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Le TPI pour l’ex-Yougoslavie rend son verdict : Radovan Karadzic condamné à 40 ans de prison

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Le Tribunal pénal international de La Haye, aux Pays-Bas, a condamné, jeudi dernier, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, à 40 années de réclusion criminelle, pour les onze chefs d’accusation : génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, pour ne citer que ceux-là.

C’est la première fois qu’un responsable politique de ce haut niveau soit condamné par le TPI, après la mort, en 2006, de l’ancien président serbe, Slobodan Milosevic, durant son procès. Les faits reprochés à Karadzic, ex-chef politique des Serbes, et psychiatre de formation, remontent à la période allant de 1992 à 1995,
Le procureur avait requis, lors du procès, la prison à vie pour l’accusé, lequel a été condamné, par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), à 40 ans de réclusion, pour sa guerre impitoyable contre les Croates et les musulmans, ayant causé la mort de 100 000 personnes, plus de 2 millions de déplacés, et des centaines de milliers de blessés. Accusé également de sa responsabilité d’avoir assiégé Sarajevo, durant 44 mois. et, aussi, d’être le commanditaire de la mise en place de camps de détention aux conditions «inhumaines», et de massacre commis à Srebrenica. Des accusations niées en bloc par Karadzic, qui n’a pas reconnu sa culpabilité dans ces crimes, lors du déroulement du procès. En réaction au verdict rendu par le TPIY, dans sa déclaration à un média russe, le député français du parti les Républicains, Thierry Mariani, déplore «une justice à sens unique», regrettant que les massacres soient condamnés «dans un seul sens», a-t-il indiqué. La guerre en ex-Yougoslavie «a été dramatique, tragique, et les massacres de population ne sont pas admissibles», a déclaré ce même responsable. Indiquant plus loin que «lorsqu’on regarde ce qui s’est passé», souligne-t-il, les massacres, malheureusement, se sont déroulés dans les deux camps», a affirmé, Thierry Mariani, avant de conclure que «le problème, c’est que l’Histoire est souvent écrite par les vainqueurs», a-t-il indiqué. Des années après les tragiques et douloureux évènements de 1992 à 1995, dans l’ex-Yougoslavie, survenus peu de temps après la chute du Mur de Berlin marquant la fin d’une longue guerre froide, entre l’ex- URSS et l’Occident, à sa tête les États-Unis, déclenchée, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, dès 1999, le pays a été sous le coup d’une intervention militaire étrangère conduite par l’Otan. Âgé de 70 ans, le condamné a passé le restant de sa vie dans une prison, avait affirmé, auparavant, dans une interview à Birn, un réseau régional d’information, et qu’il s’attendait à être acquitté des onze chefs d’accusation, dont deux pour génocide. Il avait répondu à une question de savoir qu’elles sont ses attentes quant au dénouement du procès en question:«Mes attentes sont les mêmes, je sais ce que je voulais, ce que j’ai fait, et ce dont j’avais rêvé, il n’existe pas un tribunal raisonnable qui me condamnerait», a-t-il lancé.

Après les crimes de Radovan Karadzic, place aux bombardements de l’Otan
Même si le procès du TPIY a rendu son verdict en question, jeudi dernier, bon nombre de questions demeurent en suspens sur d’autres évènements aussi tragiques qu’a connus l’ex-Yougoslavie. Des experts avérés, des observateurs et des Centres de recherche des questions liées à la stratégie et à la géopolitique pointent du doigt les dégâts considérables causés par l’opération militaire de l’Otan, en l’ex-Yougoslavie; après les évènements précités dans ce pays allant de 1991 à 1995. Des bombardements de l’aviation militaire de l’Otan, ayant causé la mort de plus de 2 500 victimes, dont 400 enfants, selon Vladimir Kozine, expert de l’Institut russe d’études stratégiques, précisant que les forces aériennes de l’Alliance atlantique «ont pilonné la Yougoslavie pendant 78 jours, largué 27 000 tonnes de bombes et de missiles, et rasant 40 000 maisons», avait-il indiqué sur la base de certains rapports. Après un mois et demi de bombardement de l’Otan, des spécialistes grecs, lors de leurs enquêtes, ont constaté une nette augmentation de la radioactivité en Grèce, estimée en moyenne de 20% à 30%. Pour les spécialistes serbes, ils rappellent, pour leur part, que même «une faible dose de radiation» suffit à déclencher «la transformation» de cellules saines en cellules cancéreuses, et qu’un autre risque «consiste dans la mutation génétique», entraînant la naissance d’enfants «présentant des incapacités mentales et physiques». Le professeur Slobodan Cikaric, président de l’Association serbe de lutte contre le cancer, a rappelé, dans ses déclarations aux médias étrangers et locaux, que le rapport de 2014 révèle que «l’utilisation de munitions par l’Otan, contenant de l’uranium appauvri pour bombarder la province méridionale serbe du Kosovo et les régions adjacentes», a provoqué «une véritable épidémie de lymphome et de leucémie», dans la partie centrale de la Serbie. Le même professeur a déclaré que le rapport en question fait état de «l’augmentation» de nombre de malades «atteints de tumeurs solides», et d’après l’Institut de santé publique de Serbie, pendant la période d’avant-2012, «le nombre de malades atteints de lymphome et de leucémie a augmenté de 80% dans le pays». Par ailleurs, sur le plan géopolitique, il est à rappeler que Kosovo a proclamé son indépendance à la suite de l’intervention de l’Otan, et les États-Unis y ont construit, par la suite, la base militaire de Bondstill. La deuxième en Europe de par son importance, permettant à Washington, outre le contrôle de la Méditerranée, mais aussi la mer Noire, soit les voies de transport et d’approvisionnement en ressources énergétiques.
Karima Bennour

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