Accueil RÉGIONS Médecine traditionnelle à Constantine : recours tous azimuts à l’herboriste!

Médecine traditionnelle à Constantine : recours tous azimuts à l’herboriste!

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Face à la cherté des prix des consultations médicales, dont certaines dépassent les 1000 dinars et en raison des montants excessifs de certaines ordonnances avoisinant, les 10.000 dinars, les malades démunis, recourent aux soins des herboristes, dont certains ne sont que des charlatans attirés par les gains juteux que génère le métier, et moins soucieux de la santé du malade et des produits qu’ils vendent . Finalement, la prolifération des herboristes est devenue si importante et très perceptible en ville et dans les communes de la wilaya de Constantine.
Ces derniers se sont installés partout, on les trouve dans les grands quartiers de la ville, pratiquant ce commerce délaissé depuis longtemps, mais qui semble reprendre de l’ampleur et acquérir en un temps si court, son titre de noblesse au sein de la société. Il suffit juste de sillonner les artères de la ville et les quartiers pour constater la floraison de ces magasins où l’activité parait si juteuse et fort rentable, de par la forte affluence en permanence au sein de ces drôles d’officines En effet, l’herboriste est devenu l’ultime recours pour les démunis, cherté de la vie oblige. Ainsi, ce commerce a fini par être l’unique bouffée d’oxygène pour les couches défavorisées, obligées de se faire traiter par l’herboriste pour soulager les maux dont ils souffrent . Ces « médecins” d’un nouveau genre proposent à ces patients des plantes médicinales telles que l’anis, la menthe, la verveine, le basilic, le thym, le cumin, les fleurs d’oranger, le gingembre, le laurier, etc…, et tant d’autres plantes aromatiques. Malheureusement, certains faux herboristes ignorent presque tout de ce métier qu’ils pratiquent que pour les gains qu’il génère. S’agissant de la phytothérapie, qui consiste à l’utilisation des plantes pour guérir les maux, c’est une science largement inconnue par ces herboristes opportunistes. La méconnaissance de cette science ancestrale, dont certaines herbes peuvent être nuisibles en raison du surdosage et de l’utilisation sans modération, peut être néfaste pour la santé du consommateur. C’est pour cette raison que les services de la santé concernés doivent réagi, pour prendre des mesures afin que ce genre de commerce qui ressemble à une arme à double tranchant, soit régi par une réglementation sévère qui doit combattre les charlatans de tous bords. Cette activité doit, en principe, être exercée par des pharmaciens et des herboristes qualifiés, jouissant de très bonnes connaissances en phytothérapie. Le citoyen pris en otage, faute de moyens financiers, se fait souvent soigner par des charlatans qui, peu soucieux de la santé d’autrui, se substituent aux médecins et n’hésitent point à prescrire des breuvages de plantes médicinales à ces pauvres dupés qui s’exposent à des conséquences engendrant des effets néfastes sur leur santé. Ces « pharmaciens du vent » se sont enrichis au détriment de pauvres malades démunis qui n’ont pas les moyens de payer des consultations à 1000 dinars, ni acheter les médicaments prescrits qui souvent dépassent la barre des 5000,00 DA, voire 10 000,00 DA. Dans le souci de préserver une santé saine, les responsables concernés sont sollicités pour mettre fin à cette activité qui s’exerce au vu et au su de tout le monde. Et, finalement, les recettes pour s’enrichir ne semblent point manquer. Une dernière trouvaille de ces arnaqueurs qui se substituent aux hommes de science est de cnseiller des médicaments pour grossir, tel que le « Dexaméthazone », qui est totalement détourné de ses indications thérapeutiques. En effet, le
« Dexaméthazone », un médicament de la famille des corticoïdes, prescrit principalement pour soulager diverses formes d’inflammation, est utilisé par certaines personnes, plus particulièrement les jeunes filles et les femmes, pour son efficacité dans la prise du poids. Malheureusement, ce produit est très nocif pour la santé car au lieu de faire grossir, il cause le plus souvent des œdèmes (gonflement des tissus) et engendre un surdosage aux graves conséquences, dont l’intoxication médicamenteuse et les syndromes néphritiques.
Ce produit est en vente libre chez certains herboristes et même des vendeurs d’épices; il est cédé à raison de 300 à 400 dinars sous forme de comprimés et de gouttes en flacon. Ce médicament, livré sans la moindre notice, demeure dangereux pour la santé de ceux qui le consomment sans la moindre prescription médicale.
Il est temps pour que les autorités concernées (le commerce et la santé) réagissent en saisissant ce médicament importé de l’Inde et introduit frauduleusement par la frontière marocaine, selon les dires d’un commerçant qui ne cesse de mettre en garde les personnes qui le sollicitent.
Mâalem Abdelyakine

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