L’actuel modèle de consommation d’énergie en Algérie est à revoir. Selon le nouveau ministre de l’Énergie, Salah Khebri, le gouvernement travaille sur un projet visant à lutter contre le gaspillage et la contrebande des carburants, sans pour autant rationner la consommation de ce produit. Mettant ainsi un terme à toutes les spéculations quant à une éventuelle hausse des prix afin de rationaliser la consommation du carburant, le ministre a rassuré, hier, les automobilistes algériens. « Nous sommes en train de réfléchir sur les meilleurs moyens à mettre en place pour limiter le gaspillage et pour lutter contre la contrebande des carburants », a répondu le ministre à une question des journalistes sur un éventuel projet d’instaurer une carte carburant qui plafonnerait la consommation subventionnée de l’essence et du gasoil tel que rapporté par des médias. « Il s’agit d’une rationalisation et non d’un rationnement de la consommation (…). Nous n’allons pas toucher à l’utilisation rationnelle des carburants par les citoyens », a-t-il souligné en marge d’une visite d’inspection du projet d’extension des capacités de stockage des carburants du dépôt de Naftal de Caroubier (Alger). En gros, il n’y aura pas de hausse des prix du carburant. Et pourtant, le gouvernement algérien peut bénéficier d’un large soutien à une éventuelle décision d’augmenter les prix. Experts, économistes, industriels et hommes politiques sont favorables à cette idée, qui réunit un large consensus, à l’exception de quelques députés. Les raisons de ce consensus sont multiples. Mais c’est surtout le trafic aux frontières qui pousse experts et hommes politiques à réclamer une hausse des prix. Serait-t-il envisageable que l’Algérie puisse rationaliser la consommation des hydrocarbures sans pour autant faire augmenter les tarifs ? Difficile, vu que le prix du gasoil en Algérie est l’un des moins chers au monde. Néamoins, pour subvenir aux besoins internes en carburant, la Sonatrach doit importer 42 millions de tonnes/an de pétrole brut aux prix coté à la Bourse, une fois raffiné, il sera vendu sur le marché national, au prix aussi coté à la Bourse par les compagnies internationales de raffinage. Entre autres, il convient de rappeler que selon le rapport de la Banque mondiale de 2014, les subventions des carburants ont dépassé en 2014, environ 20 milliards de dollars, le tiers du budget annuel de l’État, alors que 10% de la population la plus aisée consomme plus de carburant que les 90% restant de la population. La facture devrait encore augmenter cette année, avant de baisser progressivement, permettant à l’Algérie de devenir exportateur de produits raffinés vers 2017, lorsque les six nouvelles raffineries en projet entreront en production. Toutefois, le ministre n’a pas donné des détails relatifs à son « ambitieux projet». Khebri a seulement indiqué que sa mise en œuvre interviendra une fois l’achèvement de l’étude de ce dossier et l’obtention des approbations nécessaires à sa faisabilité. Le ministre a relevé que ces mesures, en cours d’étude, ont été rendues nécessaires par le besoin de mettre fin au gaspillage dans la consommation des carburants en Algérie, qui a explosé depuis quelques années, obligeant l’État à recourir, depuis 2010, à des importations massives d’essence et de gasoil. « ll y’a beaucoup de gaspillage interne » aggravé par le trafic des carburants au niveau des frontières, a reconnu le ministre. Par ailleurs, en réponse à une question sur les crises récurrentes de carburant dans les stations-service, le ministre de l’Énergie a souligné que ces stations n’utilisent pas toute leur capacité de stockage pour faire face à la demande.
Les capacités du dépôt du Caroubier passeront à 200 000 m3
Dans le sillage des projets qui seront réalisés afin de satisfaire les besoins des Algériens en carburant, un projet d’augmentation des capacités du dépôt de carburants du Caroubier, dans la commune d’Hussein-Dey, est en cours d’étude. Selon le directeur de la branche carburants à la société nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers et dérivés (Naftal), Belkacem Harchaoui , le projet une fois réalisé, permettra une hausse des capacités de stockage de ce dépôt, qui passeront de 86 000 m3 à 200 000 m3 avec une autonomie de 20 jours contre 8 jours actuellement.
Lamia Boufassa
Cessez la politique de l’autruche !
Les prix des carburants doivent être alignés à ceux cotés en bourse, car nous achetons en devis du brut pour le raffiner chez nous et le vendre chez nous . Sans ce cas précis Sonatrach (Naphtal et Naphtec) feront partie de l’association mondiale des raffineurs et qu’ils doivent respecter scrupuleusement ses lois et ses détectives de manière à unifier les prix mondiaux des carburants. Cela permettra à l’Algérie de sortir de sa politique démagogique du soutient des prix et de la politique du social à grands flots d’argent.
C’est la seule manière de mettre fin au gaspillage et au trafic inter-frontalier ! La Sonatrach doit être transparente et dépolitisée.