvelles dispositions annoncées se devaient d’être appliquées, alors, il s’agit de se conformer sur le contenu par l’application des mesures. Les pouvoirs publics doivent mettre en place un dispositif de contrôle et de suivi sur le terrain.
Entretien réalisé par I. B.

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