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Commerce informel des fruits et légumes à Mostaganem : des baraques à perte de vue !

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Il suffit de voir le bord des routes, surtout nationales, pour se rappeler qu’on est bel et bien chez nous ! Désormais, c’est érigé en traditions, voire en culture, dans la foulée du mois sacré du ramadhan et du tout permis, la saison estivale dispense l’activité commerciale sauvage du registre de commerce et des formalités administratives légalement requises.

Pourvu qu’ils n’aillent pas voler, il faut laisser les gens vendre, acheter et revendre, s’accoutume-t-on à entendre et soutenir ! Après tout, le commerce est halal ! Ainsi, quiconque s’improvise commerçant, auto-exonéré net d’impôts, installé là où semble y avoir l’acheteur potentiel ! À la rigueur, une simple autorisation de l’APC du coin suffit, pour celui qui ose parler de loi et de règlementation, et s’il veut se priver d’une malle de fruits et légumes, bien entendu. De par cette bienveillance officialisée, conjuguée au beau temps qu’il fait, tables, tablettes, boutiques, étals et autres baraques de fortune, se sont mises à ‘’essaimer’’, partout. Auprès des APC, les démarches d’autorisation sont les plus simplifiées, en matière de procédures administratives et bureaucratiques. Plus simple que l’obtention d’un extrait de naissance, pour lequel il faut présenter une vieille copie, sinon le livret de famille. Il vous suffit d’une demande verbale pour l’obtenir illico presto, pour le moins que celui qui la paraphe soit disponible. Tout comme le temps qu’il fait, ou l’habit qu’on porte, il est certains des fruits et légumes qui caractérisent la saison qui court. Celle des chaleurs et de la canicule demeure remarquablement marquée par ‘’l’inondation’’ du marché par la pastèque et le melon. Deux fruits ‘’populaires’’ qui, chaque été, caractérisent le décor du paysage par les étals certainement particuliers que leur réservent les commerçants, activant légalement, mais également, et dans la plupart des cas, ceux exerçant dans l’informel. Dans l’anarchie totale ambiante, chacun y va de son génie, de son initiative, et de sa manière de décorer son local de fortune. Un ‘’local’’ qu’on érige là où on pense attirer la clientèle en nombre. Dans un coin de cité, à l’orée d’un bosquet ou d’une parcelle de maraîchage, au bord d’une route ou d’une piste, de grande circulation en particulier, et souvent dans l’ignorance totale de la moindre précaution sécuritaire, les étals improvisés ‘’fleurissent’’ à profusion. Au registre du matériau utilisé, la panoplie est assez vaste : des madriers, ou des troncs d’arbres clandestinement coupés dans la forêt proche, pans de roseaux, planches de bois, tôles, bâches, et même de l’herbe en guise de toiture et de protection assurant ombre et fraîcheur ! Le parterre est recouvert d’une couche de sable. Certains font mieux encore : ils ornent la devanture de branchages de palmier, voire de guirlandes lumineuses, quand il y a une desserte en électricité à proximité. Une ‘’astuce’’ du métier pour susciter l’envie et le désir d’acheter, même s’il fait nuit. La gamme des tarifs jamais affichés, mais seulement clamés, est aussi large que diverse, au gré de la tête du client, du terroir de provenance, du calibre du fruit, ou de la fraîcheur de son entreposage. La vente peut se faire au kilogramme, mais souvent à la pièce et au tout venant, à vue d’œil des fruits triés en lots sur la base de poids apparemment proches. On y retrouve des pastèques de petit calibre, mais on ne vous garantit point ni maturité, ni goût. Ça peut être, certes vraiment bon marché, mais c’est à vos ‘’risques’’, et selon votre chance, de regretter l’argent dépensé, ou d’apprécier la qualité du produit de tel terroir ou telle contrée de provenance ! Reconnaître de l’extérieur un bon melon, et encore mieux, une pastèque délicieuse, n’est pas du ressort de n’importe qui. Une sacrée dose d’expérience, mais surtout beaucoup d’intuition, demeurent requises. Et nombreux sont ceux qui s’en passent, en s’affichant plus convaincants par l’exhibition, illico presto, d’un couteau afin d’opérer la petite entaille, aux fins de vous démontrer de visu, que votre ‘’boule’’ verte de l’extérieur est bien rouge à l’intérieur, ou que le melon qui vous plait n’est pas une courge ! Une astuce qui fait légion, mais qui peut réserver des surprises parfois !
M. Ould Tata

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