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MÉMOIRE DES CHOUHADA : Des victimes des enfumades à Katia Bengana et ses sœurs

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La journée du 18 février est plus qu’une date anniversaire qu’on fête depuis l’indépendance à coups de cérémonies fades, au point de l’expurger de toute la charge symbolique qu’elle représente.

Elle est une halte dédiée à la mémoire de tous ceux qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie recouvre son indépendance. Elle est un moment de reconnaissance,  des générations,  actuelles et futures, de la grandeur du martyre de tous ceux qui se sont sacrifiés pour que naisse la République algérienne démocratique et populaire.
Vidée de sa charge symbolique par une manipulation politicienne depuis sa proclamation, le 18 février 1990, journée nationale du Chahid, il est grand temps de lui redonner toute sa grandeur et la place qu’elle mérite dans le calendrier des fêtes nationales. Il est temps de l’extraire des cérémonies protocolaires devenues parfois réductrices de la charge émotionnelle qu’elle devrait secréter. La journée du Chahid n’est pas un simple moment en souvenir de ceux qui ont combattu le colonialisme de 1954 à 1962. Elle devrait nous pousser à nous rappeler tous ceux qui se sont rebellés contre l’ordre colonial depuis débarquement français sur la plage de Sidi-Fredj jusqu’à l’indépendance, à l’instar de ceux qui avaient pris les armes à l’occasion des insurrections des Zaâtcha, El-Mokrani, l’Émir Abdelkader, les Ouled Sidi-Cheikh, les victimes des enfumades,  les combattants de l’ALN, les Français pieds-noirs et autres, morts pour que disparaisse le joug colonial. Elle devrait également nous pousser à commémorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie ne sombre pas dans le chaos durant la décennie noire. Ces chouhada, des universitaires, des  intellectuels, des journalistes, des artistes, des commis de l’État, des policiers, des militaires, des agriculteurs qui avaient refusé de fuir leurs terres, des Algériens lambda, des hommes et des femmes qui ont refusé que la nuit du désespoir n’emporte dans ses plis morbides le rêve des générations futures. Les Chouhada, c’est aussi Belkhenchir, Benhamouda, Djaffer Yefsah, Zaiter, Zinedine Aliou, Amel Zenoune, Katia Bengana et les milliers d’anonymes atrocement massacrés dans leurs douars de l’Algérie profonde. Le 18 février c’est aussi Mohamed Amid Lahmar, le jeune agent de sécurité de la base de Tiguentourine, mort après avoir donné l’alerte de l’attaque du site par un groupe terroriste. Le 18 février ce sont ces anonymes morts pendant l’accomplissement de leur devoir et dont le sacrifice devrait être protégé par la mémoire collective. La construction de l’Algérie nouvelle ne saurait se faire en occultant la mémoire de tous ceux qui sont morts pour que l’Algérie soit indépendante, pour qu’elle ne sombre pas dans le chaos et pour que les générations post indépendance puissent vivre en paix et surtout dans un pays souverain, libre et surtout développé et qui tend ses bras à tous ses enfants. C’est surtout ça le 18 février et c’est tout ça, sa symbolique.
Slimane Ben

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